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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 17:11

Près de quatre ans après l'opération Plomb durci, une nouvelle opération militaire est donc actuellement menée dans la bande de Gaza par l'armée israélienne. Comme toujours lorsqu'il est question du conflit israélo-palestinien, le monde est en émoi et d'importantes manifestations de soutien sont organisées.

 

Comme d'habitude, les manifestants mettent en cause les grands méchants Israéliens qui attaquent et tuent sans raison les pauvres Palestiniens sans défense. Nous nous trouvons ici, bien évidemment, devant une situation caricaturale qui faut savoir dépasser. Comme je l'avais fait dans deux précédents articles, à l'occasion de l'opération Plomb durci ou de l'attaque de la flottille humanitaire, il convient de nuancer ses prises de position tant l'affaire est complexe.

 

Personnellement, je considère que les choses ne sont jamais totalement noires ou totalement blanches. Généralement, celles-ci sont nettement plus grises que l'on veut bien nous le dire. Et le conflit larvé qui dure depuis des décennies entre Israël et Palestine n'échappe pas à la règle. Adopter un point de vue manichéen sur cette guerre me paraît donc être une hérésie ... ou la preuve d'une terrible mauvaise foi. 

 

En toute logique, j'adopte donc le même raisonnement à cette nouvelle attaque israélienne. Cela me conduit alors à trouver des torts aux deux parties en présence, et donc à ne pas en condamner une sans réserve.

Commençons tout d'abord par le camp israélien. Je réaffirme ici mes prises de positions antérieures, à savoir que cet Etat de droit possède tout légitimité pour mener des opérations militaires visant à défendre son territoire et sa population. En ce sens, je trouve tout à fait normal qu'Israël cherche à faire cesser les tirs de roquette qui menace ses habitants. En revanche, et je me répète là encore, il apparaît que Tsahal fait preuve d'une particulière démesure dans ses ripostes avec des bombardements massifs aux dommages collatéraux importants et aux graves conséquences pour les populations civiles.

Du point de vue Palestinien, il semblerait donc que ceux-ci sont les victimes d'un conflit qui les dépasse. S'arrêter à ce constat serait, selon moi, malhonnête et tout à fait partial. En effet les répliques d'Israël, et il ne faut pas l'oublier, surviennent à la suite d'attaques venant de la bande de Gaza. Par ailleurs, sur le terrain politique, ce sont bien ces mêmes personnes, aujourd'hui en difficulté, qui ont mis le Hamas au pouvoir. Or cette organisation terroriste constitue, au moins partiellement, l'une des causes de ce conflit sans fin et ne fait clairement aucun effort pour apaiser la situation.

 

Au vu de tous ces éléments, et après réflexion, il me semble donc trop facile de blâmer sans cesse le gouvernement israélien et de porter aux nues la population palestinienne. Les torts sont clairement partagés et les solutions à ce conflit devront provenir à coup sûr des deux parties. Sans une reprise apaisée des négociations, point de salut pour l'ensemble des populations civiles, d'un côté comme de l'autre, qui souffrent durement de la situation.

 

Comme dans beaucoup d'autres pays par delà le monde, des millions de personnes souffrent du même mal : le dogmatisme et l'absolutisme de leurs dirigeants. Les circonstances sont certes différentes mais les conséquences se ressemblent : peur, précarité, désolation ...

Je profite donc de cet article pour exprimer ma solidarité à tous ces peuples en souffrance, qu'ils se trouvent en Europe, en Orient et où que ce soit d'autre dans le monde.

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 20:26

Outre l'économie, les affaires étrangères constituaient un sujet sur lequel j'avais quelques a priori sur François Hollande.  Et la nomination de Laurent Fabius au poste de ministre ne m'a guère rassurée. J'aurais d'ailleurs préféré, comme dans d'autres domaines, la présence d'une personnalité plus jeune et moins "usée".

 

Mais comme je l'ai exprimé à plusieurs reprises, je me fierai davantage, pour le quinquennat à venir, aux actes qu'aux paroles. Et pour le moment je dois reconnaître être assez agréablement surpris par le nouveau président de la République. Plus que sa prestation au G8 ou ses annonces sur l'Afghanistan, ce sont ses positions vis-à-vis de la Syrie qui m'intéressent aujourd'hui.

 

En ce sens, deux évènements récents sont à prendre en compte. Le premier est bien évidemment la décision d'expulser l'ambassadrice de Syrie, de manière concertée avec d'autres nations (Australie, Angleterre, Italie, Espagne, Canada ...). Le second a trait à l'interview accordé par François Hollande où il indiqué de pas exclure une intervention armée sous mandat de l'ONU. Ces deux faits montrent donc que Flamby est bel et bien mort et enterré et que le nouveau chef de l'Etat a la capacité de représenter notre pays sur la scène diplomatique.

 

Mais revenons-en à la Syrie. Cela fait maintenant de nombreux mois que ce pays est plongé dans un conflit meurtrier entre le pouvoir en place de Bachar el-Assad et un mouvement révolutionnaire disparate. Malgré les pressions de la communauté internationale et l'élaboration d'un plan de sortie de crise par Kofi Annan, la situation ne fait qu'empirer au fur et à mesure du temps. Accroché à son trône, le "lion de Damas" enchaîne les tueries et massacre sans vergogne son peuple. C'est d'ailleurs le bain de sang de Houla, causant la mort de 108 personnes dont  49 enfants, qui a déclenché la vague d'expulsion des diplomates syriens.

 

Il est de coutume de dire que l'Histoire ne se répète jamais. Or, dans ce cas, il apparaît malgré tout de fortes similitudes avec une précédente affaire. Je pense bien évidemment au conflit de la Libye d'il y a peu. Comme pour la Syrie, nous étions face à un dictateur qui massacrait consciencieusement son peuple. Comme pour la Syrie, suite aux printemps arabes, la population s'est révoltée contre le tyran. Comme pour la Syrie, la communauté internationale s'est insurgée contre ces boucheries incessantes. Comme pour la Syrie enfin, la Chine et la Russie ont soutenu le pouvoir en place.

 

Voila où nous en sommes aujourd'hui. Et si les étapes continuent à s'enchaîner, l'intervention militaire ne devrait plus tarder où tout du moins être sérieusement envisagée. Pour autant, et c'est ce qui explique la plus grande fermeté de la Russie, le cas de la Libye fait dorénavant jurisprudence. Soyons clair, une intervention étrangère en Syrie reviendrait in fine, comme en Libye d'ailleurs, à destituer Bachar el-Assad.

 

Plus que d'autres, les questions géopolitiques sont des sujets très sensibles et hautement stratégiques. Il convient donc de les traiter avec la plus grande prudence. Ces problématiques sont d'autant plus délicates qu'il est nécessaire d'arbitrer entre intérêt général et intérêts particuliers, entre pragmatisme et morale.

 

Dans le cas qui nous occupe la communauté internationale doit alors trancher entre la défense d'une population en péril et l'ingérence dans les affaires internes d'une nation souveraine. Le choix étant aujourd'hui clairement plus compliqué qu'hier dans la mesure où le renversement de Kadhafi n'est pas vraiment une réussite, notamment en ce qui concerne la suite des évènements.

 

Comme c'était le cas pour la Libye, le cas de la Syrie me laisse assez dubitatif. Fortement attaché à la souveraineté des nations, j'ai un peu de mal avec la notion de "droit d'ingérence". Pour autant, il paraît compliqué de rester de marbre face à la cruauté d'un dictateur.  L'équation est donc plus que complexe.

 

A titre personnel, je crois que la solution diplomatique doit être privilégiée au maximum. Dialogue et sanctions économiques doivent être les armes de la communauté internationale. En cas d'échec des mesures pacifiques, et uniquement à cette condition, le recours à une intervention militaire doit être discutée dans un contexte international sous mandat de l'ONU. Et par recours à la force j'entends évidemment des attaques ciblées aériennes. Cela exclut donc toute opération au sol et surtout toute distribution d'armes aux populations locales. Il n'a été de pire erreur dans l'affaire de la Libye que de fournir des armes à des civils. Armes qui se sont finalement retrouvées entre les mains de terroristes.

 

Quelle que soit la tournure que prendront les évènements, la crise libyenne constitue indéniablement un défi de très grande ampleur pour le gouvernement socialiste. On ne peut que souhaiter que les forces politiques de notre pays sauront faire bloc derrière le président comme cela avait été le cas avec Nicolas Sarkozy.

Sur certains sujets, il faut savoir dépasser les querelles partisanes pour défendre l'intérêt supérieur de la nation. Les questions de politique étrangère font parties de ceux-là. Espérons que nos gouvernants seront, pour une fois, à la hauteur de l'enjeu.

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 17:12

Jeudi dernier, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à pénaliser la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915. Cela a bien évidemment tendu les relations diplomatiques avec la Turquie qui a exprimé publiquement son mécontentement et gelé certains accords avec la France. En outre, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé la France de génocide en Algérie.

Enfin, le site internet de la députée UMP Valérie Boyer, parlementaire à l'origine de la proposition de loi, a été piraté par un groupe de hackers turcs (GrayHatz).

 

Une fois de plus Nicolas Sarkozy se met en porte-à-faux avec ses partenaires, en l'occurrence la Turquie. Ce n'est assurément pas la première fois que notre président froisse ses alliés mais il s'agit d'une première dans ce domaine là. D'ailleurs, cette loi concernant la contestation d'un génocide est une nouveauté qui s'inscrit dans la continuité de la loi Gayssot de 1990, relative à la contestation de crimes contre l'humanité dont la Shoah.

 

Fervent défenseur de la liberté d'expression et en même temps partisan du fait que l'on ne peut pas dire tout et n'importe quoi, je suis clairement opposé aux lois dites mémorielles, c'est à dire aux lois assurant la reconnaissance d'évènements historiques. En effet, je ne crois pas que ce soit à l'Etat de dire l'Histoire ni d'imposer son point de vue sur celle-ci au risque de tomber dans une spirale dictatoriale. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'un même évènement soit interprété de manière différente au cours du temps, en particulier en raison de la découverte de nouveaux éléments.

 

La loi réprimant la contestation de génocides, qu'il s'agisse des juifs, des arméniens ou de tout autre peuple, est donc une idiotie voire une aberration. Cela l'étant d'autant plus que le contexte socio-économique actuel de notre pays appelle des réformes de toute autre envergure.

En outre, je ne vois pas en quoi le fait de nier l'existence d'un quelconque massacre pose problème. De fait, je ne suis pas convaincu que cela cause un préjudice à qui que ce soit. Et d'ailleurs, on ne peut pas sanctionner tous les abrutis qui racontent des conneries.

 

En revanche, et même si on peut être contre l'adoption de cette loi, le comportement de la Turquie en la personne de son premier ministre est honteux. Que ce pays refuse de reconnaître qu'ils ont tué des milliers d'Arméniens, c'est une chose (dont je me contrefous d'ailleurs) mais que celui-ci se permette de nous donner des leçons de manière arrogante en est une autre. Cette réaction ressemble alors à celle d'un petit enfant offensé qui ne sait répondre que par l'insulte et la calomnie. Si j'osais et pour imiter certains de mes congénères les plus jeunes, je dirais qu'Erdogan est un gros rageur !

Je passe évidemment sur l'attaque et les menaces de ces hackers qui se voient en sauveurs et grands héros alors que ce ne sont que des cafards bien au chaud derrière leur écran qui n'agissent que de manière masquée. Quel courage, non vraiment.

 

Et le pire dans cette histoire est que le comportement des uns et des autres est uniquement ou presque dicté par des considérations électoralistes. Ainsi, Nicolas Sarkozy, à quelques mois de la présidentielle cherche à capter le vote de la communauté arménienne alors qu'Erdogan montre ses muscles pour rassurer la frange radicale de son parti et de son électorat.

Cruelle déception pour tous ceux qui croyaient encore que la politique avait pour objectif d'assurer l'intérêt général ...

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 18:32

François Fillon se rend ce dimanche à Rome pour les cérémonies de béatification du Pape Jean-Paul II, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Cette délégation représente la France à titre officiel. En Europe, en dehors de l'Italie et de la Pologne, concernées au premier chef, qui seront représentées par leur président de la République, la France est le seul pays représenté à ce niveau. Nicolas Sarkozy avait un temps envisagé de se rendre lui-même à Rome, mais en plein débat sur la laïcité, il y a renoncé pour ne pas créer de polémique. Le 19 avril dernier, le porte-parole du gouvernement François Baroin, avait confirmé le déplacement du Premier ministre à la cérémonie du Vatican en soulignant que "la France est la fille aînée de l'église".

Source : rtl.fr

 

Décidément, la présidence de Nicolas Sarkozy est bien celle de la rupture. Enfin celle de la rupture avec nos valeurs, nos traditions ... Cette nouvelle incartade n'est donc que la suite logique de toutes les conneries du président.

 

Deux choses sont à distinguer dans cette affaire. La béatification de Jean-Paul II d'une part et le fait que notre pays soit représenté à une cérémonie religieuse d'autre part.

Évacuons de suite le premier point. Personnellement je me contrefiche complètement de ce non-évènement. Tant mieux si cela intéresse des millions de gens par delà le monde mais ce n'est pas mon cas. D'ailleurs je pense que la religion n'est qu'une grosse escroquerie inventée par l'Homme pour manipuler d'autres Hommes.

 

En réalité la polémique concerne davantage le déplacement de ministres Français à Rome. Évidemment rien n'empêche un homme politique d'avoir des convictions religieuses et d'assister à des commémorations en tout genre. Là où le bât blesse est que François Fillon, Claude Guéant et Alain Juppé ne se sont pas rendus en Italie à titre personnel mais bien au nom de la France.

 

En ces temps de débat sur la laïcité, il semble donc bien étrange que nos dirigeants enfreignent sciemment la loi de 1905 qu'ils ont tant encensé il y a peu. Clairement la France est un pays laïc et cette visite est donc complètement inappropriée. D'ailleurs, la France est la seule nation européenne à envoyer des représentants, en dehors évidemment de l'Italie et de la Pologne qui sont directement concernées.

 

Nicolas Sarkozy serait-il donc devenu fou ? Pas du tout. Au contraire, il s'agit d'une manoeuvre tout à fait calculée qui s'insère dans la continuité d'autres actions à l'instar du déplacement au Puy-en-Velay. Par ces biais, le président cherche à séduire l'électorat catholique qui s'est quelque peu détourné de lui ces derniers temps.

 

Cette nouvelle polémique n'a finalement rien d'étonnant lorsque l'on regarde le parcours de Nicolas Sarkozy. Une fois de plus, ce dernier a choisi de sacrifier traditions, valeurs ... sur l'autel de ses ambitions. Gageons que cela n'est qu'une étape et que le meilleur/pire est à venir dès lors que la campagne présidentielle aura réellement débutée ...

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 15:12

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été arrêté lundi à l'issue d'une offensive généralisée des forces de son rival Alassane Ouattara, appuyées par les moyens aériens et blindés des forces françaises et de la mission des Nations unies (Onuci). "Laurent Gbagbo a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) et conduit à l'hôtel du Golf (QG du camp Ouattara) par les FRCI", a déclaré l'ambassadeur de France, Jean-Marc Simon.

Dans la soirée, Laurent Gbagbo a lancé un appel à l'arrêt des affrontements en Côte d'Ivoire. "Je souhaite qu'on arrête les armes et qu'on rentre dans la partie civile de la crise, et qu'on conclue rapidement pour que le pays reprenne", a-t-il déclaré à la télévision TCI du nouveau président, Alassane Ouattara.

Source : lepoint.fr

 

Et bien voilà, après plusieurs semaines voire même plusieurs mois, Laurent Gbagbo est finalement tombé. Pour autant, cette arrestation ne doit pas être une fin en soi mais au contraire le début d'une nouvelle étape. En effet, il apparaît clairement que tout est à reconstruire dans un pays mis à feu et à sang par les combats.

 

Aujourd'hui donc, la Côte d'Ivoire possède à sa tête son président "légitime". Néanmoins, je ne suis pas sûr que cela permette d'arranger rapidement les choses tant ce pays rencontre de problèmes.

Tout d'abord, on peut douter de la fiabilité des élections. De fait, comment être sûr qu'Alassane Ouattara a réellement été élu ? L'Afrique n'étant pas connu pour sa grande transparence électorale, il est tout à fait possible que les deux candidats aient triché. C'est d'ailleurs cette incertitude qui est à l'origine du conflit.

Ensuite, on peut remarquer que la population est profondément divisée entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo. Chaque camp cherchant alors à soutenir son poulain a pris les armes et commis de nombreuses exactions. Ainsi, viols, massacres et autres pillages ont été le lot quotidien des Ivoiriens pendant de longues semaines. Notons également que ce morcellement de la population est aggravé par des considérations ethniques.

Enfin, il ne faut pas oublier de rajouter à tout cela le volet socio-économique. Effectivement, et malgré une industrie du cacao florissante, la situation économique de la Côte d'Ivoire n'est pas idéale. Il en est de même des conditions de vie qui restent, pour la plupart des habitants, plus que précaires.

 

Bref, il est indéniable que l'équipe d'Alassane Ouattara a du pain sur la planche afin de relever le pays et surtout de retrouver une certaine stabilité. Mais comme si la tâche n'est pas assez difficile, il existe un élément de plus qui va considérablement compliquer les choses. Il s'agit évidemment des conditions d'arrivée au pouvoir du président en place. D'ailleurs, certaines critiques ont déjà commencé à se faire entendre.

Il sera donc difficile pour le nouveau président de rassembler le pays derrière lui alors que ce dernier a bénéficié de l'aide de la communauté internationale. Concrètement, Ouattara est suspecté d'être le candidat de l'étranger et d'agir dans l'intérêt d'autres puissances, au premier rang desquelles la France.

 

Mais justement abordons maintenant le cas de l'intervention de la France en Côte d'Ivoire.

Depuis des années maintenant et depuis 2002 plus précisément, la France est présente, sous mandat de l'ONU, sur le sol ivoirien par le biais de la force Licorne. Récemment, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nation Unies, au travers de la résolution 1975 du conseil de sécurité a sollicité un engagement supplémentaire de l'armée française afin de protéger les ressortissants étrangers, d'apporter un soutien à l'Onuci et de détruire les armes lourdes des forces pro-Gbagbo utilisées contre des civils. Pour résumer, la France avait pour mission de protéger et d'assurer la sécurité des civils ivoiriens et étrangers.

Malgré tout, il semblerait que nous ayons outrepassé nos prérogatives. En effet, et même si un certain flou règne encore, nos forces armées auraient participé à l'assaut contre la résidence de Laurent Gbagbo aux côtés des soldats d'Alassane Ouattara. De même, il apparaît que nous avons militairement soutenu l'armée pro-Ouattara.

 

Au vu de ces agissements, on peut alors qualifier l'intervention française d'ingérence dans les affaires ivoiriennes. Bien que favorable à la protection des civils, qui ne sont que des dommages collatéraux d'une lutte pour le pouvoir et l'argent, je crois que nos soldats n'auraient pas du contribuer à la destitution de Gbagbo. Cela d'autant plus que Ouattara n'est pas exempt de toute critique.

 

Alors que je me félicitais il y a peu du retour de la France sur la scène internationale, je ne peux que me désoler que notre pays viole la souveraineté d'un Etat.

Une fois n'est pas coutume, cette intervention va à l'encontre des dires de Nicolas Sarkozy qui voulait mettre un terme à la Françafrique. Au vu de notre détermination à soutenir Alassane Ouattara, on peut légitimement s'interroger sur son motif réel.

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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 17:24

L'Onuci (Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire) s'est engagée militairement ce lundi en Côte d'Ivoire. Des hélicoptères ont tiré lundi soir sur le palais et la résidence de Laurent Gbagbo, ainsi que sur deux camps de son armée. Les forces françaises de l'opération Licorne y participent officiellement depuis 19 heures, «à la demande du secrétaire général de l'ONU», comme le prévoit la résolution 1975 du Conseil de sécurité. Ces opérations visent à «mettre hors d'état de nuire les armes lourdes qui sont utilisées contre les populations civiles et les Casques bleus», non à s'attaquer à Laurent Ggagbo, a bien précisé Ban Ki-moon.

Source : leparisien.fr

 

Après la Libye où la France a joué et joue un rôle prépondérant, voilà que notre pays intervient militairement en Côte d'Ivoire. En quelques semaines donc l'armée française est appelée à tenir un rôle de premier plan sur la scène internationale.

 

Alors bien sûr les circonstances sont dramatiques puisque des centaines de civils périssent dans les combats et que des régions entières sont dévastées. Malgré tout, je me félicite, ou plutôt je me "réjouis", que nos soldats interviennent dans ces pays.

 

Certes cette position peut s'avérer assez étrange pour un pacifiste comme moi qui préfère le dialogue à la violence et qui prône le respect des souverainetés nationales. Pour autant, je pense que ces interventions militaires ne sont pas forcément en opposition avec ces principes.

 

Bien évidemment j'aurais préféré que les combats soient évités et qu'une solution diplomatique soit trouvée plus rapidement, à l'instar de ce qui est en train de se passer. De même, il eut été préférable que les peuples libyen et ivoirien réussissent par leurs propres moyens à résoudre leurs problèmes. Néanmoins, cela n'a pas été possible et la communauté internationale, par le biais de l'ONU, a dû intervenir.

 

Face à ces situations, la France avait deux solutions : soit s'engager pour la résolution des conflits, soit s'en laver les mains et rester planqué comme l'ont fait un certain nombre de nations telles que l'Allemagne, la Chine ou la Russie.

Personnellement, je crois que la première option, même si elle n'était pas optimale, s'avérait être la meilleure. Sur ce coup là, je dois donc reconnaître que le gouvernement a fait le bon choix.

 

Outre l'aspect purement moral et les éventuelles considérations politiques attenantes, je dois avouer être plutôt fier de ces interventions dans la mesure où elles traduisent un retour, même minime, de notre armée sur le devant de la scène. Étant depuis toujours un fervent admirateur de nos soldats, je ne peux qu'être satisfait que ces derniers portent la voix de la France de par le monde.

 

Selon moi, la puissance d'une nation s'évalue, entre autres, grâce à la qualité de son armée. Je crois, peut-être à tort, qu'un Etat ne peut revendiquer pleinement sa grandeur s'il ne dispose pas d'une armée digne de ce nom.

Malheureusement, il semblerait que nos dirigeants ne soient pas forcément de cet avis. Pour preuve, le budget du ministère de la Défense tend à chuter depuis plusieurs années, cela ayant pour conséquences une baisse des effectifs ainsi qu'une dégradation de nos équipements.

 

Attention cependant à ne pas caricaturer mes propos. En effet, ce n'est pas parce que je désire davantage de moyens et de considération pour nos soldats que cela signifie que je souhaite que la France devienne un va-t-en-guerre comme le sont les États-Unis. Bien au contraire.

En revanche, je pense que la mission première d'un soldat n'est pas de défiler. Son métier est de faire la guerre ou tout du moins d'être engagé dans des conflits armés afin d'y rétablir la paix.

 

Aujourd'hui, la France dispose d'une des meilleures armées du monde, que ce soit en termes de qualifications, de professionnalisation ou encore d'armement. Cet avantage stratégique doit donc être utilisé au mieux de ses capacités. Cela signifie donc clairement que nous ne devons pas suivre aveuglément d'autres États, ou même pire laisser dissoudre nos soldats au sein d'entités supranationales.

 

Que ce soit en Afghanistan, en Libye, ou encore en Côte d'Ivoire, il me semble important de ne pas oublier que nos soldats se battent pour nous, citoyens français et mettent leur vie en danger pour défendre tout à la fois nos intérêts, notre sécurité mais aussi nos valeurs.

 

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 19:09

Comme l'ont constaté les deux envoyés spéciaux du Parisien-Aujourd'hui en France présents en Libye, une frappe de l'Otan a fait douze victimes dans les rangs des insurgés opposés au régime de , dans la nuit de vendredi à samedi, sur la route entre Brega et Ajdabiya. Alors que ces derniers quittaient leur position de Brega, en convoi, en se dirigeant vers Ajdabiya, des avions de l'Otan auraient d'abord tiré au canon en visant la route devant eux. Les insurgés auraient répondu en tirant en l'air, en criant «Allah Akbar» comme ils ont coutume de le faire. C'est alors qu'une autre frappe aérienne aurait atteint directement le convoi, les pilotes de l'Otan les ayant sans doute pris pour des soldats de Kadhafi. Selon un militaire libyen du camp insurgé, les impacts laissés sur les véhicules et sur la route étaient similaires à ceux des canons à tir rapide équipant certains appareils de l'armée de l'air américaine

Source : leparisien.fr

 

Si l'OTAN cherchait à se décrédibiliser davantage, il semblerait qu'elle ait réussi son coup. En effet, cette nouvelle bavure vient entacher encore un peu plus la réputation de l'alliance atlantique. En outre, cette affaire vient donner du grain à moudre à ceux qui ne souhaitaient pas, et moi le premier, une prise en main de la guerre libyenne par les américains l'OTAN.

 

Alors bien sûr une erreur est toujours possible et les dommages collatéraux ne sont pas la chasse gardée de l'OTAN. Pour autant, il s'avère que cette dernière est coutumière du fait, notamment en Afghanistan où les bombardements malencontreux sont relativement fréquents.

Pour autant, accuser l'OTAN serait malhonnête dans la mesure où il ne s'agit que d'une "organisation dépersonnalisée" qui regroupe les armées de différentes nations dont la nôtre. En revanche, il est clair que les Etats-Unis ont la mainmise sur cette alliance et la dirige de manière ostensible. De plus, la plupart des bavures sont le fait des soldats américains.

 

Quoi qu'il en soit ce nouvel évènement dramatique en Libye relance la question de la légitimité de l'OTAN. Pour rappel, cette organisation a été créée en 1949 pour défendre l'occident au lendemain de la seconde guerre mondiale. Par la suite, l'OTAN a dû faire face au Pacte de Varsovie (1955), en particulier dans le cadre de la guerre froide.

On aurait alors pu s'attendre à ce que l'effondrement de l'URSS suivi de la dissolution du Pacte de Varsovie entraîne la disparition de l'OTAN qui n'aurait donc plus lieu d'être.

 

Or cela ne fut pas le cas. Bien au contraire. En effet, l'OTAN est ainsi devenue le bras armé des Etats-Unis afin de guerroyer de par le monde. D'ailleurs la  subsistance de cette organisation purement occidentale tend à attiser des tensions, notamment en direction de la Russie, et surtout à accréditer la thèse du choc des civilisations.

 

Personnellement, je crois que le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN a été une grave erreur que nous risquons de payer cher, que ce soit à court ou à long terme. Ainsi, notre pays a vu son image et sa réputation se détériorer considérablement. De plus, cette rupture avec notre héritage et notre tradition (le général de Gaulle en avait sorti la France en 1966) est perçu comme une allégeance à l'empire américain et se résume, quoi qu'on en dise, à un renoncement à notre indépendance.

 

Aujourd'hui, le monde n'est clairement plus partagé entre l'est et l'ouest. Bien au contraire, ce dernier est devenu multipolaire avec l'émergence de nouvelles puissances sur tous les continents. Refuser de voir cette évolution serait alors une hérésie qui laisserait notre pays sur le bord de la route.

 

Contrairement à ce que l'on voulait nous faire croire, les instances supranationales (UE, FMI ...) ne sont pas le remède à tous nos problèmes. Au contraire, on peut remarquer que les récentes crises que nous avons connu ont permis un retour en fanfare des Etats-nations qui se sont révélés être des acteurs indispensables au fonctionnement de l'économie.

 

Pour conclure, il me semble absolument nécessaire que les Etats recouvrent au plus vite leur souveraineté. Cela doit être le cas au niveau militaire avec un retrait de l'OTAN mais cela n'est évidemment pas suffisant. Notre pays doit aller encore plus loin pour retrouver véritablement son indépendance. Je pense notamment à la capacité de battre la monnaie, à la possibilité de mettre en place des barrières protectionnistes ou encore à la mise au pli de la finance.

 

Malheureusement tout cela ne me semble pas être pour demain tant nos dirigeants sont soumis au dogme libéral et  ne paraissent pas souhaiter s'en libérer. Pour autant, et même si rien n'est gagné, je garde espoir et reste assez optimiste pour la suite. En effet, même si nos élites ont juré fidélité et loyauté à la concurrence libre et non faussée et se prosternent devant les forces du marché, je reste persuadé que le peuple ne pourra pas indéfiniment se faire plumer sur l'autel du libre échange.

Comme en Tunisie, en Egypte ou en Libye, le sursaut émanera probablement du peuple. Et lorsque ce jour viendra, il ne fera pas bon s'y opposer. N'oublions pas que nous descendons de ceux qui ont fait la Révolution française ou qui ont résisté au nazisme.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 18:11

Comme on pouvait (légitimement ?) s'y attendre, l'opération "Aube de l'Odyssée" suscite de nombreuses critiques. Je ne parle évidemment pas des réserves exprimées avant même son lancement, retenues que j'ai abordées dans un précédent article. Non, je fais davantage référence aux réprobations qui sont intervenues par la suite.

 

Et il faut bien reconnaître que certains pays ne se sont pas gênés pour exprimer leurs doutes et autres regrets. Je pense notamment à la Chine, l'Inde, la Russie ou encore l'Allemagne. Personnellement, je trouve cette attitude peu fair-play. En effet, ces Etats, qui ont refusé l'intervention pour des raisons obscures et en particulier pour la préservation d'intérêts économiques, cherchent à donner des leçons de morale alors même que ces derniers ne sont pas des modèles de vertu.

 

Alors bien sûr il aurait été préférable que cette opération militaire ne voie jamais le jour. Malgré tout, la communauté internationale a décidé d'approuver une telle intervention afin de venir en aide au peuple libyen. Malgré des doutes compréhensibles, et j'en ai moi-même quelques uns, nous devons aujourd'hui faire front derrière nos troupes afin que la mission soit un succès.

 

Pour autant, il convient de respecter scrupuleusement les limites fixées par la résolution de l'ONU. Effectivement, il est clair que la crédibilité de nos nations se joue actuellement en Libye. Il serait alors désastreux pour la suite des évènements que cette opération tourne au vinaigre.

Voila pourquoi il est primordial que nous n'outrepassions pas les prérogatives qui nous ont été allouées. Comptons pour cela sur le professionnalisme et la qualité de nos soldats qui font un travail à la fois délicat mais d'une importance non négligeable.

 

Mais ne soyons pas naïfs, les dérives éventuelles ne sont jamais loin. Il faudra donc redoubler de vigilance afin que la situation ne s'enlise pas comme cela a été le cas en Irak ou en Afghanistan. Pour faire simple, cela signifie que la communauté internationale doit rester dans son rôle d'assistance et non de force d'occupation. Concrètement, cela revient à se contenter de protéger les civils par des actions aériennes ciblées. A l'inverse, cela implique de ne pas intervenir au sol et surtout de ne pas s'engager dans un conflit dans la durée.

 

A titre de comparaison, les affrontements en Libye ne doivent pas être menés comme l'ont fait les américains par le passé. L'action de la communauté internationale doit alors être formellement limitée, tant dans le temps que dans l'espace. Cette dernière ne doit donc pas chercher à imposer un quelconque modèle de développement mais au contraire chercher au plus vite à se désengager de ce territoire afin de laisser le peuple libyen décider de son avenir.

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 19:39

Malgré l'adoption de la résolution de l'ONU (10 voix pour et 5 abstentions), l'intervention militaire contre le régime de Kadhafi ne fait pas consensus au sein de l'Union européenne. La France a regretté ouvertement vendredi l'attitude sur le dossier de son principal partenaire, l'Allemagne, qui n'a pas voté jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU en faveur de la résolution autorisant le recours à la force contre les forces de Mouammar Kadhafi.

Source : lci.fr

 

Ce matin la plupart des médias ont parlé de l'adoption de la fameuse résolution de l'ONU visant la Libye. En effet, malgré l'opposition de principe de la Chine et de la Russie qui se sont finalement abstenues, le conseil de sécurité a décidé s'opposer militairement à Kadhafi afin de protéger le peuple libyen.

 

Dans un article publié la semaine dernière, j'émettais quelques réserves concernant une action militaire. Pour autant, j'expliquais qu'une telle opération devrait être sérieusement envisagée dès lors que la situation évoluerait. Or il s'avère que, depuis quelques jours, plusieurs évènements se sont produits (demande d'aide du conseil national de transition, contre-attaques violentes de l'armée ...) et m'ont amené à revoir ma position.

 

Aujourd'hui, et malgré la persistance de quelques doutes, une intervention militaire en Libye me semble appropriée afin de répondre à l'appel de la population. La communauté internationale ayant été expressément sollicitée, il me semble judicieux de répondre à cet appel. Par ailleurs, la répression sanguinaire du colonel Kadhafi, qui a réussi à reprendre du terrain sur les insurgés grâce à l'appui de nombreux mercenaires étrangers, ne peut être plus longtemps tolérée.

 

Il n'en reste pas moins qu'une telle opération militaire doit rester exceptionnelle et ne saurait devenir la règle. Effectivement, la mise en place d'une zone exclusion aérienne n'est ni plus ni moins qu'un acte de guerre avec toutes les conséquences que cela induit. Il reste donc à espérer que la Libye ne ripostera pas à ces mesures, évitant ainsi d'entraîner avec elle la région dans un conflit que personne ne souhaite.

A l'heure actuelle, le régime de Kadhafi a annoncé un cessez-le-feu. Il faut toutefois rester méfiant et maintenir une certaine vigilance afin de s'assurer que ce signe d'apaisement n'est pas un leurre visant uniquement à retarder une intervention extérieure.

 

Parallèlement au contexte purement local, il apparaît que le vote de cette résolution de l'ONU est plutôt instructif. En effet, deux évènements sont à noter.

Le premier est l'opposition de la Chine et de la Russie. Cela n'est en rien surprenant puisque leur désaccord était connu de longue date. Selon moi, cela s'explique notamment par le fait que ces deux pays, qui font face à des minorités au sein de leur territoire, n'ont pas vraiment hésité à les réprimer à plusieurs reprises. Comment alors blâmer une autre nation et  y soutenir une intervention militaire alors même que ces derniers ne font pas mieux ? De plus, cela pourrait donner des idées aux autres pays pour le futur.

Le second point, qui est plus surprenant, est l'abstention de l'Allemagne. Effectivement, on aurait pu s'attendre à un certain consensus parmi les Etats membres de l'UE. Or cela ne fut point le cas. Une fois de plus, l'Europe expose au monde entier ses divergences et affiche ses divisions, perdant encore davantage sa crédibilité d'entité unique. Cela atteste donc bien de la pertinence des Etats-nations qui restent tout à fait d'actualité.

 

En ce 17mars, les cartes sont à nouveau rebattues entre Kadhafi et la communauté internationale. Gageons que la partie de poker-menteur est loin d'être terminée et que le colonel n'a pas encore dit son dernier mot. D'ailleurs, ce surprenant coup de bluff qu'est le cessez-le-feu ne fait que relancer les autres joueurs. Attendons maintenant de voir qui raflera finalement la mise. Pour le moment, les paris sont ouverts.

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 12:08

Après notamment la Tunisie et l'Egypte, c'est maintenant au tour de la Libye d'être en proie à un soulèvement populaire de grande ampleur. En effet, depuis maintenant quelques semaines le peuple libyen, dans la droite lignée de leurs voisins, aspirent à la liberté et la démocratie.

Malheureusement, et comme on pouvait quelque peu s'y attendre, Kadhafi n'est pas Ben Ali, ni Moubarak. Sa réaction est autrement plus violente puisqu'il n'hésite pas à faire bombarder son propre pays tuant des centaines de civils. Par chance, certains soldats ont refusé ces ordres et sont à leur tour rentrés en résistance.

 

Face à cette situation, la communauté internationale a rapidement protesté et menacé le dirigeant libyen de représailles. Parallèlement à cela, l'hypothèse d'une intervention militaire a été avancée et en particulier par les américains qui ont déjà commencé à déployer leurs troupes dans la Méditerranée.

 

Aujourd'hui la question se pose donc de savoir si une ingérence dans les affaires de la Libye est opportune afin d'arrêter le massacre ou si, au contraire, le peuple libyen doit mener seul le combat comme l'ont fait les Tunisiens et les Égyptiens.

Répondre à cette interrogation n'est pas chose aisée tant nous ne savons pas de quoi sera fait le futur et tant il paraît difficile d'évaluer les conséquences d'une telle intervention.

 

Pour autant, je dois bien avouer que je suis, pour le moment, fortement opposé à toute opération militaire en Libye. En effet, je ne crois pas que cette option soit la plus appropriée en l'état actuel des choses. Alors bien sûr que la situation est grave et que le régime tue sans vergogne. Cela est incontestable.

Malgré tout, et c'est peut-être horrible à dire mais je ne suis pas convaincu que les circonstances soient suffisamment graves pour légitimer une intervention militaire, même sous mandat de l'ONU. Ainsi, une telle chose reviendrait purement et simplement à déposséder les Libyens de leur révolution. Cela pourrait alors se révéler très préjudiciable pour notre pays, notamment en termes d'opinion publique et de confiance.

 

En outre, je crois qu'il faut également s'interroger sur les raisons réelles qui nous pousseraient à intervenir. Est-ce vraiment le salut de la population ? Si oui, alors pourquoi ne rien faire dans d'autres pays où les habitants sont également massacrés ?

Mais peut-être que nos motifs sont davantage mercantiles et donc inavouables ? Serait-ce la première fois ? Allons bon, ne soyons pas naïfs et rappelons-nous en particulier de l'Irak.

 

Au final, je crois que la France ne doit pas s'engager dans une quelconque intervention militaire en Libye. Effectivement, je pense que la situation ne l'exige pas encore et qu'il faut laisser au peuple libyen le temps et la chance de mener leur combat à son terme. Pour autant, cette position n'exclut en aucun cas l'acheminement de l'aide humanitaire.

Néanmoins si la situation venait à se dégrader fortement, il conviendrait alors de réviser cette attitude et d'envisager, en concertation avec d'autres nations au sein de l'ONU mais aussi en tenant compte de l'opposition en Libye, une riposte plus importante en direction du colonel Kadhafi.

 

Aujourd'hui, une page de l'Histoire moderne est en train de s'écrire dans les pays arabes à l'initiative des peuples. Comme nous l'a prouvé le passé, et notamment le notre, le chemin vers la démocratie et la liberté est long et sinueux.

Je crois que nous avons le devoir moral d'accompagner et d'assister ces pays vers cette voie tout en prenant garde de ne pas nous ingérer dans les affaires internes d'une nation souveraine.

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