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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 18:25

Même aux États-Unis, c'est du jamais vu ! Meg Whitman, l'ex-patronne d'eBay qui brigue le poste de gouverneur de Californie, a dépensé 142 millions de dollars de sa fortune personnelle pour sa campagne. Et ce n'est pas fini, car les élections ne se tiendront que le 2 novembre. Son adversaire démocrate, Jerry Brown, n'a déboursé, lui, qu'une pauvre dizaine de millions.

C'est devenu une habitude. Chaque élection américaine établit un nouveau record de dépenses. Mais jusqu'ici au moins, on savait à peu près d'où venaient les fonds. Pas cette année. La grande nouveauté de ces élections, ce sont les énormes sommes qui viennent de donateurs anonymes. En janvier, la Cour suprême a statué que les entreprises, les syndicats et tous les groupes d'intérêt avaient le droit de verser des contributions politiques d'un montant illimité, sans dévoiler l'identité des donateurs. Résultat, toutes sortes de milliardaires, magnats du pétrole, patrons du BTP et autres gros industriels se sont mis à financer une multitude de groupes d'intérêt.

Source : lepoint.fr

 

Deux éléments ont attiré mon attention dans cet article du point. Le premier concerne bien évidemment la démesure des sommes en jeu. Il s'agit là d'une spécificité américaine dont nous sommes, heureusement, épargnés. Ce qui me choque le plus dans cette histoire est que cette femme dépense des millions uniquement pour une élection. Il me semble bien que le caractère politique est mis de côté tant on insiste sur l'aspect marketing. La personnalité est ainsi présentée comme un produit qu'il faut vendre aux électeurs. 

Pour le moment, ce phénomène est limité de notre côté de l'Atlantique mais celui-ci tend à se développer, transformant la politique en peoplitique. 

 

Le second élément est relatif à l'anonymat des donateurs. A cette occasion, je crois qu'il faut distinguer les "donateurs particuliers" des "donateurs institutionnels". Ainsi, il ne me semble pas anormal d'accorder un traitement différent selon qu'il s'agisse d'un ménage ou d'une entreprise. En effet, on peut comprendre qu'un individu ne souhaite pas voir divulguer sur la place publique le fait qu'il fasse des dons à telle ou telle formation politique dans la mesure où cela pourrait lui être préjudiciable, notamment au niveau professionnel.

En revanche, il me semble impératif que les citoyens sachent, ou tout du moins puissent savoir, qu'une entreprise finance un parti. Cela se justifie simplement pour des raisons de transparence afin de prévenir d'éventuels conflits d'intérêts ou de quelconques régimes de faveur.

 

La transparence. Une notion utilisée à toutes les sauces dans les discours mais peu mise en pratique dans les actes. Chacun souhaite son respect mais personne ne veut se l'appliquer. La transparence fait peur car elle oblige à une certaine rigueur et surtout à une application sans faille des règles, ce qui reconnaissons-le n'est pas forcément le fort de l'intégralité de notre classe politique. On voit d'ailleurs tout le mal que connaît René Dosière (député PS de la 1ère circonscription de l'Aisne) afin d'obtenir des données et  informations fiables sur les dépenses publiques.

 

Même si la France rencontre quelques difficultés en ce domaine, il apparaît que d'autres pays se distinguent par leur bonne conduite. Je pense notamment à la Suède qui, en la matière, est à des années lumière de notre nation. En effet, dans cet Etat nordique, les personnalités politiques (ministres, députés ...) ont un train de vie que l'on jugerait ici inadapté. Ainsi, leurs salaires sont moindre et il est inconcevable que ceux-ci puissent bénéficier d'un logement de fonction, d'un véhicule avec chauffeur ou qu'ils utilisent l'argent du contribuable à des fins privées ou non justifiées par leur fonction. D'ailleurs, les dépenses de chacun d'entre eux, et notamment leurs notes de frais, sont tenues à disposition de tout citoyen qui peut y avoir librement accès.

 

Pour en arriver là, la France a du chemin à parcourir. Cela ne se fera pas un jour mais il me semble nécessaire d'agir dès maintenant pour aller dans le sens de plus de transparence. Celle-ci permettra de renforcer notre démocratie mais également de contribuer à réduire les dépenses publiques en responsabilisant nos responsables politiques.

Cette transparence doit bien évidemment être appliquée au sommet de l'Etat mais pas seulement. Chaque échelon de notre organisation territoriale, chaque responsable politique et plus largement toute entité ayant recours à des fonds publics doit être capable de rendre des comptes devant les citoyens.

Cela doit également être le cas des partis, mouvements et autres formations politiques dans la mesure où ils bénéficient de l'argent des contribuables. Cela est d'autant plus important que l'on a vu durant l'été, avec l'affaire Woerth-Bettencourt, que le financement des campagnes électorales est parfois très opaque ...

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 12:14

Le week-end dernier, à l'occasion des universités de rentrée du Modem, François Bayrou a officiellement intronisé son gouvernement fantôme ou shadow cabinet en anglais. Sa composition est disponible sur le site officiel du parti.

 

Bien que la pratique ne soit pas courante en France, le Modem n'est pas le premier à se lancer dans cette entreprise. En effet, plusieurs contre-gouvernement ont vu le jour dans l'histoire de la cinquième République. Le premier a été instauré par François Mitterrand suite à l'élection de Charles de Gaulle à la présidentielle de 1965. La seconde expérience a été menée par Michèle Alliot-Marie et le RPR à partir de 2000. Enfin, plus récemment, les socialistes, par le biais de Jean-Marc Ayrault (président du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche à l'Assemblée nationale), ont à nouveau tenté leur chance en réponse à l'élection de Nicolas Sarkozy.

Malgré tout, il s'avère que toutes ces tentatives ont échoué et n'ont pas réussi à s'inscrire dans la durée. Il sera donc intéressant de voir si le Modem réussira là où les autres formations politiques ont chuté.

 

Mais de quoi parle-t-on réellement lorsqu'il est question de gouvernement/cabinet fantôme ?

Cette pratique, peu en vue chez nous, est en revanche très utilisée dans les Etats dont la démocratie parlementaire fonctionne sous le système de Westminster. C'est notamment le cas des nations membres du Commonwealth avec en particulier l'Australie ou bien évidemment le Royaume-Uni.

Concrètement, le cabinet fantôme est un gouvernement virtuel formé par l'opposition. L'objectif est que les ministres de ce contre-gouvernement fassent des propositions et proposent une alternative à la politique menée dans le pays. En outre,  les membres du cabinet fantôme sont censés devenir ministres du nouveau gouvernement en cas de victoire de l'opposition. Toutefois, cela n'est pas toujours le cas du fait des alliances et autres arrangements politiques.

En somme, cette pratique vise à structurer l'opposition et à organiser l'élaboration d'alternatives.

 

Comme nous l'avons vu, la plupart des tentatives de mise en place d'un tel gouvernement virtuel en France ont échoué. Il serait intéressant de savoir pourquoi les choses n'ont pas marché afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Les raisons peuvent être multiples mais on peut penser que l'une d'elles est le fait d'être inaudible en raison du fossé culturel qui existe entre cette pratique et nos traditions. En effet, je crois que la France conserve, en raison de son Histoire, une certaine tendance au culte du chef et à l'attente de l'homme providentiel. Aussi, la multiplication des protes-paroles peut tendre à "perturber" les Français ou tout du moins à les déstabiliser. En outre, il ne serait pas étonnant qu'une histoire d'égos ait contribué à ces échecs.

 

Quelles qu'en soient les causes, ces revers me semblent préjudiciables. Effectivement, je crois que l'opposition (au sens large, c'est à dire non seulement le PS mais aussi tous les partis, de gauche et de droite, qui s'élèvent contre le gouvernement en place) aurait grandement à gagner en constituant un gouvernement virtuel. Cela permettrait de passer d'une opposition stérile consistant uniquement à critiquer à une opposition constructive visant à faire des propositions et à élaborer une réelle alternative.

Alors bien sûr, la constitution d'un cabinet fantôme est plus facile pour les grands partis type PS dans la mesure où ils bénéficient de davantage de moyens, tant humains que financiers ou encore médiatiques. Néanmoins, ce type d'opposition peut constituer une chance pour les petites formations dans le sens où cela leur permettrait de gagner en crédibilité et en notoriété.

 

Espérons donc que la démarche initiée récemment par le Modem soit un succès. Il en va de la démocratie tout autant que de la légitimité de l'opposition dans notre pays.

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 12:50

La loi de Godwin provient d'un énoncé fait en 1990 par Mike Godwin relatif au réseau Usenet, et popularisée depuis sur la toile : « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1. » Dans un débat, atteindre le point Godwin revient à signifier à son interlocuteur qu'il vient de se discréditer en vérifiant la loi de Godwin.

Source : wikipedia.fr

 

Une fois de plus, l'été 2010 tient toutes ses promesses. Après l'affaire Woerth-Bettencourt, le virage sécuritaire voila qu'une loi issue de l'univers de l'internet trouve des débouchés dans le "monde réel". En effet, comme le souligne Wikipédia, la loi de Godwin se vérifie couramment sur le web et notamment dans les forums de discussion et les différents tchats.

 

Pourtant, il s'avère que le point Godwin est de plus en plus atteint lors de conversations en face à face entre individus. Et comme on pouvait s'y attendre, la sphère politique n'échappe pas à cette tendance. Les mois de juillet et août 2010 ont d'ailleurs été, il me semble, fort bien fournis. Effectivement, on se rappelle que la garde sarkozienne s'est défoulée sur la presse en des termes élogieux (trotskyste, fasciste...) à l'occasion de l'affaire Woerth-Bettencourt. Mais la gauche n'est pas en reste dans la mesure où l'action du président de la République et de son gouvernement a été assimilée à celle menée en son temps par le régime de Vichy.

 

La loi de Godwin semble donc s'être confirmée à maintes reprises durant cet été. Pourtant, au sens strict, le point Godwin est atteint dès lors qu'il est fait référence au nazisme ou à Hitler. Je pense néanmoins que l'on peut tout à fait étendre cette loi en y incluant les références à toute forme d'extrémisme ou de totalitarisme. En effet, en France il est souvent fait référence à Pétain et au régime de Vichy alors qu'en Italie se sera davantage Mussolini dont il sera question.

La conséquence en est alors la même : une perte cruelle et inévitable de crédibilité qui tend, s'il en est encore besoin, à dégouter et éloigner les citoyens de la politique.

 

Je croyais que l'on était arrivé au comble du ridicule avec ces comparaisons douteuses mais je me trompais. En effet, la rentrée 2010 fait encore plus fort que ces derniers mois avec ces manifestations du 4 septembre "contre la xénophobie d'Etat et la politique du pilori". Même si je respecte le droit à manifester et la liberté d'expression, je trouve ces défilés totalement ridicules. Là, on atteint des sommets. Enfin, venant d'associations prétendument antiraciste, cela n'est pas étonnant mais je ne comprends pas pourquoi des syndicats et partis de gouvernement se joignent à cette mascarade.

 

Car oui, pour moi ces manifestations sont une farce géante. Même si je ne soutiens pas la politique menée par Nicolas Sarkozy, je peux croire que celui-ci soit animé de sentiments racistes et xénophobes. Comme je l'ai déjà écrit, Sarkozy est un fin stratège qui joue sur différents thèmes tels que l'immigration ou la sécurité afin de rester au pouvoir.

En outre, ces défilés ne l'affaiblissent pas mais tendent, au contraire, à le renforcer. Les manifestants jouent, en réalité, le rôle de l'idiot-utile.

Il me semble grand temps de mettre un terme à la contestation stérile et de s'atteler réellement à la création d'une force de proposition.

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 12:06

Il y a quelques mois de cela, dans un précédent article, je traitais du traitement médiatique réservé à l'actualité. Je reprochais alors aux médias d'exploiter au maximum un sujet avant de passer à autre chose.

 

Cette analyse me semble bien évidemment toujours d'actualité mais l'été 2010 m'a prouvé qu'elle était complète. Effectivement, dans cette entreprise, les médias ne sont pas les seuls acteurs. Il en existe tout un tas d'autres dans des domaines bien différents. Pour autant, je me limiterai ici à la sphère politique et m'intéresserai plus particulièrement à Nicolas Sarkozy tant celui-ci me paraît être un professionnel en la matière.

 

Comme je le disais, l'été 2010 illustre parfaitement le fond de ma pensée. Il pourrait s'agir là d'un cas d'école qui résumerait à merveille le fonctionnement du président.

Petit rappel des évènements pour ceux qui auraient été absents ces dernières semaines. Depuis plusieurs mois déjà, l'affaire Woerth-Bettencourt est au coeur des débats. Chaque jour amène son lot de surprise dans une histoire qui mêle argent, pouvoir et conflit d'intérêt. Conséquences : un ministre fragilisé qui doit prochainement porter une réforme sensible, une milliardaire qui va devoir régulariser sa situation fiscale et un système politico-judiciaire qui apparaît très (trop) lié avec le monde des affaires.

 

En somme, un été difficile pour le gouvernement et une rentrée qui ne s'annonce pas meilleure. Mais Sarkozy ne pouvait pas laisser les choses telles quelles. Il a alors cherché à défendre son ministre par tous les moyens, envoyant sa garde rapprochée au front. Malheureusement, cela n'a pas suffi. Le président a donc décidé de sortir les grands moyens, que dis-je, l'artillerie lourde. Je parle bien sûr du thème de la sécurité. Ah cette chère sécurité, quel magnifique dérivatif. Le voilà donc qui allume plusieurs contre-feux (projet de déchéance de nationalité, expulsions des Roms ...) pour que les citoyens détournent le regard de cette affaire qui les dépasse et se concentrent sur un sujet qui les préoccupe davantage : l'insécurité.

 

Alors il est possible, voire même probable, que Nicolas Sarkozy ne soit pas le seul politicien à mettre en place de tels subterfuges visant à faire diversion. Depuis 2007, il a multiplié les exemples mais celui de cet été 2010 est, à mon sens, le plus flagrant et peut-être même le plus indécent.

 

Il me semble donc important d'être vigilant afin de ne pas tomber dans le panneau comme le font tant de Français. Pour cela, je crois que les médias ont un rôle prépondérant à jouer, tout simplement en faisant leur métier, c'est à dire en informant les citoyens sur la durée, sans cet insupportable effet de zapping.

Pour autant, je suis convaincu que la population doit également faire des efforts afin de s'informer de manière suffisante, ce qui sous-entend de confronter différentes sources afin de se forger son propre avis. Ce dernier point me paraît particulièrement essentiel et, pour moi, cet apprentissage devrait débuter dès les premières années de la vie, à l'école.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 12:23

Le 12 juillet dernier, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur France 2 à l'occasion d'un entretien avec David Pujadas. Une fois de plus Sarko a fait son show mais sans convaincre puisque 57% des Français n'ont pas été convaincus selon un sondage CSA.

Dans cet article, je ne vais pas m'attacher à commenter les sujets abordés par le président (retraites, affaire Woerth-Bettencourt ...). Je vais plutôt m'intéresser à la prestation télévisuelle en elle-même.

 

Commençons tout d'abord par le décor. Il s'agit là d'une nouveauté puisque l'interview s'est déroulée dans les jardins de l'Elysée, sur la terrasse. Ce choix n'est pas banal. En effet, le lieu est plutôt neutre, simple et sans fioritures. Cela tranche donc avec le côté solennel du bureau et le côté clinquant des grandes salles du palais. On retrouve donc une volonté de proximité avec les Français et la recherche d'un endroit détendu.

 

Outre le cadre différent, on remarque des changements au niveau du président lui-même. Le plus flagrant est la présence de cheveux grisonnants. Mais ne soyons pas dupes, ce n'est pas son coiffeur qui a loupé sa couleur. Il s'agit simplement d'une stratégie basée sur le physique, comme cela avait été le cas pour Jean Sarkozy lors de son intervention sur FR2 au sujet de l'EPAD. Par cette couleur de cheveux, Sarkozy cherche à renier son côté précieux. De plus, il apparaît que les cheveux gris représentent la vieillesse et donc dans une certaine mesure la sagesse qui est sensée l'accompagner.

Parallèlement à l'aspect purement esthétique, on remarque que la voix de Nicolas Sarkozy était très posée, avec des phrases lentes et des réponses intervenant après un "léger blanc". Une fois encore, ce n'est qu'une tactique pour se donner une stature d'homme d'Etat. Il a ainsi tenu compte des critiques qui lui ont été faites, notamment concernant son débit de paroles, son niveau de langage et sa grande nervosité. Malgré tout, le naturel a réussi à reprendre le dessus au cours de la dernière partie de l'entretien. On retrouve ainsi, par exemple, une forte répétition de "moi" et "je", ce qui peut faire penser à une certaine mégalomanie de sa part.

 

Intéressons-nous maintenant à quelques passages précis de cette interview.

Tout d'abord, lorsque Nicolas Sarkozy parle de l'affaire Woerth-Bettencourt, on remarque qu'il s'intéresse davantage aux individus (Woerth est honnête ...) qu'au problème en tant que tel. De plus, il utilise l'attaque pour se défendre puisqu'il met accuse la presse et certaines personnes de calomnies. Évidemment, il se donne le beau rôle en se présentant comme une victime qui fait dignement face aux difficultés.

Toujours dans la même séquence, on distingue la méthode Sarkozy, c'est à dire que suite à un évènement particulier (ici, le conflit d'intérêts autour d'Eric Woerth) le président souhaite faire une loi. Ce n'est pas la première que ce procédé est utilisé puisque Sarkozy en est coutumier. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les lois sur la burqa, sur la récidive ... Pour moi, cela traduit un manque d'anticipation, une sorte de navigation à vue mais surtout on peut voir que ce gouvernement surfe sur l'émotion. En effet, il attend que l'opinion publique soit choquée pour réagir et passer ainsi pour le "gentil" alors qu'il serait plus intéressant d'agir en amont afin d'éviter les problèmes.

Ensuite, lorsque le président a abordé le thème des retraites, celui-ci a comparé la situation en France à celle dans les autres pays européens. A titre personnel, je suis favorable à l'analyse comparative (ou benchmarking) mais encore faut-il qu'elle soit utilisée à bon escient. De fait, il peut-être séduisant de faire comme les autres mais il ne faut pas de nivellement par le bas. Au contraire, il faut que l'on cherche à s'aligner sur les pays qui font mieux que nous et pas l'inverse. D'ailleurs, Nicolas Sarkozy a plusieurs fois mis en avant le modèle allemand (leur inventant au passage un bouclier fiscal qui n'existe pas dans les faits) mais pour rappel, il n'existe pas de salaire minimum en Allemagne ce qui contraint certains salariés à travailler pour moins de 5 € de l'heure !

Enfin, le dernier point sur lequel je souhaitais revenir concerne la vie privée des politiques, sujet que j'ai récemment abordé dans un article. Effectivement, le président a, à plusieurs reprises, fait état de sa privée en mettant en avant sa famille. Outre le fait que ce soit complètement hors-sujet, il ne faut pas oublier que l'on se fout totalement de ce que fait Carla.

 

Au final, ce nouvel épisode du Sarkoshow est, comme les précédents, une belle séance d'enfumage qui n'a servi qu'à peu de choses puisque l'on savait déjà tout, ou presque. Personnellement, je crois que cet entretien aurait tout à fait pu être donné par le premier ministre tant il a trait à des réformes précises. N'oublions pas que c'est, en théorie, au premier ministre de conduire la politique de la nation et de diriger l'action du gouvernement.

Pour moi, cette interview a été inutile et contribue un peu plus à affaiblir la parole du président de la République.

 

 

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 14:33

Sarko Camargue 60J'ai eu envie de rédiger cet article suite à la lecture de "Starkozysme" de Michel Field et d'Olivier Duhamel. Pour résumer grossièrement, ce livre traite de la relation passionnelle entre Nicolas Sarkozy et les médias.

Sarkozy est un exemple spécifique, certes à un niveau jamais atteint, mais son cas peut être appliqué à d'autres politiques, de droite comme de gauche.

 

Aujourd'hui, on remarque une certaine désaffection des Français pour la politique en général mais aussi pour les politiques en particulier. Alors bien sûr, ce phénomène de date pas d'hier mais il prend une ampleur de plus en plus importante qui conduit à des taux d'abstention gigantesques (près de 75 % à l'occasion de certaines élections).

 

Ce désintérêt trouve sa source à différents niveaux. On trouve notamment les scandales politico-financiers (affaires Chirac, Woerth-Bettencourt ...), les dénis de démocratie (référendum de 2005 ignoré et adoption du traité de Lisbonne par le Parlement ...) ou encore la prééminence de l'économique sur le politique. Il existe probablement d'autres causes mais je souhaite m'intéresser ici au phénomène de peoplitique.

 

Cette peoplitique, qui au passage est un néologisme, est devenue aujourd'hui la règle pour tout politique qui veut se faire connaître. Pour moi, il s'agit pour un homme ou une femme politique de devenir une "star" afin d'être apprécié.

Vous allez me dire que cela a toujours existé puisque les politiques ont toujours cherché à se faire voir sur leur meilleur jour. C'est vrai. Pour autant, nous n'avions jamais atteint un tel niveau.

 

D'ailleurs, Nicolas Sarkozy est, pour le moment, le maître incontesté dans cette discipline. En effet, celui-ci adore les médias et se plaît à jouer avec eux. On pourrait qualifier cette relation de "je t'aime moi non plus" dans la mesure où on y retrouve un caractère lunatique.  Il cultive, de plus, de fortes accointances avec le milieu du "show-business" (musique, télévision ...) ce qui renforce son côté star.

Certains diront que Sarkozy adore le pouvoir et l'argent et aime être sur le devant de la scène. En étant le plus objectif possible, il est difficile de ne pas leur donner raison tant il faut tout pour se faire remarquer, quitte à choquer l'opinion (célébration de sa victoire au Fouquet's, premières vacances comme président sur le yacht de Bolloré ...).

 

Comme je le disais précédemment, Sarkozy n'est pas le seul à s'adonner à la peoplitique. Effectivement, de nombreux et nombreuses responsables politiques cherchent de plus en plus à se mettre en scène pour plaire, allant même jusqu'à mélanger vie privée et vie publique. On peut notamment penser à Rachida Dati, Ségolène Royal ou encore Dominique de Villepin. Ce phénomène semblerait donc se généraliser, pour mon plus grand malheur.

 

Il peut ainsi paraître surprenant que le gens se désintéressent de la politique alors même que les hommes et femmes politiques font tout pour leur plaire. Et bien pas forcément. Effectivement, la peoplitique s'inscrit dans le court terme et a trait à l'individu en tant que tel et non plus à ses idées. Aussi, cela revient à transformer le politique en une "star" parmi d'autres. Or, on s'aperçoit qu'actuellement la "culture du zapping" est à l'honneur. Les gens vont donc s'intéresser temporairement à un(e) politique comme il le ferait avec n'importe qu'elle célébrité, avant de passer à autre chose.

 

Mais alors, qui est responsable de cela ? Les politiques eux-mêmes ? Les médias ? L'opinion publique ? Selon moi, les coupables appartiennent aux trois catégories.

Les politiques, tout d'abord, qui se mettent en scène et rendent public leur vie privée. En outre, ceux-ci ont tendance à mélanger les genres en s'exprimant sur des sujets ne les concernant pas ou en assistant à des évènements auxquels ils n'ont pas leur place.

Les médias, ensuite, qui publient des informations privées qui devraient le rester ou s'intéressent à des sujets auxquels ils ne devraient pas.

L'opinion publique, enfin, qui malgré les apparences reste friands des magazines people et se passionne pour la vie privée des politiques.

 

A l'heure actuelle, beaucoup veulent faire de la politique autrement. Pour autant, si c'est pour nous proposer de la peoplitique, ce n'est pas la peine car le remède est pire que le mal. En effet, comment peut-on espérer résoudre les problèmes que rencontre notre pays alors que l'on s'attache davantage à la forme qu'au fond des choses ?

Cela ne m'intéresse pas de connaître la famille de nos dirigeants ou leur destination de vacances. Je préfère savoir quelles actions ils comptent entreprendre pour lutter contre le chômage, contre les délocalisations ...

 

Aujourd'hui, le fond a disparu au profit de la forme. Le diktat du paraître a réussi à envahir le domaine politique alors même que celui-ci restait l'une des dernières places fortes à résister. Il me semble donc urgent de lutter contre ce phénomène qui risque de causer d'importants dégâts.

Pour cela, il faut remettre au goût du jour les débats de fond et réinscrire l'action politique dans le long terme. Concrètement, cela passe, par exemple, par la reprogrammation d'émissions de débats à des heures de grande écoute, à la mise en place de cours où serait abordée l'actualité afin de donner à chacun les outils pour appréhender la "vie réelle".

Il existe sûrement bien d'autres moyens de réimpliquer les Français dans la citoyenneté. Toute idée est bonne à prendre car après, il sera trop tard et il ne faudra alors pas se plaindre des conséquences ...

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 12:43

Après la suppression de la Garden Party par le président, voilà que les verts souhaitent la disparition du traditionnel défilé du 14 juillet, jugé trop coûteux et trop polluant.

 

Evidemment, je suis totalement opposé à ces annulations.

Ces deux évènements constituent une tradition républicaine et font partie intégrante de notre histoire, et ce depuis des dizaines d'années. Une fois de plus on peut remarquer que nos dirigeants, ou ceux qui aspirent à nous diriger, s'inscrivent dans une négation et un détricotage des particularités de notre pays, de ce qui fait que la France est la France.

 

Sans surprise, l'argument du coût est avancé pour justifier ces positions. Comment, en ces temps de disette budgétaire, pourrait-on s'opposer à la réalisation d'économies ? Et bien moi je m'y oppose, et je pense ne pas être le seul. La Garden Party a coûté environ 700 000 € en 2009. Cela n'est pas insignifiant mais rien n'empêche son maintien, tout en limitant le nombre d'invités et la fastuosité du buffet.

De même, il est tout à fait possible de limiter les dépenses relatives au défilé en restreignant la présence de personnalités, à l'inverse de ce qui est fait par Nicolas Sarkozy.

 

Les écologistes, eux, avancent le côté environnemental. Certes, le défilé du 14 juillet occasionne des rejets de C02 du fait de la circulation de blindés, camions et autres véhicules en tout genre. Pour autant, cela représente une goutte d'eau dans l'océan qui ne change pas grand chose au niveau mondial. Je le répète mais ce n'est pas à la France de se sacrifier car ce n'est pas elle qui pollue le plus. En outre, les Verts me semblent quelque peu hypocrites dans la mesure où ils ne s'opposent pas, et notamment Daniel Cohn Bendit, au libre échange qui lui est responsable de davantage de pollution.

 

Pour moi, les arguments avancés sont fallacieux et démagogiques. Il est vrai que le défilé et la Garden Party ont un coût (environnemental et économique) mais celui-ci est minime comparativement à l'aspect symbolique de ces célébrations.

J'en reviens au côté financier mais que représentent ces frais par rapport aux prix du nouvel avion du président, aux privilèges des politiques ou encore à l'aide de l'Etat aux banques ? Je suis pour la réalisation d'économies mais encore faut-il que celles-ci soient justes et utiles.

 

Au final, je crois que ces décisions relèvent davantage d'une idéologie visant à "dissoudre la France dans l'Union Européenne". Depuis 2007, Nicolas Sarkozy démantèle petit à petit l'ensemble des spécificités de notre pays, héritées du passé. Une étape de plus a été franchie.

Méfions-nous, il reste encore deux ans durant lesquels tout est possible ...

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 12:48

" Je veux changer la pratique de la République. Plus de simplicité, plus d'humilité, plus de proximité. Au fond, je souhaite, si vous me faites confiance, être le président d'une démocratie moderne qui sera exemplaire au regard du monde. Je veux une République irréprochable..."

 

Voici donc les propos tenus par le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy en 2007. Depuis, le candidat est devenu président de la République et ... rien n'a changé ou plus précisément, certaines choses ont changé mais dans le mauvais sens. Il serait évidemment trop long de lister toutes les dérives tant elles sont nombreuses mais certaines me semblent très symptomatiques.

 

Tout d'abord, l'affaire "Jean Sarkozy à l'Epad". A cette occasion, le président a cherché à placer son fils à la tête de cet établissement. Ce même président qui prônait la méritocratie.

Ensuite, on retrouve l'affaire Brice Hortefeux où un ministre régalien est condamné par la justice et reste tout de même en place. Malgré tout, celui-ci a fait appel, ce qui a pour conséquence de suspendre la condamnation.

On peut également ajouter l'affaire du Monde. Ici, Nicolas Sarkozy fait pression, notamment en utilisant le chantage, sur la direction du journal pour favoriser un groupe de repreneurs aux dépends d'un autre. Sarkozy, Berlusconi, même combat ?

De plus, on ne peut oublier les polémiques autour des retraites, indemnités, rémunérations ou autres dépenses des actuels ou ancien ministres (Boutin, Blanc ...).

Enfin, et c'est la controverse du moment, le "Woerthgate" mêle argent, fraude fiscale, femme de ministre, écoutes illégales ... Bref, un sacré pataquès qui risque d'en éclabousser plus d'un.


Alors bien sûr, ces affaires ne sont des exemples particuliers et il en existe bien d'autres. Malgré tout, il est indéniable que nous sommes à des années lumières de la République irréprochable tant souhaitée. En effet, comment peut on parler de l'irréprochabilité d'un régime politique lorsque son dirigeant, ici le président, ne respecte pas la séparation des pouvoirs en mélangeant par exemple l'exécutif et le judiciaire (Clearstream ...) ou l'exécutif et la presse (le Monde ...) ? Comment peut-on parler de République irréprochable alors que les ministres, parlementaires et autres représentants du peuple bénéficient d'avantages illégitimes et démesurés ? Comment peut-on se vouloir exemplaire alors même qu'il existe des liens étroits entre le pouvoir et le monde de l'argent et du business ? Enfin, comment peut-on se présenter comme un modèle aux yeux du monde alors que certains principes démocratiques sont bafoués par le fait du prince ?

 

Malheureusement, et j'en suis le premier désolé, Nicolas Sarkozy nous a trompé une fois de plus. Notre pays a perdu une partie de sa crédibilité au niveau international du fait de ces agissements et de ces polémiques. On ne peut que regretter que l'argent ait pris davantage de place aux dépends de valeurs morales plus nobles. 

Pour autant, et malgré les dires de certains, je pense que la démocratie dans notre pays n'est pas en danger. Bien évidemment, Nicolas Sarkozy gouverne d'une manière parfois "despotique" mais il subsiste heureusement différents contre-pouvoirs (opposition, médias ...) qui doivent jouer pleinement leur rôle.

 

Il est donc clair qu'en l'état actuel des choses, notre république est loin d'être irréprochable. Mais peut-elle l'être réellement ? Je ne le crois pas. Il me semble impossible d'éviter des débordements ou autres dérives, et ce tout simplement parce que l'Homme est ce qu'il est, c'est à dire imparfait avec ses qualités et ses défauts.


En revanche, il est possible et même souhaitable de s'approcher de l'exemplarité. Toutefois, cela nécessite des changements en profondeur dans les systèmes de rémunération, les statuts des élus ... Bref, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Pourtant, j'ai bien peur que les propositions de réforme restent lettre morte tant la place est bonne. Il semblerait donc surprenant que les principaux bénéficiaires renoncent d'eux-mêmes à leurs privilèges ...


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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 15:49

18 Juin 40 AppelComme vous le savez sûrement, le 18 juin est un jour particulier pour la France. En effet, il s'agit de la date anniversaire de l'appel lancé depuis Londres par Charles De Gaulle. Et aujourd'hui, le vendredi 18 juin 2010, nous fêtons le 70ème anniversaire de cet appel à la résistance contre la trahison de Pétain.

 

Alors pourquoi parler chaque année de cet appel prononcé il y a 70 ans, me direz-vous ?

Et bien tout simplement car il est, selon moi, toujours d'actualité. Certes nous ne sommes plus en guerre mais ce discours diffusé sur la BBC est un appel à la résistance. Un appel à dire non, à refuser un état de fait. Un appel à se battre et à lutter contre un ennemi commun et pour un idéal à atteindre.

Aujourd'hui, ce ne sont évidemment plus les Allemands qui nous menacent avec leurs panzers ou leurs MG42. Pour autant, d'autres dangers planent sur la nation. Je pense notamment à cette armée de financiers, d'oligarques et de technocrates qui font peser sur les peuples d'importantes pressions. L'OMC et le FMI, tous deux présidés par des socialistes français, ou encore la Commission de Bruxelles sont le parfait exemple de ces oppressions. Mais rien n'est perdu. Bien que notre classe politique, dans sa grande majorité, sacrifie notre pays sur l'autel de la mondialisation, il ne faut pas se résigner. Au contraire, tels les résistants durant la seconde guerre mondiale, le peuple français et au-delà tous les peuples d'Europe doivent lutter pour leur salut.

 

Pour cela, je crois que le gaullisme constitue un magnifique fil conducteur. Ne riez pas, je ne suis pas le seul à penser cela puisque De Gaulle reste la figure politique préférée des Français. Pour autant, je ne pense pas être un fanatique du personnage qui vit dans le passé et  se nourrit de nostalgie. Malgré tout, je crois que le général est une personnalité importante de notre histoire. Il a contribué à faire de notre pays ce qu'il est aujourd'hui et ce dans différents domaines, tant au niveau social (sécurité sociale), que militaire (force de frappe nucléaire) ou diplomatique (réconciliation franco-allemande).

Pour moi, le gaullisme n'est pas un dogme auquel on doit se conformer à tout prix. Il s'agit au contraire de respecter quelques grands principes qui me semblent fondamentaux. Je pense notamment à l'indépendance et la souveraineté nationales, au lien avec le peuple notamment à travers sa consultation par référendum, à l'association capital-travail et en particulier par le biais de la participation ou encore à la volonté d'un exécutif fort. En fait, le gaullisme est une certaine idée de la France incarnée par un volontarisme fort, un engagement total pour la défense de l'intérêt général et, bien sûr, un esprit de résistance absolu.

 

Vous l'aurez compris, je possède de fortes accointances avec cette tendance politique. Malheureusement, je regrette que certaines personnes se revendiquent de l'héritage du général De Gaulle uniquement pour des raisons électorales mais sans réelles convictions. Ainsi, comment peut-on se dire gaulliste dans les mots et contrevenir sans cesse à ses principes dans les actes ? Notre cher président et ses sbires de l'UMP illustrent à merveille cela. Quelques exemples parmi tant d'autres : le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, l'adoption du traité de Lisbonne par voie parlementaire après le non au référendum de 2005, la multiplication de réformes visant une clientèle électorale en particulier, l'intensification des scandales politico-financiers, l'augmentation de dépenses somptuaires  ... Pour rappel, De Gaulle payait lui-même ses repas et ses factures.

 

Pour conclure, terminons sur une célèbre phrase du général qui disait : "Tout le monde a été, est ou sera gaulliste".

Je le suis, et vous, c'est pour quand ?

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 18:12

Florence Woerth, la femme du ministre du Travail Eric Woerth, va entrer au conseil de surveillance de Hermès, selon l'avis de convocation à l'assemblée générale du groupe français de luxe.

Lors de leur assemblée générale du 7 juin, les actionnaires d'Hermès sont appelés à se prononcer sur la "nomination de Mme Florence Woerth en qualité de nouveau membre du conseil de surveillance", indique l'avis publié sur le site internet du groupe.

Le numéro un mondial du luxe, LVMH, a, de son côté, fait entrer jeudi l'épouse de l'ancien président de la République, Bernadette Chirac, à son conseil d'administration.

Source : AFP

 

Triste nouvelles que ces nominations. Enfin, triste, tout dépend pour qui. Cela est évidemment une excellente nouvelle pour ces deux femmes car elles toucheront, dans le cadre de leur mandat, un petit pactole sous forme de jetons de présence. Bonne nouvelle également pour la parité puisque ce sont des dames qui intègrent les conseils de surveillance (ou d'administration) de deux grands groupes français. On ne peut donc que se féliciter de ce progrès pour la gente féminine.

 

Malgré tout, je suis convaincu que ces personnes n'ont pas été nommées uniquement pour leur sexe. En effet, il ne faut pas oublier que la première est femme de ministre en activité et l'autre est l'épouse d'un ancien président de la République. Il est donc fort probable que l'influence et le carnet d'adresses de leur conjoint respectif aient joué un rôle non négligeable dans ce choix.

 

Mais alors en quoi ces nominations sont-elles gênantes ? Car ces femmes ne sont que des "épouses de" et n'exercent pas de mandat politique. Cela est tout à fait vrai. Néanmoins, il faudrait être naïf pour croire que ces désignations sont faites sans arrière-pensées. Par celles-ci, les dirigeants de société auront donc, de manière plus ou moins directe, un moyen de pression ou tout du moins une influence sur la sphère politique. De même, on peut penser que l'inverse est possible et que "les femmes de" pourront intervenir auprès des grands patrons afin, par exemple, de donner un coup de pouce à la carrière de leur mari.

 

C'est donc cette collusion entre le monde des affaires et le milieu politique que je dénonce et qui me semble anormal. Nicolas Sarkozy est l'exemple même de cette connivence. D'ailleurs, le dîner au Fouquet's le soir de son élection ou encore les vacances sur le yacht de Vincent Bolloré prouvent bien cette sordide complicité.

Le cas de ces nominations n'est qu'un exemple parmi d'autres. Effectivement, les relations entre les pouvoirs politique et commercial ou industriel existent à tous les niveaux, du simple maire au ministre en passant par le député.

 

Je crois donc que ces relations sont mauvaises pour l'image de la politique dans la mesure où elles tendent à décrédibiliser l'action de nos dirigeants ou du moins à faire penser que les mesures prises sont destinées à une classe en particulier. Comment croire alors que ceux-ci oeuvrent dans l'intérêt de la nation ?

Pour dissiper tout malentendu, il me paraît donc impératif d'instaurer une séparation claire entre ces milieux comme cela est le cas, enfin en théorie, entre l'exécutif et le pouvoir judiciaire. Malheureusement, il semblerait que notre président n'apprécie guère l'indépendance de certaines entités et veuille, de ce fait, avoir le contrôle sur tout que ce soit de manière directe ou par l'intermédiaire d'amis ...

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