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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 17:47

Contre toute attente, voire toute logique, Dominique de Villepin a finalement annoncé sa candidature à l'élection présidentielle dimanche dernier. Cette déclaration fut assez surprenante dans la mesure où beaucoup s'attendaient à ce que l'ancien premier ministre se défile.

Cela n'aurait été en effet que la suite logique de son cheminement : une prise de distance avec le pouvoir, une phase d'affrontement direct puis une mise en retrait couplée à un rapprochement  avec la majorité et enfin un ralliement au président sortant.

Pour autant, DDV comme on l'appelle sur le net, ne semble pas avoir voulu suivre ce cheminement. Ou alors pas dans le timing auquel on s'attendait.

 

Maintenant la question est de savoir comment va évoluer cette candidature. Une montée en puissance à la Hollande ou un pschitt à la Borloo ? Y répondre à l'heure actuelle est assez compliqué mais on peut toutefois se pencher sur le cas Villepin pour y voir plus clair.

Commençons tout d'abord par l'environnement proche du candidat. Cela étant plutôt rapide dans la mesure où Dominique de Villepin est relativement seul et isolé. De fait, ses soutiens ont, pour la plupart, été débauchés par Nicolas Sarkozy (Montchamp, Le Maire, Tron ...). De plus, son parti, République Solidaire, ne semble pas être une machine de guerre prête au combat électoral (peu de moyens, structuration précaire ...). D'ailleurs, Villepin s'est lui-même mis en retrait de ce mouvement, ce qui n'est pas de bon augure.

Continuons ensuite avec son passé. DDV a occupé plusieurs postes d'importance au sein de la République. Si l'on se souvient surtout, voire uniquement, de son discours à l'ONU contre la guerre en Irak en 2003 lors de son passage au ministère des affaires étrangères ou de la dissolution de l'Assemblée nationale de 1997 en tant que secrétaire général de l'Elysée, il ne faut pas oublier que Dominique de Villepin a également été premier ministre avec notamment quelques faits d'armes moins glorieux à son actif : CPE, privatisation des autoroutes, oui au TCE ...

Enfin, il est à noter que de nombreuses affaires judiciaires commencent à s'amonceler : Clearstream, Karachi, Relais et Châteaux, ce qui commence à faire beaucoup pour un seul "innocent".

 

Il est maintenant intéressant de rapprocher les éléments ci-dessus à la déclaration de candidature. En premier lieu, Villepin se déclare gaulliste. Ce terme, grandement galvaudé, est très à la mode en ce moment pour se poser en homme droit et honnête. Pour autant, il ne suffit pas de se dire gaulliste, comme Sarkozy par exemple, pour l'être vraiment. De fait, au-delà des mots et des postures, c'est bel et bien à travers les actes que l'on peut juger si l'étiquette est appropriée ou s'il ne s'agit que d'une usurpation et d'une manoeuvre de communication. Effectivement, le côté fédéraliste et libéral de DDV ainsi que ses choix lors de son passage au pouvoir sont en total contradiction avec l'héritage du général de Gaulle.

En outre, Villepin se veut au dessus des partis. Il s'agit là encore d'une posture qui est plus facile à tenir lorsque l'on n'a pas de mouvement derrière soi. Gageons que le discours serait différent s'il avait pu s'appuyer sur un parti aussi puissant que l'UMP.

 

Parallèlement à cet enfumage médiatique, il me semble également important d'examiner le contenu programmatique du candidat. J'avais déjà réalisé cet exercice dans un précédent article et ne le referai donc pas ici dans la mesure où depuis lors rien de concret n'a été réellement annoncé.

En revanche, et si les ambitions de Dominique de Villepin ne sont pas uniquement personnelles, on peut alors s'interroger sur la pertinence d'une telle candidature. Ainsi, qu'est ce qui sépare fondamentalement Hervé Morin, François Bayrou, Dominique de Villepin, si ce n'est des questions d'ego et de politique politicienne ? A mon sens rien d'insurmontable au niveau idéologique.

Et c'est bien là tout le problème. Sur ces trois individus, deux sont de trop. Selon moi, seul Bayrou a légitimité et le potentiel pour se présenter. Aussi, un ralliement des deux précédents larrons au troisième serait plutôt logique.

 

S'agissant de Dominique de Villepin, il est cependant peu probable que celui-ci se range derrière Bayrou. Néanmoins, rien ne dit non plus que sa candidature ira jusqu'à son terme. Personnellement, je crois qu'il est tout à fait envisageable, voire même probable, qu'un ralliement à Nicolas Sarkozy se fasse dans les mois à venir. Cela sera d'autant plus rapide que la chasse aux parrainages sera compliquée.

En outre, cette candidature peut également être interprétée comme un moyen d'obtenir une plus grosse contrepartie qu'à l'heure actuelle en échange d'un retrait et d'un soutien.

 

Pour résumer, Dominique de Villepin est candidat à l'élection présidentielle. Beaucoup s'interrogent sur son programme, ses raisons ... Moi, ce qui m'intéresse le plus c'est la date du futur retrait de cette candidature en carton.

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 00:04

Sans surprise, ni voire même sans aucun suspense, François Bayrou a finalement officialisé sa candidature pour 2012 cet après-midi à la maison de la chimie à Paris. Il s'agissait bien évidemment d'une formalité tant cette annonce était attendu depuis longtemps. Cela fut pourtant l'occasion d'une opération de communication qui se poursuivra ce week-end à Pau.

 

Après 2002 et 2007, François Bayrou repart donc pour une troisième campagne présidentielle et souhaite bien y jouer un rôle majeur. Malgré tout, cela ne sera pas simple tant le président du Modem a perdu l'aura qui l'entourait suite à son très bon score de 2007. Le troisième homme de l'époque fait ainsi la course en quatrième position, loin derrière Marine Le Pen et juste devant Jean-Luc Mélenchon.

 

Mais cela est-il si surprenant ? Pas vraiment en réalité lorsque l'on se penche quelque peu sur le parcours du Béarnais. Clairement, Bayrou était l'homme fort de 2007, le faiseur de roi même. Pour autant, son non choix et les faibles résultats électoraux de son parti par la suite ont contribué à affaiblir le candidat. De fait, le Modem s'est lamentablement fait écrasé à tous les scrutins intermédiaires, faisant les frais de sa mise en retrait d'avec l'UMP.

 

Mais outre des problématiques de pure politique politicienne, il me semble que le centriste a également perdu la bataille des idées, notamment en ne réussissant pas à capitaliser sur son succès d'antan. Pour dire vrai, cela me paraît assez cohérent dans la mesure où le potentiel électoral de Bayrou est assez minime. Les 18 % de 2007 s'expliquant principalement par le rejet conjoint de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UDF ayant surfé sur la vague du ni-ni.

 

Certains disent aujourd'hui que Bayrou était en avance sur les autres concernant les questions de la dette. C'est un fait. Les centristes ont toujours exprimé la volonté d'une meilleure maîtrise des finances publiques et d'une lutte contre l'endettement. Pour autant, cette différence n'existe plus aujourd'hui puisque tous les candidats se sont rangés derrière cette idée.

Il a donc été nécessaire de développer une nouvelle pensée qui se résume en deux mots : produire et instruire, qui deviennent alors son nouveau cheval de bataille. Cependant, et une fois de plus, cela n'a rien d'innovant dans la mesure où tout le monde peut se rejoindre sur ces notions.

 

Là où le bât blesse c'est lorsque l'on creuse légèrement ces concepts. On tombe alors sur ... rien ou pas grand chose de concret en tout cas. Et je crois que c'est une énorme faiblesse du candidat qui reste au niveau de l'idée sans proposer réellement de mesures concrètes ou alors sans expliciter les moyens de parvenir à l'objectif fixé.

Toutefois, pour être honnête, il faut reconnaître que le programme du centriste n'est pas uniquement du vent. En revanche, il est certain que le dogmatisme européen du très européiste François Bayrou va grandement le handicaper dans la mise en oeuvre de son programme.

 

Bayrou, qui se veut un candidat antisystème et différent, se retrouve donc comme ses petits camarades de l'UMP et du PS empêtré dans un carcan bruxellois qui l'empêchera de diriger vraiment le pays. Celui-ci sera alors pieds et poings liés comme l'est actuellement Nicolas Sarkozy et comme le serait tout autant François Hollande.

 

Et justement, en parlant des deux autres candidats à la présidentielle, on peut légitimement se demander ce qui différencie Bayrou d'Hollande et de Sarkozy. A priori, et sans avoir examiné en détail les propositions de chacun, il semblerait que les trois soient relativement interchangeables. Je ne dis pas que les trois sont identiques mais il est clair que sur certains points essentiels (UE, capitalisme, mondialisation ...) les candidats, et plus largement leurs partis respectifs, ont une forte convergence : volonté de davantage d'intégration européenne, soumission aux marchés et rejet du protectionnisme.

Alors bien sûr des divergences subsistent et c'est bien normal mais ce ne sont généralement que sur des éléments marginaux ou sur des aspects secondaires. Pour preuve, les votes de l'UMP, du PS et du Modem au Parlement européen, qui conditionne grandement la politique de notre pays, présentent étrangement de fortes similarités la plupart du temps.

 

Il est donc bel et bien légitime de s'interroger sur l'opportunité d'une candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle. Et cela d'autant plus que cette candidature n'apporte que peu de choses au débat d'idées. Il y alors fort à parier qu'une question d'ego est en jeu, ce qui ne serait pas la première fois et serait dans la droite lignée de la création du Modem qui semble davantage être un rassemblement de supporters qu'une force de proposition et de réflexion.

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 12:18

Dimanche prochain aura donc lieu le second tour de la primaire socialiste entre François Hollande (39 %) et Martine Aubry (30 %). Ayant pris part au premier tour en faveur d'Arnaud Montebourg, il me semble donc logique de m'interroger sur le comportement à adopter face à ce duel.

 

Concrètement quatre possibilités s'offrent à moi : voter François Hollande, voter Martine Aubry, ne pas aller voter ou voter blanc. Pour moi, le vote blanc n'est pas envisageable car je crois qu'il ne représente rien dans ce genre de scrutin. En outre, je n'ai pas envie de dépenser un euro pour un tel vote.

 

Il me reste donc à choisir entre les trois autres alternatives. Pour me décider, j'ai utilisé trois éléments différents : les ralliements post premier tour, la réponse à la lettre d'Arnaud Montebourg et bien sûr le débat de mercredi soir.

 

Commençons par les différents ralliements. Le phénomène est simple tous les candidats se sont rangés derrière Hollande. Cela n'est évidemment pas une surprise concernant Valls et Baylet qui sont sur la même ligne politique.

En revanche, le ralliement de Royal est plus étonnant dans la mesure où il existe des divergences de fond entre les deux candidats. Pour autant, il était peu probable que Royal soutienne Aubry, notamment en raison des évènements liés au congrès de Reims. Il en est de même pour d'Arnaud Montebourg, bien que celui-ci se soit exprimé seulement à titre personnel.

 

Passons maintenant aux réponses des deux protagonistes à la missive envoyée par le député de Saône-et-Loire. Pour rappel, celle-ci interrogeait les deux finalistes sur leurs positions vis-à-vis des mesures prônées par Montebourg. Après lecture, il apparaît que les deux réponses sont assez similaires. En clair les thèmes portés sont importants pour eux et ils n'ont pas attendu le troisième homme pour en tenir compte.

Mais quoi de plus logique lorsque l'on sait que les 17 % d'électeurs de la démondialisation sont une manne plus que nécessaire pour la victoire ?

 

Intéressons-nous enfin au débat entre Aubry et Hollande diffusé mercredi soir sur France 2. Celui-ci avait bien entendu pour objectif de confronter les deux candidats afin d'éclairer les téléspectateurs sur leurs convergences et surtout leurs divergences.

Et bien pour moi cette émission fut plutôt ennuyeuse. En effet, les intervenants ont déroulé une fois de plus leur programme sans aller au fond des choses. Pire, on a pu constater que les deux étaient d'accord sur quasiment tout. On peut alors s'interroger sur la pertinence de leur candidature.

 

Alors au final quelle est ma décision ?

Concernant François Hollande, je dois reconnaître que celui-ci fait tout à fait présidentiable. Pour autant, je le trouve un peu trop frileux dans ces prises de position. Surtout, il me semble être davantage un (bon) gestionnaire qu'un transformateur. Avec lui l'alternance est probable mais il n'incarne pas l'alternative qu'il nous faut.

S'agissant de Martine Aubry, je la perçois, peut-être à tort, comme plus à gauche avec une politique plus volontariste et interventionniste. De plus, le fait d'être une femme me paraît être une bonne chose en termes de changement. Je rajoute également que le soutien de l'aile gauche du parti est séduisant. Pour autant, je n'oublie pas qu'Aubry avait conclu un pacte avec Strauss-Kahn, ce qui induit donc une certaine proximité idéologique ou un opportunisme indécent. Dans un cas comme dans l'autre, je le désapprouve fortement.

 

Qu'il s'agisse d'Aubry ou d'Hollande, j'ai donc des éléments qui me poussent à voter pour l'un d'entre eux mais également d'autres qui m'en empêchent. Comme on peut le constater, les deux candidats n'ont pas de divergences de fond insurmontables. De même, ces derniers sont issus du même courant de pensée, le Delorisme. Comme dirait Arnaud Montebourg, Martine et François sont les deux faces d'une même pièce.

 

En conséquence, et en mon âme et conscience, j'ai donc décidé de ne pas aller voter au second tour de la primaire. Mon choix, car c'en est un, est donc de ne pas choisir entre les deux finalistes afin de conserver une certaine fidélité à mes idées et à ma ligne idéologique.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 18:29

Comme je l'avais annoncé dans un précédent article, je suis donc allé voter dimanche à la primaire socialiste.

Après l'action, les réactions et notamment quelques commentaires sur les résultats de ce scrutin. Alors bien sûr l'analyse est quelque peu compliquée en raison de l'absence de précédent, donc de points de repère, mais il me semble important de revenir sur les différents scores réalisés.

 

- la participation

Selon les organisateurs, la primaire serait un succès si la barre du million de votants était dépassée. Or il semblerait, même si les chiffres définitifs ne sont toujours pas connus, que ce seuil ait été largement atteint puisque le nombre de suffrages s'élèverait à plus de 2,5 millions.

Bien que la droite relativise ce chiffre en le ramenant au nombre total d'électeurs, il convient pourtant de noter que le PS ne compte qu'environ 200 000 adhérents. Cela signifie donc que ce processus a rassemblé bien au-delà du seul parti ce qui était bien évidemment l'objectif.

 

- François Hollande

Arrivé en pôle position avec 39 %, ce score est toutefois un semi-échec pour l'ancien premier secrétaire. En effet, celui-ci s'avère relativement faible alors même que certains de ses soutiens le voyaient déjà élu au premier tour. En outre, l'écart plutôt restreint avec la seconde n'est pas forcément une bonne chose.

 

- Martine Aubry

Si la place de Martine Aubry dans le classement n'est pas vraiment une surprise, il n'en est pas moins que ce score est assez encourageant du fait d'un écart inférieur à 10 points avec Hollande. Cela a donc suffit à empêcher un triomphe au premier tour et est surtout de bon augure pour la suite.

 

- Arnaud Montebourg

Clairement Arnaud Montebourg est la révélation de cette primaire. Le candidat de la démondialisation réussit donc l'exploit de se placer sur la dernière marche du podium, probablement grâce à ses idées novatrices. Gageons toutefois que ce score aurait  être supérieur si le député de Saône-et-Loire n'avait pas souffert du vote utile en faveur de Martine Aubry, voire de Ségolène Royal.

 

- Ségolène Royal

Après la présidentielle de 2007 et le congrès de Reims de 2008, la primaire de 2011 est le troisième échec de Ségolène Royal en quelques années. Au vu de ce score, on pourrait même parler de cruel désaveu pour la dame du Poitou. En fait, je crois que ce résultat s'explique par deux principales raisons. La "sanction" de l'échec de 2007 et la volonté de ne pas prendre le risque de recommencer en 2012 tout d'abord. Ensuite, le manque d'espace politique du fait de l'émergence de Montebourg. En somme, les votants ont considéré que Royal n'était pas la plus à même de représenter le PS, ce qui n'est pas totalement faux.

 

- Manuel Valls

Si l'on devait choisir un second perdant outre Ségolène Royal, ce serait bien Manuel Valls. En effet, ce score à un chiffre n'est pas à la hauteur de l'espoir que voulait incarner le maire d'Evry. Il semblerait donc que le discours de vérité n'ait pas vraiment séduit les électeurs de la primaire. En réalité, c'est toute la stratégie et le positionnement de Valls qui sont ici remis en cause. De fait, le candidat s'est trop démarqué par ses sorties polémiques parfois qualifiées de droite et surtout il a été dépassé par François Hollande en ce qui concerne la rigueur économique. Le soutien du premier au second est donc la suite logique des évènements.


- Jean-Michel Baylet

Deux analyses contradictoires peuvent être faites des 0,7 % obtenus par Jean-Michel Baylet. D'une part, on peut considérer qu'il s'agit d'un succès, certes relatif, qui n'était pas gagné à l'avance et qui a permis de médiatiser tout à la fois l'existence même du PRG et de ses idées. D'autre part, on peut penser que ce score de moins de 1 % est insignifiant et qu'il s'agit alors d'un échec. Cela d'autant plus que celui-ci n'est pas suffisamment élevé pour espérer peser dans le futur.

Selon moi, je crois que l'on est en quelque sorte en les deux versions. En effet, il s'agit d'une réussite médiatique, d'une victoire en reconnaissance mais, dans le même temps, il faut reconnaître que cela ne s'est pas traduit dans les urnes ce qui limite considérablement son poids lors d'éventuelles négociations.

 

Au final, on peut dire que les primaires ouvertes semblent être un processus attrayant qui a contribué à réintéresser les Français à la politique. Cela est d'autant plus vrai que la droite est de plus en plus séduite par ce concept, notamment en vue de 2017.

S'agissant des scores des différents candidats, il apparaît que la logique ait été respectée malgré quelques surprises et déceptions. Il sera toutefois intéressant de suivre les soutiens apportés aux deux leaders par leurs camarades, particulièrement dans la perspective d'un rassemblement post second tour et surtout dans l'optique d'un gouvernement socialiste en 2012.

 

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 17:28

Comme je le dis depuis un certain temps, j'ai décidé de participer à la primaire organisée par le PS. A priori, cela peut paraître étrange dans la mesure où je ne suis ni socialiste, ni de gauche ou en tout cas je ne me définis pas comme tel.

En réalité, je crois qu'il est important que je prenne part à ce processus pré-électoral puisqu'il consiste, normalement, en la désignation du futur président de la République. En outre, les conditions requises (être inscrit sur les listes électorales, payer un euro et signer une charte de valeurs) ne me semblent pas insurmontables et encore moins rédhibitoires. D'ailleurs, je dois même avouer que je me reconnais de plus en plus dans des propositions de la gauche et de moins en moins dans celles de la droite ou tout du moins dans celles exprimées par l'UMP.

 

Ma décision quant à ma participation étant prise, il me fallait donc faire un choix entre les différents candidats. Pour cela, je me suis appuyé sur les trois débats télévisés mais aussi sur les différentes interventions médiatiques de chacun. Avant de vous dévoiler mon vote, et même si ma préférence est connue de tous, j'aimerais tout d'abord revenir sur les six personnalités qui s'affronteront dimanche.

 

- Martine Aubry

Je suis assez dubitatif concernant Martine Aubry tant elle reste un mystère pour moi. En réalité, je n'arrive pas vraiment à savoir ce que "vaut" la dame des 35 heures. D'un côté, elle est soutenue par l'aile gauche du parti (Hamon, Emmanuelli ...) mais de l'autre elle semble idéologiquement proche de François Hollande et reste malgré tout la fille de Jacques Delors, européiste parmi les européistes.  

En fait, deux éléments me font douter : une certaine sympathie somme toute subjective et le soutien de la gauche du PS. Sans ces deux paramètres, je crois bien que mon raisonnement en serait grandement simplifié.

 

- Jean-Michel Baylet

Illustre inconnu il y a quelques mois, le président des radicaux de gauche est sûrement le grand vainqueur de ces primaires. En effet, les différents débats lui ont permis de gagner en notoriété et de médiatiser ses idées. Il est clair que ce dernier n'a aucune chance de victoire mais il est probable que le PS saura remercier son allié.

S'agissant du candidat en lui-même, on a pu constater une plus grande aisance et une prise de confiance au fur et à mesure du temps. En revanche, la volonté d'instaurer un fédéralisme européen ne me semble guère pertinente.

 

- François Hollande

Pour moi, il est clair que François Hollande incarne tout à fait le style présidentiel et son régime a été une chose positive en ce sens. De plus, l'ancien premier secrétaire s'intègre parfaitement parmi les sociaux-démocrates européens. En somme, Hollande serait un excellent gestionnaire du système actuel avec la mise en oeuvre de réformes à la marge. Mais est-ce vraiment cela que nous voulons après le mandat de Nicolas Sarkozy ? Est-ce vraiment une gauche molle que nous souhaitons après dix-sept années passées sous des présidents de droite ?

 

- Arnaud Montebourg

Cela faisait déjà quelques temps que je suivais Arnaud Montebourg, et la lecture de son dernier livre  m'a conforté dans mon opinion. S'agissant des débats, j'ai découvert un candidat pugnace qui portait des idées fortes. Idées qui d'ailleurs me séduisent grandement. Pour autant, j'ai été particulièrement déçu par la charge contre la TVA sociale qui m'a semblé plus démagogique que réfléchie. De même, je regrette qu'Arnaud Montebourg n'aille pas au bout de sa logique concernant l'euro et l'UE notamment.

 

- Ségolène Royal

L'ancienne candidate à l'élection présidentielle dit avoir changé depuis 2007. Je n'en suis pas totalement convaincu. S'il est vrai que le corpus idéologique s'est quelque peu épaissi, la forme n'en reste pas moins douteuse. Certains de ses propos ressemblent encore à des phrases de gourou et son côté bisounours n'a pas complètement disparu. Enfin, je ne supporte toujours pas son intonation et son débit trop lent.

 

- Manuel Valls

Le cas du maire d'Evry me pose problème tant je suis partagé. En fait, je suis totalement d'accord avec certaines de ses idées, notamment sur les thèmes dits de droite (sécurité, immigration ...) mais je suis en contradiction, voire même à l'opposé, sur les questions économiques. Certes j'apprécie sa volonté de "parler vrai", de "dire la vérité" mais cela ne doit pas conduire à renoncer à tout espoir de changement.

 

A la vue de ces différents commentaires, il n'existe aucun prétendant avec lequel je sois totalement d'accord. Mais est-ce réellement possible, sauf à être soi-même candidat ? Je ne le crois pas. Il faut donc alors sélectionner la personne avec laquelle on se sent le plus en phase et qui ne revêt pas d'élément rédhibitoire.

En ce qui me concerne cette personne est Arnaud Montebourg. C'est donc le nom du député de Saône-et-Loire que je glisserais dans l'urne dimanche.

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4 octobre 2011 2 04 /10 /octobre /2011 09:50

Après plusieurs mois de suspense Jean-Louis Borloo s'est finalement exprimé dimanche soir sur le plateau du 20h de TF1. Face à Claire Chazal le président du Parti Radical a annoncé qu'il ne se présenterait pas à l'élection présidentielle de 2012 expliquant, en caricaturant un peu, que sa candidature n'était pas indispensable et qu'elle ferait plus de mal que de bien à la majorité.

 

Il y a quelques mois, dans un précédent article, je doutais déjà de la capacité de Borloo à incarner une alternative au sarkozysme. Malgré tout, la prise de distance croissante avec l'UMP pouvait laisser penser à une réelle volonté de se présenter. Pour preuve, l'ARES (Alliance Républicaine Ecologiste et Sociale) a été créée et certains proches de Borloo (Yade, Hénart, Jégo ...) ont fait sécession avec le parti présidentiel de manière plus ou moins poussée.

 

Ce revirement de situation nous interroge donc sur les raisons profondes qui ont conduit Jean-Louis Borloo a renoncé à cette campagne. Selon lui, cela s'explique par le fait que le centre était divisé, que ses chances d'atteindre le second tour étaient limitées et, de manière implicite, que la "menace FN" couvait.

Ces arguments sont certes acceptables mais je ne pense pas qu'ils en soient l'unique cause. De fait, il semblerait que l'ex-futur candidat ait subit des pressions de la part du président, ce dernier craignant fortement pour sa réélection. On peut également supposer que l'Elysée aura su trouver les mots (ou les postes) pour finir de convaincre l'ancien maire de Valenciennes.

 

Il apparaît donc, comme cela était plus ou moins prévisible, que l'horizon des candidats à la présidentielle se dégage. C'est particulièrement le cas au centre avec le désistement officiel de Jean-Louis Borloo. Mais gageons que rien n'est encore joué dans cette partie de l'échiquier politique. Ainsi, le départ de Dominique de Villepin de République Solidaire, parti créé par lui et pour lui, n'augure rien de bon pour la suite des évènements. D'ailleurs, depuis son acquittement définitif dans le procès Clearstream, l'ancien premier ministre s'est fait étonnamment discret. De là à penser qu'un arrangement ait été trouvé avec le président de la République ...

 

Restent donc Hervé Morin et François Bayrou encore en piste. Le premier a récemment refait part de sa volonté de se présenter. Maintenant que Borloo est out, le chemin est libre. Pour autant, Hervé n'est pas Jean-Louis et rien ne dit que le président du nouveau centre rencontre le même soutien (il stagne à 1 % dans les sondages). Il restera alors à savoir s'il se sent prêt à incarner une candidature inutile et vouée à l'échec.

 

S'il en est un (Nicolas Sarkozy exclu) que cette affaire arrange au plus au point c'est bien François Bayrou. En effet, l'explosion en plein vol de la candidature Borloo a pour conséquence directe de redistribuer les cartes et surtout de replacer le président du Modem au centre du jeu. Il est même fort possible, au final, que celui-ci soit le seul candidat du centre à réellement se présenter.

 

Une fois de plus la politique nous prouve qu'elle est imprévisible et que la vérité d'hier n'est pas forcément celle d'aujourd'hui ni encore moins celle de demain. Si la campagne de 2007 fut intéressante, celle de 2012 sera passionnante. Je dirais même plus qu'elle risque fort de nous réserver quelques surprises. Je pense notamment à l'identité du candidat socialiste, à la potentielle candidature de Jean-Pierre Chevènement ou encore au score de Marine Le Pen.

Je conclurais alors sur une citation d'Otto von Bismarck (homme d'Etat allemand) : "la politique n'est pas une science exacte". Et je rajouterais : c'est ça qui en fait tout son charme et son intérêt.

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 19:49

S'il est un évènement politique que j'attendais avec une certaine impatience, c'est bien le débat des primaires socialistes. Et j'avoue ne pas avoir été déçu malgré quelques points perfectibles.

 

Mais commençons tout d'abord par la forme du programme. Celui-ci s'articulait en trois parties successives avec tout d'abord une brève présentation d'une minute par candidat. S'en suivait ensuite une interview par les journalistes durant dix minutes au cours de laquelle un grand nombre de propositions ont pu être développées. Enfin, un débat entre tous les participants s'est tenu pendant près d'une heure.

A priori un tel format semblait intéressant dans la mesure où cela permet à chacun de s'exprimer sur ses propres propositions avant d'être confronté à ses camarades. Malgré tout, il s'avère après coup que le débat à six a été relativement pauvre et aseptisé. Il aurait donc été préférable soit de rallonger les interviews soit de muscler davantage les échanges en explicitant un peu plus les points de divergence.

 

Passons maintenant à la minute de présentation de chacun des candidats.

- Martine Aubry : la maire de Lille a logiquement développé ses thèmes de campagne mais elle a surtout insisté sur son expérience ministérielle, notamment dans le but de contraster avec ses adversaires.

- Manuel Valls : celui-ci a fortement mis l'accent sur la dette et cela s'est vu tout au long de l'émission. Il s'agit, selon lui, de tenir un discours de vérité aux Français. Par ailleurs, ce dernier a alterné le "je" et le "vous" suivant la logique : vos problèmes, mes solutions.

- Arnaud Montebourg : le jeune député a accès sa présentation sur la crise et les réformes structurelles à mettre en oeuvre et a notamment expliqué sa volonté de fonder un nouveau système économique et financier. A noter également  le passage où il parle de sa famille et de ses origines qui tend à créer un sentiment de proximité en jouant sur l'affect des téléspectateurs.

- Jean-Michel Baylet : clairement ce candidat était le moins à l'aise de tous. Ce dernier était fébrile ce qui le forçait à lire son texte. Texte centré sur les valeurs républicaines défendues par les Radicaux.

- Ségolène Royal : une fois encore, la candidate de 2007 a mis en avant son expérience dans sa région. De plus, celle-ci a fait mention de son enfance, dans le même objectif que Montebourg mais avec moins de succès. Cela s'explique notamment par un cruel manque de spontanéité particulièrement renforcé par la lecture de ses notes.

- François Hollande : au delà du fond de son intervention, c'est surtout la forme qui m'a interpellée chez Hollande. En effet, celui-ci m'a paru crédible, convaincant et dynamique ce qui n'a pas été le cas de tous.

 

Après cette petite mise en bouche, les choses sérieuses ont commencé avec une interview de dix minutes dont trois (en théorie) sur un thème spécial choisi à l'avance par le candidat.

- Arnaud Montebourg : sur la forme, j'ai trouvé Montebourg clair et précis mais surtout incisif et tranchant. Sur le fond, celui-ci a insisté sur la nécessité d'une transformation en profondeur du système et non pour une simple gestion avec des changements à la marge. Cela passe notamment par une certaine dose de protectionnisme mais aussi par un affrontement avec le système financier avec la mise sous tutelle des banques.

Son thème spécial était le pouvoir d'achat avec trois propositions allant en ce sens : un partage des bénéfices entre salariés et actionnaires, un gel des loyers, le versement des allocations familiales dès le premier enfant et l'instauration de conditions de ressources.

- Jean-Michel Baylet : plus à l'aise que lors de sa présentation, le président du PRG a pu développer ses propositions qui se distinguent du projet du PS. Clairement celui-ci s'exprime pour une europe fédérale avec la mise en place d'une gouvernance politique et économique, dans le prolongement de la monnaie unique. Cela signifie donc plus d'intégration et de délégation de compétences donc moins de souveraineté nationale.

Son thème spécial était les sujets de société avec en particulier la légalisation du cannabis et la reconnaissance de l'euthanasie.

- Ségolène Royal : l'ancienne ministre de François Mitterrand a décliné son offre politique sans, je trouve, réelle hiérarchie entre ses propositions. On y retrouve alors la création d'une banque publique d'investissement, la promotion d'une croissance verte ou encore l'instauration d'une règle d'or dans la Constitution qui consisterait en une règle de bonne gestion des finances publiques.

Son thème spécial était les institutions dans la droite ligne de son contrat avec la nation. Et là j'ai retrouvé la Ségolène de 2007 avec ses slogans niais voire neuneu : "République du respect", "ordre social juste" ...

- François Hollande : Combattif, dynamique, vif, passionné sont les mots qui, pour moi, résument le mieux l'intervention de l'ancien premier secrétaire du PS. Fortement impliqué dans la lutte contre les déficits, ce dernier souhaite que chaque nouvelle mesure soit financée par des économies. Parmi celles-ci on retrouve le contrat de génération ou le recrutement de 60 000 enseignants. A noter que François Hollande a cité de nombreux chiffres, gagne de sérieux et de crédibilité.

Son thème spécial était le nucléaire et son souhait de la réduire de 75 à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité.

- Manuel Valls : Valls l'a dit à plusieurs reprises durant la soirée, il veut tenir un discours de vérité aux Français. En clair, il ne veut pas promettre monts et merveilles et souhaite lutter de manière drastique contre la dette et les déficits. Il propose notamment d'instaurer une TVA sociale ce qui est assez surprenant pour un libéral comme lui dans la mesure où il s'agit d'une forme de protectionnisme.

Son thème spécial était l'intégration, l'immigration et la sécurité. Sa mesure phare est la mise en place de quotas migratoires par métier. C'est donc sur ce thème que Manuel Valls se distingue fortement des autres candidats.

- Martine Aubry : de même que François Hollande et Manuel Valls, Martine Aubry souhaite revenir à un déficit de 3 % en 2013, notamment par la suppression de niches fiscales inutiles. En parallèle, 300 000 emplois d'avenir, qui sont peu ou prou les emplois jeunes du temps de Jospin, seront créés.

Son thème spécial était le pouvoir d'achat. Celle-ci propose en particulier la tenue d'une conférence salariale dès le retour de la croissance (et avant on fait quoi ?) ainsi qu'un gel des loyers.

 

Dernière partie de l'émission, le débat entre tous les candidats.

Le décor choisi était un alignement des candidats debout devant un pupitre. Personnellement je ne suis pas fan d'un tel dispositif tant cela est solennel, ce qui était l'effet cherché. J'aurais privilégié une table ronde qui aurait permis de détendre un peu l'atmosphère en s'affranchissant du caractère cérémonieux.

S'agissant de la dette et des déficits, thème prépondérant de la soirée, il semblerait que deux tendances se dégagent : d'un côté les "keynésiens" avec une volonté de relancer l'économie et de l'autre les partisans de la rigueur et de l'austérité (notamment Valls, Hollande et Baylet) même si cela n'est pas exprimé de manière explicite. Dans la même veine, j'ai le sentiment que cohabitent dans ce parti les transformateurs (Montebourg et éventuellement Royal) et les gestionnaires qui accompagnent le système actuel.

Par ailleurs, il est clairement apparu que Martine Aubry a cherché à se démarquer de François Hollande (nucléaire, cumul des mandats, contrats de génération, déficits, emplois jeunes). Cela semble tout à fait logique puisque ce sont les deux leaders des sondages. Malgré tout, il est à noter que François Hollande a réalisé un bon coup sur la question du nucléaire en mettant ses camarades en difficulté alors que lui-même a un projet clair, net et précis.

 

Pour conclure, ce débat m'a paru assez intéressant, tant sur le fond que sur la forme. Alors bien sûr le débat final a été plutôt long à démarrer en raison des louanges, plus ou moins hypocrites, que les candidats s'adressaient chacun leur tour. Pour autant, l'interview centrale a permis de mieux cerner les différents protagonistes de la primaire :

- François Hollande : c'est la bonne surprise de la soirée pour moi. Ce dernier, que je ne connaissais que peu, m'a séduit sur la forme (dynamisme, volonté ...) même si je ne peux pas en dire autant sur le fond.

- Ségolène Royal : suite à son livre, et malgré son passif, je partais avec une opinion assez positive. Malheureusement je n'ai pas trouvé sa prestation à la hauteur. En outre, ses défauts de 2007 sont revenus au grand galop ce qui me déplaît fortement. En réalité, Royal m'énerve en particulier dans son intonation et ses slogans de bisounours mais aussi par l'usage à outrance du "je" et du "moi".

- Jean-Michel Baylet : pour moi Baylet n'est pas vraiment à sa place dans la primaire. Ce dernier n'a évidemment aucune chance et aurait du, si son intention est réelle, mener une candidature en parallèle. La seule raison pouvant expliquer sa présence est qu'en participant à la primaire, le PRG se rappelle au souvenir des socialistes afin d'obtenir un éventuel poste de ministre et surtout des circonscriptions pour les législatives.

- Arnaud Montebourg : dans la droite ligne de son livre, Montebourg défend des idées qui me parlent. De plus, ses qualités oratoires et son charisme viennent renforcer un peu plus ses possibilités de conviction.

- Manuel Valls : Valls m'est sympathique et j'apprécie certaines de ses prises de position. Malgré tout, je doute quelque peu de sa place au PS et le trouve un peu trop libéral à mon goût.

- Martine Aubry : A l'inverse de François Hollande, j'ai été déçu par la maire de Lille. Elle était ma préférée au début mais c'est de moins en moins vrai au fur et à mesure de ses prises de position.

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 18:57

Dans une interview donnée au Journal du Dimanche (JDD) du 24 juillet dernier, Manuel Valls, maire d'Evry et candidat à la primaire socialiste, tenait les propos suivants :

"Je déplore que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel aient mis deux ans avant de réaliser que la monnaie unique impose une solidarité financière. Il faudra aller plus loin : créer une capacité d'emprunt européenne, […] établir un gouvernement économique, avec un ministre européen de l'Economie et un ministre commun à la France et à l'Allemagne pour les Finances."

 

C'est dans ces moments là que je me dis que le parti socialiste n'a rien compris. En effet, ses dirigeants proposent depuis des années maintenant les mêmes solutions, sans tenir compte de l'évolution de la situation et notamment des dernières crises que nous avons connus. Ainsi Martine Aubry, François Hollande, Manuel Valls et même Arnaud Montebourg, dans une moindre mesure, proposent tous d'aller plus loin dans l'intégration européenne.

 

Malgré un échec patent des responsables européens, les dirigeants du PS comme de l'UMP veulent toujours plus d'Europe. Comme si les faiblesses de l'Union Européenne provenaient non pas de vices dans son fonctionnement et son organisation mais plutôt d'un manque d'intégration.

Je croyais pourtant que le Non aux référendums de 2005, la crise de 2007 et la révolte des peuples allaient mettre un coup d'arrêt définitif à ces fédéralistes qui prônent les Etats-Unis d'Europe. Et bien non, au contraire, ces derniers profitent des troubles autour de l'euro et des dettes souveraines pour nous seriner une fois de plus avec leur dogme européiste.

 

On voit bien actuellement que les solutions avancées par ces terroristes de la pensée ne fonctionnent pas. Pire, elles contribuent à aggraver la situation et ne font qu'empirer les choses. Le cas  de la Grèce en est, une nouvelle fois, la parfaite illustration. De fait, on remarque que, malgré la succession de soi-disant plans de sauvetage, rien ne s'arrange pour le peuple grec.

 

Mais attardons quelques instants sur ce terme de "plan de sauvetage". On entend partout que l'UE et le FMI se démènent pour "sauver" la Grèce. Cela n'est que mensonge ! En effet, les fonds mobilisés ne sont évidemment pas destinés à la population mais bien aux institutions financières qui sont finalement les grands gagnants dans cette histoire. D'ailleurs, chaque nouveau plan s'accompagne de nouvelles mesures d'austérité toujours plus drastiques.

 

Et c'est bien là tout le problème. La situation est complètement ubuesque mais cela ne semble déranger personne. Je m'explique. Durant la crise, les Etats ont mobilisé des milliards d'euros pour renflouer les banques, les sauvant ainsi de la faillite. Pour ce faire, les gouvernements se sont alors endettés de manière massive. Or aujourd'hui, ces mêmes banques reprochent leur taux d'endettement aux Etats et ne leur prêtent qu'à des taux faramineux. Ajoutons que le cas des agences de notation n'est guère mieux.

 

Clairement nos politiques, quel que soit leur courant de pensée, posent le bon constat. Malheureusement pour nous, ces derniers avancent des remèdes pires que le mal. Il n'est pas alors question de plus ou moins d'Europe mais plutôt de quelle Europe et surtout pour faire quoi.

 

Une fois de plus nous en revenons, et c'est normal tant cela constitue la base de tout, à la question de la souveraineté. Ce sujet est devenu prépondérant et sera probablement un thème central de l'élection présidentielle de 2012.

Durant des années, voire même des décennies, notre pays s'est vu retiré peu à peu son pouvoir de décision, le déléguant à des instances supranationales telles que l'UE, le FMI ou l'OMC. Aujourd'hui, on voit bien que ces organisations ont échoué, donnant à la sphère économique et financière une énorme influence dans un monde de libre-échange généralisé.

 

Je crois que la souveraineté populaire est un élément essentiel de la démocratie. L'un ne peut exister sans l'autre. Or depuis un certain temps déjà nous élisons des personnes qui n'ont pas les moyens de gouverner. Pire, ce sont nos propres gouvernants qui, par idéologie, ont sciemment renoncé à leurs prérogatives. En fait, le président de la République française est devenu un "simple responsable de montée parmi d'autres au sein d'un gigantesque syndic qu'est l'Union Européenne".

 

Les propositions de Manuel Valls représentent donc un nouveau moyen de priver un peu plus notre pays de sa souveraineté. Je ne crois pas que ce soit cela que veulent nos concitoyens. Au contraire, il me semble que ces derniers veulent que la France redevienne une nation influente qui a son destin entre ses mains.

 

Avec de tels desseins pour notre pays, il ne faut pas s'étonner que le peuple se détourne des partis dits de gouvernement et se laisse séduire par le discours vindicatif et conquérant de Marine Le Pen.

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 18:15

Ca y est la période de dépôt des candidatures pour la primaire socialiste s'est officiellement terminée le 13 juillet dernier. Seront donc candidats, par ordre alphabétique : Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls pour le PS et  Jean-Michel Baylet pour le Parti Radical de Gauche (PRG).

Six candidats s'affronteront donc les 9 et 16 octobre prochains lors d'un vote ouvert à tous militants mais aussi aux sympathisants.

 

Cette primaire est quelque chose de novateur dans notre pays. En effet, ce système de désignation d'un candidat à l'élection présidentielle, très répandu aux Etats-Unis, fait ses premiers pas en France. Alors certes un tel processus avait déjà été organisé par les socialistes en 2006 mais il s'agissait d'une version édulcorée dans la mesure où seuls les adhérents du parti avaient été sollicités.

Cette primaire est donc un outil nouveau qui s'inscrit pleinement dans le cadre de la rénovation souhaitée par les dirigeants socialistes. On peut toutefois s'interroger sur sa pertinence et son bien-fondé.

 

A priori rien ne me dérangeait dans l'organisation de ces primaires. Je dois même reconnaître que celle-ci suscitait chez moi un certain enthousiasme. Pour autant, cet engouement a rapidement laissé place à une relative déception et même à une prise de distance, et ce pour plusieurs raisons.

 

Pour commencer, il me semble nécessaire d'émettre quelques réserves sur le principe même des primaires. Comme je l'ai dit précédemment, je n'avais éprouvé, par principe, aucun préjugé ni rejet vis-à-vis de ce système. De fait, celui-ci pouvait s'avérer être une bouffée d'oxygène dans notre vie démocratique. Malgré tout, il apparaît que cette primaire peut-être interprétée comme redondant avec le premier tour de l'élection présidentielle dans la mesure où celle-ci est ouverte à tout le monde.

 

Ensuite, et c'est la principale critique que j'oppose aux socialistes, est que cette primaire se résume finalement à un casting. En effet, je regrette qu'un réel débat de fond ne soit pas organisé entre les différents candidats afin de mettre en avant les divergences qui peuvent exister. Ainsi, hormis peut-être Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls qui se distinguent quelque peu, il paraît clair que Martine Aubry et François Hollande sont parfaitement interchangeables. D'ailleurs, ces derniers reconnaissent eux-mêmes qu'ils sont d'accord sur la plupart des sujets et que peu de choses les différencient. En clair, le choix se fera sur des critères subjectifs tels que l'image ou la communication tant les deux candidats sont bonnet blanc et blanc bonnet.

 

Pour autant, est-ce vraiment surprenant ? Je ne le crois pas. De fait, s'il existait de trop importantes divergences comment les candidats défaits pourraient-ils se ranger derrière le vainqueur ? Cet état de fait pose donc la question de la légitimité et de la pertinence de cette primaire.

 

Au final, ce système de désignation de candidat, qui devait être novateur et porteur d'espoir, s'avère décevant dans la mesure dans la mesure où celui-ci reste petit-bras et ne va pas au bout de sa logique.

En l'état actuel des choses, la primaire socialiste semble se diriger vers un duel Aubry-Hollande qui consisterait alors à une opposition de personnes et non de projets tant les deux s'inscrivent dans le système social-démocrate, libéral et européiste.

En bref, rien de nouveau sous le soleil au PS depuis 1983 et l'ouverture de la parenthèse libérale. C'est bien là tout le problème de ce parti qui ne semble pas avoir retenu les leçons de la crise ...

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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 20:39

La candidate d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, Eva Joly, s'est déclarée jeudi favorable à la suppression du défilé militaire du 14 Juillet sur les Champs-Élysées, qu'elle a proposé de remplacer par un "défilé citoyen". "J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé (militaire) par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les séniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent", a déclaré Mme Joly à l'AFP.

Source : lepoint.fr

 

Dans mon dernier article je parlais déjà des écologistes et me réjouissais, si l'on peut dire, de leurs décisions. Malheureusement, ma bienveillance vis-à-vis de ce parti n'a été que de courte durée et a subitement disparu avec les propos d'Eva Joly.

 

En plus d'un charisme digne d'une huître, Eva Joly possède une capacité impressionnante pour débiter des âneries. Je laisserai de côté les critiques du nucléaire ou les tirades sur l'économie pour me concentrer sur la proposition démentielle liée au défilé militaire du 14 juillet.

 

Avant toute chose, je dois avouer me satisfaire de la fronde suscité par l'ancienne magistrat. En effet, je me félicite que la quasi-totalité de la classe politique, de droite comme de gauche, se soit élevée et révoltée contre la candidate à l'élection présidentielle.

 

Mais revenons-en au fond de l'affaire. Deux éléments sont à prendre en compte.

Le premier est la suppression du défilé militaire. Bien évidemment je suis absolument contre cette proposition dans la mesure où cette parade de nos soldats relève d'une tradition historique qui s'inscrit dans notre héritage depuis des décennies. De plus, cette journée est un véritable moment de communion entre le peuple et son armée, qui vise à renforcer les liens entre ces deux entités.

Le second point est son remplacement par un défilé citoyen. Pour moi, cela ne vient rien dire. Que signifie donc "défilé citoyen" ? Si l'on en croit les propos d'Eva Joly cela reviendrait à faire défiler des enfants, des jeunes et des vieillards. Bref tout le monde et personne à la fois.

En somme, cette dame nous propose de remplacer un hommage à nos forces armées par une grosse manifestation désordonnée.

 

Parallèlement à cela, Eva Joly a comparé notre pays à des nations telles que la Chine ou la Corée du Nord sur la seule base d'un point commun : une parade militaire. Je trouve que cette comparaison est tout bonnement honteuse pour une personne qui souhaite prendre en main la destinée de notre nation. En effet, comme peut-elle oser nous rapprocher de ces dictatures qui n'hésitent pas à utiliser la force contre leur propre peuple ?

 

Au final, cette sortie médiatique calamiteuse et déplacée aura au moins eu le mérite de révéler le vrai visage des écologistes : une tribu de bobos sectaires et mondialistes pour qui la nation doit disparaître.

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