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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 17:12

Jeudi dernier, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi visant à pénaliser la contestation de tout génocide, dont celui des Arméniens en 1915. Cela a bien évidemment tendu les relations diplomatiques avec la Turquie qui a exprimé publiquement son mécontentement et gelé certains accords avec la France. En outre, le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé la France de génocide en Algérie.

Enfin, le site internet de la députée UMP Valérie Boyer, parlementaire à l'origine de la proposition de loi, a été piraté par un groupe de hackers turcs (GrayHatz).

 

Une fois de plus Nicolas Sarkozy se met en porte-à-faux avec ses partenaires, en l'occurrence la Turquie. Ce n'est assurément pas la première fois que notre président froisse ses alliés mais il s'agit d'une première dans ce domaine là. D'ailleurs, cette loi concernant la contestation d'un génocide est une nouveauté qui s'inscrit dans la continuité de la loi Gayssot de 1990, relative à la contestation de crimes contre l'humanité dont la Shoah.

 

Fervent défenseur de la liberté d'expression et en même temps partisan du fait que l'on ne peut pas dire tout et n'importe quoi, je suis clairement opposé aux lois dites mémorielles, c'est à dire aux lois assurant la reconnaissance d'évènements historiques. En effet, je ne crois pas que ce soit à l'Etat de dire l'Histoire ni d'imposer son point de vue sur celle-ci au risque de tomber dans une spirale dictatoriale. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'un même évènement soit interprété de manière différente au cours du temps, en particulier en raison de la découverte de nouveaux éléments.

 

La loi réprimant la contestation de génocides, qu'il s'agisse des juifs, des arméniens ou de tout autre peuple, est donc une idiotie voire une aberration. Cela l'étant d'autant plus que le contexte socio-économique actuel de notre pays appelle des réformes de toute autre envergure.

En outre, je ne vois pas en quoi le fait de nier l'existence d'un quelconque massacre pose problème. De fait, je ne suis pas convaincu que cela cause un préjudice à qui que ce soit. Et d'ailleurs, on ne peut pas sanctionner tous les abrutis qui racontent des conneries.

 

En revanche, et même si on peut être contre l'adoption de cette loi, le comportement de la Turquie en la personne de son premier ministre est honteux. Que ce pays refuse de reconnaître qu'ils ont tué des milliers d'Arméniens, c'est une chose (dont je me contrefous d'ailleurs) mais que celui-ci se permette de nous donner des leçons de manière arrogante en est une autre. Cette réaction ressemble alors à celle d'un petit enfant offensé qui ne sait répondre que par l'insulte et la calomnie. Si j'osais et pour imiter certains de mes congénères les plus jeunes, je dirais qu'Erdogan est un gros rageur !

Je passe évidemment sur l'attaque et les menaces de ces hackers qui se voient en sauveurs et grands héros alors que ce ne sont que des cafards bien au chaud derrière leur écran qui n'agissent que de manière masquée. Quel courage, non vraiment.

 

Et le pire dans cette histoire est que le comportement des uns et des autres est uniquement ou presque dicté par des considérations électoralistes. Ainsi, Nicolas Sarkozy, à quelques mois de la présidentielle cherche à capter le vote de la communauté arménienne alors qu'Erdogan montre ses muscles pour rassurer la frange radicale de son parti et de son électorat.

Cruelle déception pour tous ceux qui croyaient encore que la politique avait pour objectif d'assurer l'intérêt général ...

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 13:53

Dans la continuité de mes lectures estivales, je me suis attaqué au dernier livre de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout La République. Je ne vais pas ici résumer l'intégralité de l'ouvrage tant celui-ci est fourni mais, en revanche, je vais revenir sur quelques points qui me paraissent intéressants.

 

Tout d'abord, il fut question de la campagne pour l'adoption du traité de Maastricht en 1992. A l'époque ses partisans promettaient plus d'emplois, plus de croissance, plus de protection sociale ainsi qu'une unification économique et sociale de l'Europe. Malgré le soutien de la gauche et de la droite, le traité ne fut adopté qu'à une courte majorité de 51,05 %, faisant alors naître un premier clivage entre fédéraliste et souverainiste.

En 2005, tout recommença et on nous promis à nouveau monts et merveilles : prospérité, protection ... comme 13 ans plus tôt. Ainsi, ce que le traité de Maastricht n'avait pas su/pu faire serait possible avec le TCE. Or les Français, échaudés par les mensonges des fédéralistes, ne sont pas fait avoir une seconde fois et ont dit NON à 54,67 % tout comme les Hollandais.

Mais ces échecs à deux référendums en 2005 n'allaient pas décourager nos dirigeants dans leur fuite en avant fédéraliste. Ainsi, si les peuples ont rejeté le TCE, ce n'est pas car ils y étaient opposés mais car ils n'avaient pas compris ou qu'ils exprimaient leurs mécontentements vis-à-vis de leurs gouvernements respectifs. En conséquence, et puisque le peuple ne sait visiblement pas ce qui est bon pour lui, les futurs traités européens seront approuvés par le Parlement, jugé plus sage et responsable. C'est donc ainsi que le traité de Lisbonne, copie conforme du TCE, fut adopté par tous les Etats de l'Union Européenne. Un viol de la démocratie, vraiment ? Pas selon Nicolas Sarkozy en tout cas.

 

Ensuite, il apparaît que l'auteur consacre un grand nombre de chapitres à l'euro. J'en retiendrais principalement deux points. Le premier est que l'euro a été calqué sur le deutschemark pour le faire accepter à l'Allemagne. De fait, tout a été fait pour que l'Allemagne ne soit pas pénalisée par cette monnaie unique et consente donc à sa création : monnaie forte, refus de l'inflation, indépendance de la BCE, équilibre budgétaire. En somme, l'euro est un mark bis qui sert avant tout les intérêts d'une seule nation : l'Allemagne. D'ailleurs, on voit bien aujourd'hui que la suprématie allemande s'est considérablement renforcée et se traduit maintenant par une domination nette.

Le second est relatif à la création même de l'euro. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur ce blog, l'Europe n'est pas une zone monétaire optimale ce qui devrait donc exclure de fait l'existence même d'une monnaie unique. Une telle chose serait envisageable dès lors qu'il existerait une mobilité des travailleurs, un budget central et des convergences macro-économiques. Malgré tout cela, nos chers dirigeants se sont obstinés avec les résultats que l'on connaît. Une sortie de l'euro est donc de plus en plus envisagée comme un scénario plausible dans les mois voire les semaines à venir.

 

Enfin, il a été question de la loi de 1973 reprise dans l'article 104 du traité de Maastricht et l'article 123 du traité de Lisbonne. Cette loi induit en fait une privatisation du pouvoir de création monétaire en ce sens qu'elle interdit aux banques centrales de financer directement les Etats. Cela a alors pour conséquence d'obliger les Etats à emprunter sur les marchés financiers, à des taux parfois prohibitifs, au lieu d'obtenir des prêts sans intérêts ou à intérêts faibles par le biais des banques centrales.

Cet état de fait est clairement une aberration dont les effets néfastes sont parfaitement visibles aujourd'hui. Il est tout de même extravagant, et c'est peu dire, que les Etats empruntent à des banques privées à 3, 7 ou 12 % de l'argent prêté à 1 % par la BCE. Le contribuable n'a pas à financer les profits des banques ni les dividendes de leurs actionnaires.

Mais il est bien connu que les banques ne sont pas réputées pour leur philanthropie. A l'inverse, celles-ci s'illustrent davantage par leur cupidité et leur avidité, voire même pour les conflits d'intérêt dans lesquels elles excellent. L'un d'entre eux est d'ailleurs mentionné dans le livre du député de l'Essonne.

Il s'agit du cas de l'agence France Trésor. Cette agence publique a pour but de placer les obligations émises par l'Etat français sur les marchés financiers. Or il apparaît que la plupart des membres de cette agence sont des banquiers. En clair, des banquiers prêtent au nom de la France des fonds empruntés par leurs banques. Mais tout va bien madame la marquise !

 

Bref pour conclure sur ce livre, on peut dire qu'il s'agit d'un ouvrage tout à fait d'actualité que je conseille à tous ceux qui s'intéressent à notre situation économique.

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 12:22

La Banque centrale européenne (BCE) sort l'artillerie lourde. Face au risque d'effondrement du crédit en zone euro, l'institution de Francfort a décidé d'injecter massivement de la liquidité dans le système bancaire européen. Comme elle l'avait annoncé le 8 décembre, elle a proposé, mercredi, aux banques privées des lignes de crédit de trois ans, en quantité illimitée, à un taux dérisoire de 1 % ! Et la qualité des garanties exigées en échange (le "collatéral", en langage financier : obligations d'État, crédits immobiliers de bonne qualité, actifs financiers liés à des crédits à des PME) a même été assouplie.

Des conditions qui ont visiblement séduit. Alors que les établissements financiers privés sont habituellement réticents à aller frapper à la porte de la BCE, de peur d'apparaître comme fragiles, ils se sont cette fois littéralement rués au guichet de Mario Draghi. 523 banques lui ont emprunté 489 milliards d'euros !

Source : lepoint.fr

 

Certains sur ce blog pourraient penser que je suis monomaniaque et que mon seul but est de descendre en flèche toute action des instances européennes. Et bien ceux-là auraient tort. Certes je suis un fervent critique de l'Union Européenne et de ses dirigeants mais je crois avoir suffisamment expliqué et développé mes idées pour ne pas être taxé d'anti-européisme primaire.

Aujourd'hui ce n'est pas la commission ni le parlement qui m'intéressent mais bien la banque centrale européenne (BCE) et en particulier son prêt de 489 milliards d'euros aux banques, soit un peu plus du quart de la dette de la France.

 

Sur le principe, je ne suis pas opposé à une telle opération. En revanche, ce qui me gène au plus au point c'est l'hypocrisie dont fait preuve cette entité et son président Mario Draghi (ancien employé de Goldman Sachs). De fait, il était question que la BCE n'intervienne pas de manière massive dans l'économie. Enfin tout du moins pas pour racheter les dettes souveraines des Etats. Ainsi, la BCE préfère prêter aux établissements financiers que de venir en aide directement aux nations européennes.

En outre, il est intéressant de s'attarder sur les taux pratiqués. Concrètement, la BCE prête de l'argent aux banques à 1 %, argent qui sera ensuite reprêter aux Etats à des taux nettement plus importants. En somme, le contribuable européen finance les bénéfices des banques et les dividendes des actionnaires.

 

Pire, par ces prêts, la BCE vole au secours de ceux qui sont responsables des crises qui secouent le monde entier. Je pense bien évidemment à la crise des subprimes mais aussi et surtout à la fameuse crise de la dette que connaît l'europe en ce moment. Je vous rappelle simplement que durant ces dernières années les Etats européens se sont endettés pour venir en aide aux banques fragilisées par la crise de 2008. Et aujourd'hui, ces mêmes banques asphyxient littéralement ces Etats, leur reprochant un endettement trop important. L'hôpital qui se fout de la charité, je vous dis !

 

Mais en même temps, cela est-il si surprenant ? Je ne le crois pas dans la mesure où il s'agit de la suite logique des évènements. Cela n'est ni plus ni moins que la conséquence de l'idéologie ultralibérale menée par les dirigeants européens : le public est honni et tout est confié au privé sensé être plus performant. Je vous laisse constater les résultats par vous-même.

 

Clairement ce dogmatisme ne peut plus durer et il faut mettre un terme à cette orthodoxie sordide par la mise en oeuvre de mesures alternatives. S'agissant de ce sujet en particulier, trois dispositions doivent être prises :

- suppression de l'indépendance de la BCE et subordination au pouvoir politique

- modification des objectifs de la BCE : ajout de la croissance et du plein-emploi en plus de la stabilité des prix

- autorisation du financement direct des États par la BCE sans passer par les marchés financiers

 

Bien évidemment ces solutions impliquent le maintien de la zone euro, zone sans laquelle la BCE n'existerait plus. Pour autant, rien n'empêche de prendre des décisions similaires à l'échelle nationale. En effet, les banques centrales (la banque de France en ce qui nous concerne) continuent d'exister et de fonctionner.

Le seul "obstacle" serait alors les traités européens. Il apparaît toutefois que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel adaptent les traités à leur guise afin de répondre aux exigences des marchés financiers. Donc si on peut passer outre ces traités pour des intérêts privés et particuliers, il pourra en être de même pour l'intérêt général, c'est-à-dire celui du peuple.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 17:01

Dans une chronique publiée sur le site du journal du dimanche, Axel de Tarlé juge sévèrement le SMIC en appelant à une modération de la part du gouvernement. Avant toute chose, voici quelques morceaux de choix :

 

"Il n’y a rien de plus facile que d’augmenter le smic. Et pour cause, ce n’est pas l’État qui paie, ce sont les entreprises."

"Plus on augmente le salaire minimal, plus on "smicardise" la société qui se fait rattraper par ce plancher légal."

"Le smic est – et doit rester – une voiture-balai. Et une voiture-balai doit rester derrière le peloton."

"C’est au patron d’augmenter les salaires, pas au Premier ministre ! On n’est pas en URSS !"

"Citons plutôt le modèle allemand : en Allemagne, il n’y a pas de smic."

 

Ah qu'il est rafraichissant de lire le point de vue d'un individu complètement coupé des réalités de la majorité de la population. Que j'aime parcourir les tribunes de bien-pensants qui dégoulinent de condescendance et de mépris pour le peuple.

Et ce texte de ce cher M. de Tarlé en est un superbe exemple. Ainsi, cette personne nous explique que le gouvernement ne doit pas intervenir sur le niveau des salaires, ou alors à la marge, et qu'il faut laisser les chefs d'entreprise gérer leur personnel à leur guise. Mieux, alors que l'on nous vante tant le modèle allemand, pourquoi ne pas le copier une fois de plus en supprimant tout simplement le SMIC ?

 

Loin de moi l'idée de remettre en question la liberté d'entreprendre et de décourager la création d'entreprise. Pour autant, je ne crois pas à la toute puissance des marchés, ni ceux financiers et encore moins celui de l'emploi. En conséquence, il me semble impératif que l'Etat intervienne afin de réguler tout cela.

S'agissant du domaine de l'emploi, l'action du gouvernement passe alors notamment par une revalorisation régulière du SMIC afin que chacun puisse subvenir à ses besoins grâce aux fruits de son travail.

 

Alors bien sûr, cela pose la question de l'impact sur les entreprises. Personnellement, je crois que les entreprises ont une responsabilité plus large que le seul objectif de rentabilité. Cela comprend en particulier l'épanouissement, ou tout au moins le bien-être, de ses salariés. Or cela passe, entre autres, par un salaire décent.

Il est vrai que les salariés sont une charge pour les entreprises mais il ne faut pas oublier qu'ils sont également une ressource indéniable et fondamentale sans laquelle un quelconque fonctionnement serait impossible.

 

En outre, il existe des solutions afin de contrebalancer l'impact de la hausse du SMIC sur les entreprises, et notamment les plus petites d'entre elles. Je rajouterais également qu'il est toujours question des rémunérations les plus faibles. Or ne serait-il pas plus simple et plus juste de modérer les plus gros salaires afin de réorienter la masse salariale vers la base ?

 

Pour terminer, l'auteur nous vante le modèle allemand comme bon nombre de nos politiques actuellement. Tout d'abord, il convient de préciser que l'Allemagne et son économie ne sont en rien un exemple à suivre pour notre pays. Ensuite, supprimer le SMIC et faire confiance au patronat pour répartir équitablement la richesse est bien évidemment une hérésie totale. A la rigueur, on peut envisager que les petits patrons fassent preuve d'une certaine modération mais il y a fort à parier que les managers-mercenaires passent outre toute considération morale et cherchent au maximum à tirer les salaires vers le bas. D'ailleurs, ces derniers mettent en concurrence les peuples du monde entre eux par le biais des délocalisations. Pourquoi ne le feraient-ils pas au sein même d'une nation ?

 

Au final, je ne peux qu'espérer que le texte de M. de Tarlé est une énorme blague visant à provoquer et ne représente pas réellement le fond de sa pensée. Dans le cas contraire, il ne serait alors pas étonnant qu'un soulèvement populaire naisse dans notre pays. Si a priori je n'y suis pas favorable, je crois que cela ne serait forcément une mauvaise chance si cela permettait de faire tomber quelques têtes et en particulier celles des super-privilégiés qui vivent de l'exploitation du peuple. Nous l'avons bien fait en 1789, pourquoi ne serions-nous pas capable de le faire à nouveau ?

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 17:47

Contre toute attente, voire toute logique, Dominique de Villepin a finalement annoncé sa candidature à l'élection présidentielle dimanche dernier. Cette déclaration fut assez surprenante dans la mesure où beaucoup s'attendaient à ce que l'ancien premier ministre se défile.

Cela n'aurait été en effet que la suite logique de son cheminement : une prise de distance avec le pouvoir, une phase d'affrontement direct puis une mise en retrait couplée à un rapprochement  avec la majorité et enfin un ralliement au président sortant.

Pour autant, DDV comme on l'appelle sur le net, ne semble pas avoir voulu suivre ce cheminement. Ou alors pas dans le timing auquel on s'attendait.

 

Maintenant la question est de savoir comment va évoluer cette candidature. Une montée en puissance à la Hollande ou un pschitt à la Borloo ? Y répondre à l'heure actuelle est assez compliqué mais on peut toutefois se pencher sur le cas Villepin pour y voir plus clair.

Commençons tout d'abord par l'environnement proche du candidat. Cela étant plutôt rapide dans la mesure où Dominique de Villepin est relativement seul et isolé. De fait, ses soutiens ont, pour la plupart, été débauchés par Nicolas Sarkozy (Montchamp, Le Maire, Tron ...). De plus, son parti, République Solidaire, ne semble pas être une machine de guerre prête au combat électoral (peu de moyens, structuration précaire ...). D'ailleurs, Villepin s'est lui-même mis en retrait de ce mouvement, ce qui n'est pas de bon augure.

Continuons ensuite avec son passé. DDV a occupé plusieurs postes d'importance au sein de la République. Si l'on se souvient surtout, voire uniquement, de son discours à l'ONU contre la guerre en Irak en 2003 lors de son passage au ministère des affaires étrangères ou de la dissolution de l'Assemblée nationale de 1997 en tant que secrétaire général de l'Elysée, il ne faut pas oublier que Dominique de Villepin a également été premier ministre avec notamment quelques faits d'armes moins glorieux à son actif : CPE, privatisation des autoroutes, oui au TCE ...

Enfin, il est à noter que de nombreuses affaires judiciaires commencent à s'amonceler : Clearstream, Karachi, Relais et Châteaux, ce qui commence à faire beaucoup pour un seul "innocent".

 

Il est maintenant intéressant de rapprocher les éléments ci-dessus à la déclaration de candidature. En premier lieu, Villepin se déclare gaulliste. Ce terme, grandement galvaudé, est très à la mode en ce moment pour se poser en homme droit et honnête. Pour autant, il ne suffit pas de se dire gaulliste, comme Sarkozy par exemple, pour l'être vraiment. De fait, au-delà des mots et des postures, c'est bel et bien à travers les actes que l'on peut juger si l'étiquette est appropriée ou s'il ne s'agit que d'une usurpation et d'une manoeuvre de communication. Effectivement, le côté fédéraliste et libéral de DDV ainsi que ses choix lors de son passage au pouvoir sont en total contradiction avec l'héritage du général de Gaulle.

En outre, Villepin se veut au dessus des partis. Il s'agit là encore d'une posture qui est plus facile à tenir lorsque l'on n'a pas de mouvement derrière soi. Gageons que le discours serait différent s'il avait pu s'appuyer sur un parti aussi puissant que l'UMP.

 

Parallèlement à cet enfumage médiatique, il me semble également important d'examiner le contenu programmatique du candidat. J'avais déjà réalisé cet exercice dans un précédent article et ne le referai donc pas ici dans la mesure où depuis lors rien de concret n'a été réellement annoncé.

En revanche, et si les ambitions de Dominique de Villepin ne sont pas uniquement personnelles, on peut alors s'interroger sur la pertinence d'une telle candidature. Ainsi, qu'est ce qui sépare fondamentalement Hervé Morin, François Bayrou, Dominique de Villepin, si ce n'est des questions d'ego et de politique politicienne ? A mon sens rien d'insurmontable au niveau idéologique.

Et c'est bien là tout le problème. Sur ces trois individus, deux sont de trop. Selon moi, seul Bayrou a légitimité et le potentiel pour se présenter. Aussi, un ralliement des deux précédents larrons au troisième serait plutôt logique.

 

S'agissant de Dominique de Villepin, il est cependant peu probable que celui-ci se range derrière Bayrou. Néanmoins, rien ne dit non plus que sa candidature ira jusqu'à son terme. Personnellement, je crois qu'il est tout à fait envisageable, voire même probable, qu'un ralliement à Nicolas Sarkozy se fasse dans les mois à venir. Cela sera d'autant plus rapide que la chasse aux parrainages sera compliquée.

En outre, cette candidature peut également être interprétée comme un moyen d'obtenir une plus grosse contrepartie qu'à l'heure actuelle en échange d'un retrait et d'un soutien.

 

Pour résumer, Dominique de Villepin est candidat à l'élection présidentielle. Beaucoup s'interrogent sur son programme, ses raisons ... Moi, ce qui m'intéresse le plus c'est la date du futur retrait de cette candidature en carton.

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 19:53

S'il est un mot à la mode en ce moment, c'est bien celui de "sommet", terme auquel on adjoint souvent le qualificatif "européen". Bref depuis quelques mois maintenant, les sommets européens se suivent et se ressemblent : on se réunit, on discute, on ne décide rien et on reporte le tout au prochain sommet en disant que des avancées ont été obtenues.

Une fois n'est pas coutume, cette semaine a vu se réunir une nouvelle fois les dirigeants européens qui, au terme d'un suspense haletant, a accouché d'un énième accord.

 

Que peut-on retenir de tout cela ?

Tout d'abord que l'europe est un navire fantôme qui erre au gré du vent. Seules deux nations, la France et l'Allemagne, s'accordent pour imposer aux autres leur volonté. On peut certes se réjouir de l'entente franco-allemande (déséquilibrée  et de façade selon moi) mais cela pose la question de la souveraineté des autres Etats qui se révèlent être de simples suiveurs sans réelle influence. D'ailleurs, cela fut bien visible avec l'opposition de David Cameron qui a vu son pays être mis un peu plus en marge de l'UE.

 

Ensuite, il apparaît de manière indéniable que la démocratie n'est pas une priorité de l'UE. Pire, celle-ci ne fait même pas partie de ses pratiques dans la mesure où les décisions seront imposées aux peuples, sans que ceux-ci aient le moindre mot à dire, ni assentiment ni réprobation.

Pour autant, cela est-il vraiment surprenant de la part de ceux qui sont passés outre le NON français, hollandais et irlandais ? Bien sûr que non. On nous rétorquera alors que des mesures courageuses et responsables doivent être rapidement prises pour faire face à l'urgence de la crise. De là à y voir un parallèle avec le "moi ou le chaos" de certains dictateurs, il n'y a qu'un pas que l'on pourrait aisément franchir.

 

Enfin, on peut constater que ce nouveau sommet n'aura que peu d'impact dans la mesure où il ne propose pas les bonnes solutions. De fait, celui-ci conduit à continuer dans la même direction que sont la rigueur et l'austérité. En bref, on prend les mêmes et on recommence ! En revanche, et sous la volonté (le diktat ?) de l'Allemagne, des mesures de rétorsion seront mises en place à l'égard des Etats qui ne suivraient pas la ligne directrice fixée au niveau européen.

A l'inverse, aucune proposition concernant la relance de la croissance, la régulation de la finance ou encore la gestion de la monnaie n'a été évoquée alors même qu'il s'agit de points essentiels quant à notre avenir.

 

Une fois encore nos dirigeants nous ont prouvé qu'ils n'étaient décidément pas à la hauteur des enjeux auxquels notre pays est confronté. Plutôt que de se remettre en question et de reconsidérer les politiques menées ces dernières années, Nicolas Sarkozy et ses acolytes continuent à foncer tête baissée droit dans le mur.

 

Ce n'est pas davantage d'austérité et de rigueur dont la France a besoin. Au contraire, notre pays souffre de son asservissement. Servitude à l'égard de l'europe, servitude à l'égard de la finance mais aussi servitude à l'égard de toutes ces instances supranationales qui nous dictent notre comportement (FMI, OMC ...).

 

Cette situation de soumission ne peut décemment plus durer. Notre pays doit redevenir une nation libre et souveraine afin de reprendre son destin en main.

Et cela ne se fera clairement pas avec Nicolas Sarkozy et François Hollande.

 

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 00:04

Sans surprise, ni voire même sans aucun suspense, François Bayrou a finalement officialisé sa candidature pour 2012 cet après-midi à la maison de la chimie à Paris. Il s'agissait bien évidemment d'une formalité tant cette annonce était attendu depuis longtemps. Cela fut pourtant l'occasion d'une opération de communication qui se poursuivra ce week-end à Pau.

 

Après 2002 et 2007, François Bayrou repart donc pour une troisième campagne présidentielle et souhaite bien y jouer un rôle majeur. Malgré tout, cela ne sera pas simple tant le président du Modem a perdu l'aura qui l'entourait suite à son très bon score de 2007. Le troisième homme de l'époque fait ainsi la course en quatrième position, loin derrière Marine Le Pen et juste devant Jean-Luc Mélenchon.

 

Mais cela est-il si surprenant ? Pas vraiment en réalité lorsque l'on se penche quelque peu sur le parcours du Béarnais. Clairement, Bayrou était l'homme fort de 2007, le faiseur de roi même. Pour autant, son non choix et les faibles résultats électoraux de son parti par la suite ont contribué à affaiblir le candidat. De fait, le Modem s'est lamentablement fait écrasé à tous les scrutins intermédiaires, faisant les frais de sa mise en retrait d'avec l'UMP.

 

Mais outre des problématiques de pure politique politicienne, il me semble que le centriste a également perdu la bataille des idées, notamment en ne réussissant pas à capitaliser sur son succès d'antan. Pour dire vrai, cela me paraît assez cohérent dans la mesure où le potentiel électoral de Bayrou est assez minime. Les 18 % de 2007 s'expliquant principalement par le rejet conjoint de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UDF ayant surfé sur la vague du ni-ni.

 

Certains disent aujourd'hui que Bayrou était en avance sur les autres concernant les questions de la dette. C'est un fait. Les centristes ont toujours exprimé la volonté d'une meilleure maîtrise des finances publiques et d'une lutte contre l'endettement. Pour autant, cette différence n'existe plus aujourd'hui puisque tous les candidats se sont rangés derrière cette idée.

Il a donc été nécessaire de développer une nouvelle pensée qui se résume en deux mots : produire et instruire, qui deviennent alors son nouveau cheval de bataille. Cependant, et une fois de plus, cela n'a rien d'innovant dans la mesure où tout le monde peut se rejoindre sur ces notions.

 

Là où le bât blesse c'est lorsque l'on creuse légèrement ces concepts. On tombe alors sur ... rien ou pas grand chose de concret en tout cas. Et je crois que c'est une énorme faiblesse du candidat qui reste au niveau de l'idée sans proposer réellement de mesures concrètes ou alors sans expliciter les moyens de parvenir à l'objectif fixé.

Toutefois, pour être honnête, il faut reconnaître que le programme du centriste n'est pas uniquement du vent. En revanche, il est certain que le dogmatisme européen du très européiste François Bayrou va grandement le handicaper dans la mise en oeuvre de son programme.

 

Bayrou, qui se veut un candidat antisystème et différent, se retrouve donc comme ses petits camarades de l'UMP et du PS empêtré dans un carcan bruxellois qui l'empêchera de diriger vraiment le pays. Celui-ci sera alors pieds et poings liés comme l'est actuellement Nicolas Sarkozy et comme le serait tout autant François Hollande.

 

Et justement, en parlant des deux autres candidats à la présidentielle, on peut légitimement se demander ce qui différencie Bayrou d'Hollande et de Sarkozy. A priori, et sans avoir examiné en détail les propositions de chacun, il semblerait que les trois soient relativement interchangeables. Je ne dis pas que les trois sont identiques mais il est clair que sur certains points essentiels (UE, capitalisme, mondialisation ...) les candidats, et plus largement leurs partis respectifs, ont une forte convergence : volonté de davantage d'intégration européenne, soumission aux marchés et rejet du protectionnisme.

Alors bien sûr des divergences subsistent et c'est bien normal mais ce ne sont généralement que sur des éléments marginaux ou sur des aspects secondaires. Pour preuve, les votes de l'UMP, du PS et du Modem au Parlement européen, qui conditionne grandement la politique de notre pays, présentent étrangement de fortes similarités la plupart du temps.

 

Il est donc bel et bien légitime de s'interroger sur l'opportunité d'une candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle. Et cela d'autant plus que cette candidature n'apporte que peu de choses au débat d'idées. Il y alors fort à parier qu'une question d'ego est en jeu, ce qui ne serait pas la première fois et serait dans la droite lignée de la création du Modem qui semble davantage être un rassemblement de supporters qu'une force de proposition et de réflexion.

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 19:02

Vendredi, alors que nous assistions avec mes camarades à un court inintéressant au possible, nous avons abouti, au fil des mots, à un débat sur l'arme nucléaire. Ainsi, se basant sur le bombardement d'Hiroshima par les américains durant la seconde guerre mondiale, une de mes camarades, qui jugeait cet agissement horrible alors qu'il s'agissait d'un acte de guerre ayant contribué à la victoire finale, était favorable au désarmement nucléaire des Etats-Unis comme sanction.

 

Petit à petit, nous avons dévié sur l'opportunité pour un pays d'avoir l'arme nucléaire et nous avons abordé, de manière assez logique, le cas de l'Iran. Selon une autre de mes camarades, qui raisonne parfois de manière binaire, la possession du nucléaire devrait être possible soit pour tout le monde, soit pour personne. En fait, elle ne comprenait pas pourquoi l'Iran ne pourrait posséder une "technologie" détenue par d'autres nations.

 

A première vue, ce raisonnement n'est pas idiot en soi et pourrait être acceptable. Pour autant, celui-ci s'avère beaucoup trop simpliste, notamment lorsqu'il s'agit de géopolitique. En effet, ces questions à forte teneur diplomatique se révèlent être hautement stratégiques et extrêmement plus complexes qu'il n'y paraît.

 

S'agissant de l'Iran et du nucléaire, la question est très sensible tant elle peut avoir des conséquences importantes au niveau militaire, en particulier avec Israël.

Aujourd'hui il semble que le refus de laisser l'Iran mener à bien son programme nucléaire fasse consensus au niveau international. Le problème n'est pas tant que l'Iran ait ou non le nucléaire mais cela pose la question de son utilisation future. En effet, ce pays n'est pas connu pour son pacifisme et son caractère démocratique. De plus, chacun sait que son président, Mahmoud Ahmadinejad, souhaite la destruction de l'Etat d'Israël.

Au vu de tous ces éléments, il ne me semble pas illogique que la communauté internationale fasse preuve de fermeté vis-à-vis de ce pays dictatorial. De fait, comment pourrait-on confier l'arme nucléaire à un individu qui n'hésite pas à faire tirer sur son peuple ?

 

On pourrait alors me rétorquer que le mieux serait alors de dénucléariser tous les pays au niveau militaire. C'est bien évidemment une possibilité qui pourrait être envisagée chez les bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Je m'explique.

Un tel processus repose bien évidemment sur la confiance. En effet, il faut que les différents protagonistes s'engagent à faire des efforts en ce sens en toute transparence. Cela implique donc que chacun respecte cet accord. Or rien n'est moins sur que cela. Qu'est-ce qui empêcherait un Etat de mener un double discours en continuant à développer sa puissance nucléaire ? Rien bien sûr. Les grands perdants seraient alors, comme bien souvent d'ailleurs, ceux qui joueraient effectivement le jeu.

Imaginons maintenant que les membres de l'UE, les Etats-Unis et d'autres nations acceptent bien de renoncer. Imaginons ensuite que des pays moins démocratiques ne suivent pas le mouvement et nous adressent une fin de non recevoir. Nous nous retrouverions alors dans une posture somme toute inconfortable, pour ne pas dire hautement périlleuse.

Une telle chose n'est clairement pas acceptable. Voila maintenant plusieurs décennies que le général de Gaulle nous a doté de la dissuasion nucléaire qui contribue à faire de la France une grande nation. Y renoncer reviendrait alors à mettre notre tête à prix et à sacrifier un élément de notre puissance.

 

Mais outre l'aspect militaire, l'énergie nucléaire est également utilisée dans le domaine civil. Or depuis l'accident de Fukushima, qui je le rappelle n'est que la conséquence d'une catastrophe naturelle, la production d'énergie d'origine nucléaire est sérieusement remise en cause.

Cela n'est évidemment pas nouveau mais l'approche de la présidentielle de 2012 donne un nouveau souffle à cette hérésie. Le dernier acte en date étant l'accord signé entre les socialistes et les écologistes. Clairement cette alliance entre le PS et EELV n'est pas une bonne chose. Pire, elle n'était que peu utile au vu du faible poids des Verts. Malheureusement, le PS, qui était pourtant en position de force, a malgré tout cédé du terrain face aux pressions de Cécile Duflot et de son équipe.

 

Je le dis, le redis et le redirait encore et encore, les écologistes sont un mal pour notre pays et veulent nous imposer une politique rétrograde. Nous avons affaire à une bande de schizophrènes européistes et libre-échangistes qui veulent l'effacement de notre nation. Il est donc urgent de combattre ces bobos qui pour certains mangent bios et roulent en 4x4.

J'ajoute également que le nucléaire, quoi qu'en disent certains, est notre avenir. Pas dans sa forme actuelle bien sûr mais des progrès sont possibles dès lors que la recherche en direction de la fusion sera encouragée. C'est notamment l'ambition du projet ITER développé en France.

 

Par cet accord, François Hollande montre alors toute l'étendue de son leadership. S'il lui est impossible de tenir tête à un parti minoritaire, je ne vois donc pas comment celui-ci arrivera à représenter notre pays et à défendre ses intérêts au niveau international. Flamby le roi du consensus mou n'est donc finalement pas bien loin ...

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 18:05

Nouvel article aujourd'hui afin de revenir sur quelques évènements de l'actualité de ces derniers jours.

 

- Espagne : une alternance pour quoi faire ?

Hier avait lieu en Espagne des élections législatives anticipées qui ont vu la victoire de Mariano Rajoy et de la droite ibérique. Pour autant, cela n'est en rien une surprise dans la mesure où la victoire était prévue de longue date, en particulier depuis l'annonce de l'actuel premier ministre José Luis Zapatero de ne pas se représenter.

Mais après tout, quelles différences entre le PSOE (parti socialiste ouvrier espagnol, gauche) et le PP (parti populaire, droite) ? Car il est clair que la politique menée ne changera que de manière marginale puisque les gouvernements européens, dans leur quasi -totalité, mettent en oeuvre les mesures imposées par l'Union Européenne et les agences de notation.

De même que ce sera probablement le cas en France en 2012, l'Espagne connaît une nouvelle alternance qui se réduit en fait à un simple jeu de chaises musicales. En revanche, nous sommes loin de la mise en place d'une réelle alternative politique dont nos économies ont grandement besoin.

 

- Joly s'est fait la belle

Alors même qu'un accord vient d'être signé entre le Parti Socialiste et Europe Ecologie - Les Verts (EELV), Eva Joly semble avoir disparu de la circulation tant au niveau de sa campagne que de son mouvement politique. En effet, la seule intervention de la candidate relative aux négociations du fameux accord s'est résumée à une sortie médiatique anti-nucléaire de type ultimatum posé à François Hollande. Cela est d'autant plus triste/pathétique/comique (rayer les mentions inutiles s'il y en a) que l'engouement pro-écolo s'est essoufflé, ramenant EELV à des niveaux faibles dans les sondages. Il est donc déconcertant de voir un groupe (groupuscule) vouloir faire pression sur la principale force politique à gauche.

Bien que je ne sois pas un fervent défenseur de François Hollande, je dois reconnaître que j'ai apprécié la détermination dont il a fait preuve face au chantage fait par les écolos. Malgré tout, certaines concessions importantes ont été faites alors même que le PS n'a pas nécessairement besoin d'EELV, alors que le contraire est tout à fait faux.

Selon les annonces venant du parti, Eva Joly devrait revenir sur le devant de la scène demain, notamment par une interview au journal de 20h et dans Libération, suite à une cure de silence finement organisée. Nous verrons alors ce que nous proposera l'ex juge d'instruction. Car s'il est un pari à remporter à court terme, c'est bien celui de prouver que sa candidature apporte quelque chose et qu'elle n'est pas seulement un moyen de pression pour peser dans la suite des évènements.

 

- Noah devrait prendre des cachets contre la connerie

Dans une tribune parue samedi dans le Monde Yannick Noah, que l'on ne présente plus, s'est exprimé en faveur du dopage. Pour résumer sa pensée assez simple, voire simpliste, on pourrait dire que puisque certains sportifs se dopent et gagnent grâce à cela, il faudrait alors autoriser le dopage pour tous afin de rééquilibrer la balance.

Si le raisonnement peut être entendu, je crois que celui-ci n'est pas approprié tant il est dangereux. De fait, je ne pense pas que la solution au dopage se trouve dans plus de dopage. Au contraire, il me semble nécessaire de le combattre et de sanctionner sévèrement les contrevenants dans la mesure où cela va à l'encontre même de l'esprit et des valeurs du sport.

En outre, l'application d'une telle logique à d'autres domaines pourrait s'avérer catastrophique. Par exemple, on pourrait autoriser les drogues car certains en consomment ou encore admettre les excès de vitesse. Cela est tout simplement idiot et contreproductif.

Pour autant, cela n'est pas vraiment surprenant et on peut même dire que cela s'inscrit dans l'ère du temps. Effectivement, on voit de plus en plus l'affirmation des libertés individuelles aux dépens de l'intérêt général, privilégiant alors le bien-être de l'individu à celui de la collectivité. Si cela peut paraître séduisant à court terme, il faut mesurer les conséquences d'un tel système sur le long terme qui aboutirait à une certaine forme d'anarchie.

S'il existe des règles, c'est bien pour qu'elles soient respectées. Aussi, leur violation doit être suivie de sanction afin de réaffirmer leur prééminence. Or aujourd'hui notre société semble prendre le chemin inverse en cherchant de plus en plus à nous affranchir des contraintes. Et c'est bien là une des raisons des problèmes que rencontre notre pays.

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 12:14

S'il est ici des fans de l'émission Koh-Lanta diffusée sur TF1, je leur recommande vivement de suivre avec attention la crise de l'euro tant elle présente de grandes similitudes avec ce programme de téléréalité :

- 17 candidats réunis dans une zone hostile

- un manque cruel de croissance et de démocratie

- des évènements extérieurs aggravant la survie : crise financière, spéculation dégradation par les agences de notation

- des épreuves toujours plus complexes : plans de sauvetage, sommets européens

- des stratégies abjectes visant à sauver leur peau

 

Bref, tous les ingrédients assurant à coup sûr une audience de folie. Sans oublier, évidemment, les éliminations qui ponctuent chaque semaine la fameuse émission. Et bien au niveau européen c'est la même chose puisque deux candidats sont déjà passés à la trappe : Georges Papandréou et Silvio Berlusconi.

 

Plus sérieusement, et même si la comparaison peut prêter à rire, il ne faut pas oublier que la situation est effectivement grave. Je ne parle pas tant de notre situation économique que de cette destitution de dirigeants politiques européens. En effet, je trouve cet état de fait tout simplement honteux et indigne de la part de soi-disant démocraties modernes.

 

Quelle était la situation ? Pour résumer, la Grèce et l'Italie (entre autres) se trouvaient confronter à des problèmes d'endettement et de déficit importants. Face à cela, leur dirigeant respectif ne semblait pas forcément apte à gérer et surmonter la crise. En tout cas, c'est ce qu'estimaient les marchés financiers et les agences de notation. En conséquence, les taux d'intérêt proposés à ces deux pays ont considérablement augmenté, rendant les emprunts hors de prix. S'en est alors suivi l'intervention de la Troïka  (BCE, FMI, UE) qui a imposé un véritable diktat en obligeant ces nations souveraines à adopter sous la pression des plans d'austérité de grande ampleur.

 

Malheureusement cela ne suffit pas et la pression des financiers fut de plus en plus forte, demandant toujours plus d'économies. Juste pour rappel, l'austérité n'est pas une solution car elle ajoute de la crise à la crise en cassant la croissance. Nous sommes alors tombés dans un cercle vicieux sans fin qui a conduit à un affrontement parfois violent entre les peuples d'une part et les institutions financières d'autre part.

 

Ainsi, au lieu de choisir son camp, l'Union Européenne a préféré accélérer à toute allure vers un fossé pointant le bout de son nez. De fait, plutôt que de prendre des mesures radicales permettant de mettre au pas la finance, les institutions européennes ont choisi, en bon soldat ultralibéral, de plier et de se soumettre à la bonne volonté de marchés. Concrètement, cela s'est traduit par la démission contrainte et forcée des premiers ministres grec et italien. Le pire étant que ces derniers ont été ou vont être remplacés par des technocrates dogmatiques issus des entités ayant contribuées à la crise (BCE, commission européenne, banques).

 

Après tous ces évènements, j'ai de plus en plus de mal à comprendre comment nos concitoyens peuvent accepter cette situation et continuer à soutenir cette europe et ces dirigeants vendus à la finance. Pire, je conçois mal que l'on peut persister à soutenir des candidats, de gauche comme de droite, qui appuient ce système. Hollande comme Sarkozy sont prisonniers de ce cadre dont ils ont été les architectes. Pour le futur, ce n'est pas d'une alternance dont la France a besoin mais bel et bien d'une réelle alternative.

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