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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 18:29

Mardi dernier, l'Assemblée nationale a rejeté (222 voix pour et 293 contre) une proposition de la loi socialiste visant à autoriser le mariage homosexuel. L'issue du vote était bien évidemment prévisible mais on peut toutefois noter qu'une partie de la majorité, notamment les Radicaux, ont voté en faveur de cette loi.

 

De même que l'euthanasie, le mariage gay est un sujet polémique qui revient de manière périodique sur le devant de la scène. A moins d'un an des élections présidentielles, il n'est donc pas surprenant que celui-ci fasse un énième retour.

 

Jusqu'alors, on pouvait constater deux blocs s'affrontant : la gauche plus progressiste et la droite davantage conservatrice. Pour autant, ce nouveau vote a permis de montrer que ces socles commençaient à se fissurer. De fait, une partie de l'UMP a soutenu la proposition de loi, attestant ainsi d'une évolution des mentalités au sein même de la majorité.

Notons cependant que ce sont principalement les amis de Jean-Louis Borloo qui ont "fait sécession". De là à voir une manœuvre politique visant à se distinguer de Nicolas Sarkozy, il n'y a qu'un pas …

 

Comme je le disais précédemment, il est incontestable que les mœurs de notre société évoluent. Bien que l'homosexualité reste encore quelque peu tabou, il apparaît clairement que les choses changent petit à petit.

Moi-même, d'ailleurs, j'ai changé. Ou plus précisément j'ai évolué sur la question. A l'origine, je dois bien reconnaitre que j'étais fermement opposé au mariage gay. Pour moi, le mariage était une institution sacrée unissant un homme et une femme. Depuis, mes certitudes ont été modifiées et mon positionnement s'est plus ou moins aligné sur celui de la gauche. En clair, je ne suis plus réellement opposé au mariage homosexuel mais je ne suis pas certain d'y être favorable pour autant.

 

Ce changement intervient en réalité à la suite d'une réflexion de fond. Je me suis donc demandé pourquoi j'étais opposé à l'union de personnes de même sexe. Au final, outre l'influence inconsciente de la religion, je suis arrivé à la conclusion qu'il n'existait pas de réelle raison justifiant un refus.

 

Alors bien sûr je comprends ceux qui s'y opposent. Et il est clair que ces personnes ne sont pas homophobes pour autant. Toutefois, je crois que les opposants à cette idée le sont, au moins en partie, pour des raisons morales.

 

Clairement, aujourd'hui, le mariage a perdu de sa symbolique. Auparavant, le mariage était une étape importante dans la vie de jeunes gens qui se traduisait finalement par la fondation d'un foyer.

Dorénavant, cela ne me semble plus vrai. Pour preuve, il suffit de regarder le nombre de divorces, de familles recomposées ou encore de d'enfants nés hors mariage.

 

En fait, le mariage est la reconnaissance par l'Etat et donc par la collectivité de l'union de deux êtres qui s'aiment. Aussi, pourquoi refuser une telle chose à deux personnes de même sexe ?

Certes il existe bien le Pacs mais le symbole n'est pas le même. D'ailleurs, ce sont en très grande majorité les couples hétérosexuels qui profitent de ce dispositif.

 

Pour beaucoup, et notamment les anciens, le mariage a pour finalité la procréation. Or un couple homosexuel ne pouvant avoir d'enfant, le mariage doit leur être refusé. Bien que le raisonnement puisse être admis, je crois que ce dernier est complètement dépassé et qu'il est empreint de moralité chrétienne. Il me semble donc nécessaire de dépasser les considérations purement religieuses et de tenir compte de la réalité de notre société.

 

Pour autant, il faut bien reconnaître que la "légalisation du mariage gay"  ouvrira très certainement le débat de l'adoption. Cela ne serait que la suite logique, ou tout du moins cohérente, des choses. Mais il s'agit d'un autre sujet qu'il conviendra de traiter en temps voulu.

 

Au final, comme tous les sujets de société, le mariage homosexuel divise. Pourtant, cette thématique semble dépasser les clivages partisans, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose. Comme toujours sur ces questions là, les débats sont passionnés et les dérapages ne sont jamais loin.

Malgré tout, il me semble important que le peuple s'approprie ces sujets. Voilà pourquoi je crois qu'il serait préférable de soumettre ces grandes questions (euthanasie, mariage homosexuel …) à référendum. En effet, il me semble légitime de donner la parole aux gens afin que ceux-ci puissent choisirent en tout état de cause la société dans laquelle ils veulent évoluer.

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 19:15

Ayant un peu de temps en ce moment, j'ai décidé de me lancer dans la lecture de tout un tas de livres politiques. Aujourd'hui, j'ai choisi de vous faire partager mes remarques sur l'ouvrage "votez pour la démondialisation" d'Arnaud Montebourg.

 

Actuellement, Arnaud Montebourg incarne, au sein du parti socialiste, le courant de pensée dont je me sens le plus proche. Il s'agit, grossièrement, de ce que l'on appelle l'aile gauche du parti.

Bien qu'ayant des points de divergences, je dois reconnaître que je me retrouve dans un certain nombre de propos d'Arnaud Montebourg. D'ailleurs, j'envisage même d'aller voter pour lui à la primaire socialiste. C'est dire ! Mais j'y reviendrai en temps et en heure.

 

Pour le moment, penchons nous sur ce petit livre de 90 pages vendu au prix de 2 €.

 

Dans un premier temps, on retrouve une préface rédigée par Emmanuel Todd. Disons le tout net, celle-ci est assez inutile. Pour moi, son principal objectif est de montrer que Montebourg n’est pas tout seul et qu’il est potentiellement soutenu par des personnalités de renom et ici en l’occurrence un économiste.

 

Durant les premiers chapitres, l'auteur s'attelle à poser le cadre de son argumentation. Pour cela, celui-ci cherche à montrer les méfaits de la mondialisation par des exemples précis pris sur tous les continents (France, Allemagne, Etats-Unis, Chine, Inde …). Il en tire alors toute un série de conséquences : délocalisations, concurrence entre travailleurs, pression sur les salaires. Bref, ce ne sont ni plus ni moins que de chapitres de constats.

 

Par la suite, le député socialiste aborde les effets de la mondialisation sur l’emploi mais également et surtout la montée en puissance des multinationales qui se fait aux dépens des Etats. Clairement, il s'agit d'une véritable charge contre ces entreprises qu’il accuse d’affaiblir la France. Montebourg nous explique ensuite que la mondialisation a conduit à mettre en compétition les différents Etats qui ont alors cherché à accroître leur attractivité par une course à la moins-disance (fiscale, sociale …).

 

Jusqu'alors, je ne peux que souscrire à ces propos tant j'ai déjà fait des constats identiques. Pour autant, c'est dans les chapitres suivants que les choses vont devenir intéressantes. En effet, Arnaud Montebourg esquisse une critique de la gauche qui, selon lui, n’a pas su répondre aux attentes des citoyens. Il estime alors que le politique doit reprendre la main afin de changer le système et non pas de le gérer comme cela a été le cas par le passé.

 

C'est à l'aune du sixième chapitre que l'on rentre réellement dans le vif du sujet avec le développement de propositions. L'une d'entre elles, qui s'avère être le point central du raisonnement, étant un protectionnisme vert  et européen dont le but est de se protéger contre le libre-échange afin de recréer un tissu industriel en Europe.

 

Mais cessons de résumer le livre afin de nous intéresser davantage aux limites desdites propositions. 

 

La première qui me vient à l'esprit est qu'Arnaud Montebourg entend changer le système actuel. Pour autant, ce dernier continue à raisonner à l’intérieur de ce système puisqu'il ne semble pas souhaiter pas de véritable rupture. Ainsi, l'élu socialiste s'inscrit pleinement dans le cadre européen et au sein de l'OMC. Reconnaissons toutefois que les changements envisagés sont importants et sont déjà considérés pour certains comme de la pure folie.

 

Ensuite, et comme nous venons de le voir, Montebourg souhaite en particulier un protectionnisme aux frontières de l'Europe. Personnellement, j'y adhère à 100 %. Là où le bât blesse est que l'Union Européenne compte 27 Etats. Un consensus semble donc quelque peu utopique, bien que certains pays puissent se rallier à notre cause.

Pour autant, aucune alternative ne semble être dans les cartons pour pallier une éventuelle fin de non recevoir de la part de nos partenaires.

D'ailleurs, Arnaud Montebourg semble rejeter toute solution purement nationale. Pour dire vrai, j'étais exactement dans la même position il y a quelques mois de cela puisque je préférais un accord au niveau européen. Malgré tout, je dois bien avouer qu'en l'état actuel des choses la mise en place de mesures unilatérales doit être très sérieusement envisagée tant la situation a dégénéré. En outre, rien ne nous dit que d'autres Etats ne nous imiteraient pas peu de temps après. Le tout est d'ouvrir la voie et de "montrer l'exemple".

 

Par ailleurs, je regrette que la question de l'euro n'ait pas été abordée de manière approfondie. En effet, je crois qu'il s'agit aujourd'hui d'un point très important qui conditionne en partie la suite des évènements. Pour autant, on peut légitimement supposer qu'Arnaud Montebourg est un partisan de la monnaie unique et souhaite uniquement une modification dans sa gestion.

 

Enfin, Montebourg est bien conscient que sans l'aval de l'Allemagne, ce projet ne verra jamais le jour. Autrement dit, le gros du programme de démondialisation repose en très grande partie sur la bonne volonté ou non de l'Allemagne. C'est pourquoi, celui-ci propose une "grande explication européenne" avec cette nation qui depuis quelques années a adopté une attitude non-coopérative, voire même égoïste.

Indubitablement, cela est impératif tant le couple franco-allemand n'est plus qu'une illusion. D'ailleurs, l'instauration du pacte de compétitivité imposé par l'Allemagne montre bien que l'Union Européenne est à sa botte.

Une remise à plat de nos relations est donc tout à fait souhaitable afin que l'Union Européenne ne devienne pas une Union Allemande. Rien ne serait pire que de mettre en place le modèle allemand partout en Europe !

 

Au final, ce petit livre largement accessible au grand public est une assez bonne surprise. J'attends donc maintenant avec impatience l'intégralité du programme d'Arnaud Montebourg. Car même si l'aspect est primordial, il ne se suffit pas à lui-même.

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 12:25

La Commission reconnaît les progrès réalisés par la France (réforme des retraites, début de chasse aux niches fiscales, modération des hausses du SMIC, etc.) mais elle s'inquiète tout de même d'un certain flou entourant le redressement des finances publiques, "en partie lié à un scénario macroéconomique favorable à partir de 2012".

Bruxelles critique aussi la politique de l'emploi de la France, jugeant le bilan de Pôle Emploi "mitigé" et ses effectifs "insuffisants" pour un soutien individualisé des chômeurs. Le Smic et les charges sociales, tous deux trop élevés, sont aussi des obstacles à la reprise du marché de l'emploi, ainsi que la distorsion entre les salariés en CDI très protégés et la précarité des jeunes et des employés peu qualifiés, estime la Commission...

Source : boursier.com

 

La note maximale accordée à la France, "AAA", pourrait être menacée à l'horizon 2020, indique l'agence de notation Standard & Poor's. "Si les autorités françaises ne poursuivent pas la réforme des retraites, ne continuent pas de modifier la Sécurité sociale et ne consolident pas le budget face au risque d'accroissement des dépenses liées aux retraites et à la santé", alors "il est incertain que Standard & Poor's maintienne la note AAA", souligne une étude consacrée aux conséquences du vieillissement de la population.

Source : lemonde.fr

 

A la lecture de ces deux informations, je dois reconnaître hésiter en deux sentiments : l'effroi d'une part et la délectation d'autre part. Et il est fort possible que la plupart souverainistes soit dans le même cas. Je m'explique.

 

Dans un premier temps, et au vu des mes accointances idéologiques, je ne pouvais qu'être navré et dépité par ces articles. En effet, alors même que la situation économique, tant en France que dans le monde, n'est pas au beau fixe et qu'un grand nombre de nos concitoyens peinent à boucler leur budget, des bureaucrates (très) grassement payés osent nous sermonner et nous faire la leçon. Leur remède au mal qui nous touche : encore plus d'austérité et de rigueur. A les croire, la politique sociale de la France serait trop généreuse. Allez dire ça à ceux qui ne trouvent pas d'emploi ou à ceux qui vivent avec les minimums sociaux !

 

Alors bien sûr on pourrait me traiter de populiste tant ce terme est à la mode. Pourquoi pas ? J'assume ! Est-ce de ma faute si ces bien-pensants préfèrent saigner le peuple, qu'il soit français, grec ou portugais, au profit d'une oligarchie composé de nantis, de banquiers et de dirigeants en tout genre ? Non. Et il me semble utile de le rappeler afin que personne ne l'oublie et que chacun puisse en tirer les conséquences qui s'imposent.

 

Dans un second temps, il est vrai que je me suis "réjoui" de la nouvelle. Effectivement, il s'agit là d'une excellente chose pour la progression de nos idées tant elle atteste de leur pertinence et de leur véracité. De fait, ces articles montrent bien que l'Union Européenne et les agences de notation n'ont qu'un seul et unique objectif : la promotion et la défense du modèle libéral, voire même ultralibéral.

 

Ainsi, comment ne pas voir que ces deux entités, pour moi illégitimes au possible, marchent main dans la main et agissent de concert pour arriver à leurs fins ? La preuve, s'il en fallait encore une tant celles-ci s'accumulent depuis des mois, est que chacune vient confirmer les conclusions de l'autre et s'appuie même sur lesdites conclusions pour établir leurs recommandations. En bref, il s'agit là d'un cercle vicieux puisque la rigueur entraîne une dégradation de la note d'un pays qui décide alors d'un nouveau plan d'austérité qui conduit à une nouvelle dégradation ...

 

A tous ceux qui pensent que la France n'a pas d'autre solution que l'Europe, je leur demande d'ouvrir les yeux et de regarder le traitement que cette merveilleuse Europe inflige à la Grèce ou au Portugal par exemple. Est-ce cela que nous voulons pour notre pays ? Je ne le crois pas.

Ce que nous souhaitons c'est un avenir fait d'emploi, de prospérité et de croissance. Or il ne semble pas que cela soit possible dans le contexte actuel. Une reprise en main de notre destinée est indispensable et je suis persuadé que notre futur ne s'inscrit pas forcément dans le cadre européen tel qu'il existe aujourd'hui.

 

Malheureusement, je désespère de la si faible prise de conscience de nos concitoyens mais aussi autres populations d'Europe. Malgré les cures d'austérité, malgré les vagues de privatisations, malgré les dégraissages massifs de fonctionnaires, le peuple semble avoir choisi la fuite en avant. De fait, l'alternance est privilégiée à l'alternative comme l'ont montré les dernières élections partout en Europe.

 

Pour autant, je peux comprendre qu'un changement de système fasse peur. Il est évidemment plus rassurant de garder le cap, quitte à le payer à terme, que d'opérer un revirement de situation qui peut s'avérer éprouvant à brève échéance. Tout comme la sphère économique et financière, l'électeur a perdu toute notion de long terme et raisonne uniquement à court terme et de manière ethnocentrique voire égocentrique.

Pour que les choses changent vraiment, il me semble donc impératif de chercher à modifier ce mode de raisonnement afin de réinstaurer la notion d'intérêt général mais aussi de vision stratégique à plus long terme.

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 19:35

Récemment, Peter Brabeck, le PDG de Nestlé, a émis l’hypothèse de créer une bourse de l’eau, c'est-à-dire, en réalité, une place financière sur laquelle les transactions tourneraient autour de l’eau. A l’instar du pétrole, ce marché évoluerait en fonction de la demande. Ainsi, plus celle-ci serait importante, plus le prix d’une unité d’eau (litre, m3 …) serait élevé.

 

Visiblement, Peter Brabeck ne vivait pas parmi nous ces dernières années. En effet, cela semble être la seule possibilité afin de comprendre, voire de justifier, sa proposition. Sans cela, comment concevoir qu’un individu puisse envisager de créer un nouveau marché alors même que ces derniers ont montré leur inefficacité et leur impuissance à l’occasion de la dernière crise économique.

 

Mais cessons de nous moquer de ce pauvre Peter qui n’a fait que tenter de justifier son salaire astronomique en avançant une petite suggestion. Au contraire, cherchons à juger de la pertinence, du bien fondé de la dite idée.

 

Sur le fond, l’objectif est honorable. Qui aujourd’hui refuserait d’économiser l’eau, surtout en ces temps de sécheresse ? Pour autant, la cause, aussi noble soit-elle, ne fait pas tout. Car pour arriver à une même finalité, plusieurs chemins sont possibles. Ici, clairement, le PDG de Nestlé a choisi la voie libérale et capitaliste en privilégiant la solution des marchés financiers.

Ce choix peut se concevoir, notamment pour le dirigeant d’une société internationale. Pour autant, je crois qu’il est nécessaire d’apprendre de ses erreurs pour avancer. Or cet apprentissage Peter Brabeck ne semble pas l’avoir fait.

 

A mon sens, au moins trois éléments font que cette idée n’est pas adaptée, deux relevant du domaine économique et un de l’aspect éthique.

Le premier point concerne la création même d’un marché spécifique à l’eau. Qui dit place financière dit opérateur de marché et dit également spéculation. On peut donc légitimement s’attendre à des effets spéculatifs de grande ampleur, comme cela a notamment été le cas en ce qui concerne les produits agricoles et en particulier les céréales. Cela aura donc pour conséquences d’augmenter le volume de transactions financières mais aussi et surtout de déconnecter complètement le cours de l’eau de sa valeur réelle.

 

Dans le même ordre d’idée, et c’est le second élément, une telle bourse de l’eau conduira inéluctablement à un accroissement des inégalités entre pays, régions et secteurs d’activité qui se traduira par un appauvrissement de certaines populations et de manière quasi-certaine par une répercussion sur le consommateur et/ou le contribuable.

Prenons l’exemple du monde agricole, grand consommateur d’eau s’il en est. Bien que les techniques d’irrigation aient considérablement progressé, parvenant ainsi à rationaliser la consommation en eau, l’élevage et la culture requièrent malgré tout une quantité non négligeable d’eau. Aussi, la mise en place d’une bourse aboutira à une explosion des coûts de revient qui aura pour conséquences un renchérissement des denrées alimentaires mais aussi et surtout une baisse substantielle des revenus des agriculteurs, qui peinent déjà à survivre.

 

Enfin, je crois que ce projet de bourse de l’eau comporte un volet éthique et moral même si ces deux aspects ne sont que peu pris en compte dans le monde des affaires. Accepter un tel dessein revient à considérer que tout à un prix et que seuls les plus riches peuvent s’offrir le meilleur. Cette proposition consiste ni plus ni moins à considérer que l’eau est un produit comme les autres, qui peut-être échanger sans autre contrainte que financière. 

Cela ne me satisfait évidemment pas tant il s’agit d’une marchandisation à outrance d’un élément vital pour l’eau. Car n’oublions pas que c’est bien de l’eau dont nous sommes en train de parler. Il ne s’agit pas d’un quelconque produit technologique ou d’un futile accessoire de mode. Non, il s’agit d’un fluide indispensable à la survie de l’être humain. Il ne me semble donc pas approprié de mettre l’avenir de l’humanité entre les mains d’opérateurs de marché.

 

Pour autant, et même si l’idée d’une bourse de l’eau s’avère mauvaise, il est assurément nécessaire de chercher à rationaliser notre consommation d’eau tout en développant l’accès pour tous à ce précieux liquide. Cela passe notamment par des efforts individuels mais également par un engagement massif des Etats en ce sens. Je pense en particulier à des coopérations avec les nations africaines dans le cadre de transferts de technologies.

 

Aujourd’hui l’eau est un sujet de préoccupation majeur au niveau mondial, ne serait-ce que parce qu’il est la cause de conflits meurtriers. Clairement, la gestion de l’eau potable est devenue stratégique et va tendre à le devenir davantage dans le futur. C’est pourquoi il me semble impératif que cette fonction relève de l’Etat dans le cadre d’une entreprise publique, comme ce devrait également être le cas pour l’énergie.

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 14:13

L'inspiration n'étant pas au rendez-vous en ce moment, j'ai décidé aujourd'hui de ne pas me focaliser sur un seul sujet mais au contraire de revenir sur certains évènements de ces derniers jours.

 

- Marine Le Pen en campagne contre la double nationalité (lepoint.fr)

La présidente du FN a écrit à l'ensemble des députés pour leur demander d'abroger la possibilité d'avoir deux nationalités, qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".

Comme je l'ai déjà exprimé dans un précédent article, je suis opposé à la binationalité et souhaite vivement sa suppression. Aussi, je ne peux que soutenir Marine Le Pen dans son action pour une telle interdiction tant je considère que l'on ne peut être l'homme/femme que d'une seule nation. Je peux tout à faire concevoir que l'on soit attaché à ses racines mais à un moment donné, il me semble nécessaire de faire un choix.

Bien qu'un grand nombre de personnes soient en accord avec cela, on peut s'attendre à une levée de bouclier de la part de la gauche bien pensante. En effet, il est fort possible, voire même probable, que certains voient en ce courrier une nouvelle preuve d'une quelconque xénophobie de la part de la présidente du Front National. Personnellement, je ne le crois pas. Pour moi, il n'y a aucun mal à aimer et à être fier de son pays, bien au contraire.

 


  - Mort d'un soldat en Afghanistan

Encore un soldat français au combat. Cela fait maintenant 59 hommes qui sont morts en Afghanistan depuis le début des hostilités en 2001. Cela doit évidemment cesser. Et le seul et unique moyen, car le risque zéro n'existe pas dans une guerre, est de se retirer de ce pays dans lequel nos troupes s'enlisent depuis une décennie. Je crois qu'il est grand temps que nos soldats rentrent à la maison. En effet, cette guerre n'est pas notre guerre. Nous n'avons aucun réel intérêt à nous installer à long terme dans ces contrées. D'ailleurs, notre aide ne semble pas forcément être la bienvenue puisqu'elle est perçue comme une force d'occupation par les populations locales. En outre, le gouvernement en place ainsi que les institutions au pouvoir ne sont pas dignes de confiance tant la corruption et la trahison occupent une place prépondérante dans leurs relations.

Les Afghans n'étant pas foutus de s'organiser pour régler leurs problèmes, ce n'est pas à nous de nous sacrifier pour faire revenir la paix. Du reste, on peut se demander, assez légitimement je crois, si c'est bien cela que recherche la population tant leur coopération s'avère douteuse.

 

 

- La note de la Grèce abaissée (lemonde.fr)
L'agence de notation financière Moody's a annoncé, mercredi 1er juin, qu'elle avait abaissé la note qu'elle attribue à la dette publique de la Grèce de B1 à Caa1, un niveau reflétant un risque réel de non-remboursement.

"La politique de la France ne se fait pas à la corbeille" disait le général de Gaulle. Et bien on dirait que ce n'est pas le cas pour la Grèce puisque ce sont les puissances d'argent qui semblent décider du sort de ce pays. Ainsi, cette nouvelle dégradation de la note grecque ne va faire qu'empirer les choses et gageons qu'in fine ce sera le peuple qui payera les pots cassés.

Pour autant, une telle situation est-elle si étrange que cela ? Je ne le crois pas. Effectivement, on pouvait vraisemblablement s'attendre à un chaos de ce type en raison des décisions prises par ces chères instances supranationales que sont la BCE, le FMI ou encore la commission européenne. De fait, qui pouvait croire, hormis nos dirigeants aveuglés par leurs dogmes libéraux, que l'austérité, les privatisations, les baisses de revenus ... allaient permettre un retour de la croissance ?

Au contraire, toutes ces mesures n'ont fait qu'ajouter la crise à la crise, conduisant ainsi le pays au bord de la faillite. Et tout cela pour quoi ? Pour venir en aide aux banques et à une poignée d'actionnaires qui sont à l'origine même de ce cataclysme.

Comme dirait Jean-Luc Mélenchon : "qu'ils s'en aillent tous" ! Ces économistes de pacotille, ces banksters à la noix et tous ces requins plus préoccupés par leur pognon que par l'intérêt général. Un grand coup de balai, voire même de karcher, est  absolument indispensable afin de débarrasser le monde politique, financier et économique de tous ces énergumènes serviles.


 

- Nucléaire : les Länder font de la résistance (lefigaro.fr)

Angela Merkel pensait avoir frappé un grand coup avec un projet qui rassemblerait au-delà des lignes de son parti. Mais la chancelière allemande n'a pas encore gagné son pari sur l'abandon du nucléaire. Plusieurs Länder menacent de ne pas ratifier au Bundesrat son plan prévoyant l'arrêt en 2022 de toutes les centrales atomiques allemandes.

On dirait bien que la grosse Angela craint pour ses fesses. En effet, malgré une domination quasi hégémonique de l'Union Européenne, la chancelière Merkel n'est plus reine en son pays. Ainsi, les dernières élections partielles ne lui ont été que peu favorables, apparaissant comme un rappel à l'ordre des électeurs. N'en restant pas moins une femme politique, Angela Merkel a profité de la catastrophe de Fukushima pour essayer de redorer son image. Cela explique donc, au moins en partie, sa décision de sortir l'Allemagne du nucléaire sous 10 ans.

Clairement ce choix est stupide et d'ailleurs la révolte ne s'est pas fait attendre. Comment peut-on imaginer se passer complètement du nucléaire dans un délai aussi court ? Cela n'est sérieux. Alors bien sûr les allemands ne sont pas aussi dépendants que nous à cette énergie mais même les écologistes estiment que l'échéance de 2022 est trop proche. En outre, cela pose également la question des énergies de substitution. Il existe bien évidemment les énergies renouvelables mais leur productivité est moindre et le manque de recul est non négligeable.

Cet exemple montre bien, une fois de plus, que certaines décisions prises par nos dirigeants relèvent moins de l'intérêt général que de leur maintien en fonction.

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 18:25

Pour mon retour, j'ai décidé de consacrer un article à un film que je suis récemment allé voir : "la conquête" de Xavier Durringer. Cette production, d'un genre assez novateur pour notre pays, retrace la conquête du pouvoir par Nicolas Sarkozy, de la place Beauvau en 2002 à la victoire de 2007.

 

S'agissant d'un film traitant de la politique et en particulier de personnalités contemporaines, il me paraissait difficile d'y passer à côté. Pour autant, je dois reconnaître avoir été quelque peu déçu.

Tout d'abord, je regrette que la ressemblance physique entre les acteurs et les rôles interprétés n'ait pas été plus accentuée pour certains. Je crois que cela aurait permis de faciliter la compréhension des évènements. Ensuite, j'ai trouvé que le tout manquait de rythme avec parfois des longueurs et des scènes quelque peu superflues. Enfin, je pense qu'il aurait été plus pertinent de se focaliser uniquement sur la campagne de l'élection présidentielle afin de gagner en intensité mais aussi en intérêt.

 

Pour autant, ce film reste assez intéressant même s'il n'apporte pas d'eau au moulin de ceux qui suivent régulièrement la vie politique française. En revanche, celui-ci a le mérite de dévoiler l'envers du décor de la politique, c'est à dire la face cachée de nos dirigeants. On voit alors là toute la difficulté de ces fonctions avec notamment les relations entre les prétendus membres d'une même famille.

 

Outre les qualités/défauts purement cinématographiques de ce long-métrage, il apparaît que deux éléments ont particulièrement retenu mon attention. Le premier concerne la connivence entre les journalistes et les personnalités politiques alors que le second a davantage trait aux coups bas entre individus.

 

Mais commençons tout d'abord par le premier point. Ce film montre parfaitement bien les collusions qui existent entre les sphères politique et journalistique. Ainsi, nos dirigeants ont tout loisir pour "recommander ou déconseiller" certains sujets. De plus, cela peut même aller jusqu'à donner un aval pour un article en particulier. Clairement la liberté de la presse, et donc plus largement la liberté d'expression, est remise en cause par ces ententes secrètes.

Incontestablement cet état de fait ne peut plus durer sans mettre en danger un des piliers de notre démocratie. Aussi, il me semble important que l'Etat c'est à dire l'intérêt général, et non la politique, y mette son nez. Selon moi, cela passe notamment par un durcissement de la législation. Concrètement, l'objectif est de limiter les conflits d'intérêt en interdisant la possession de groupes de presse à des industriels ou des personnalités politiques par la mise en place d'incompatibilités comme cela existe dans d'autres professions. En outre, et toujours dans la même idée, il faut chercher à garantir l'indépendance des médias par de nouveaux financements afin que ces derniers ne soient pas contraints par la menace financière.

 

Outre l'aspect médiatique qui est omniprésent dans l'ascension de Nicolas Sarkozy, on peut également noter que ce dernier s'est mis à dos un certain nombre de personnages de son  propre camp. Ainsi, les "passes d'armes" avec Jacques Chirac ou encore Dominique de Villepin sont prépondérantes dans le scénario et traduisent toute la violence de ce monde à part.

C'est peut-être d'ailleurs le point le plus notable de ce film. En effet, il apparaît de manière assez claire que le milieu politique est un domaine où les coups-bas et autres trahisons sont légions. Du reste, cela est parfaitement visible dans la progression de Nicolas Sarkozy qui n'a pas hésité, mais ce n'est pas le seul, a écrasé les autres pour réussir et atteindre le sommet.

 

En fait, le principal enseignement de ce film, outre la découverte du vrai Sarkozy avec ses forces et ses faiblesses, est qu'en politique il n'y pas de morale ni d'éthique. Alors bien sûr cela est tout à fait déprimant mais c'est bel et bien la réalité des faits que nous pouvons constater au quotidien. Je crois personnellement que c'est, au moins en partie, cela qui détourne les Français des urnes.

Pour autant, de tels comportements sont-ils si étranges ? Je ne le crois pas tant ils sont l'exact reflet de notre société. En effet, aujourd'hui l'individualisme et l'égoïsme ont notamment pris le pas sur d'autres valeurs telles que la solidarité ou l'entraide. Comme disait l'autre, on a les gouvernants que l'on mérite.

 

Malgré tout, je ne me suffis pas cette phrase car cela reviendrait à considérer que ce qui nous arrive est inéluctable et que rien ne peut être fait pour y remédier. Or, je crois exactement le contraire puisque je suis persuadé que nous avons notre destin en main et qu'une autre voie est possible pour notre pays. Il suffit simplement de le vouloir et de s'en donner réellement les moyens ...

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 22:30

Cela faisait maintenant près de 15 jours que je n'avais pas écrit de nouvel article en raison d'impératifs personnels et professionnels. Depuis, l'actualité a bien évidemment été riche, en particulier avec l'affaire Strauss-Kahn. Toutefois, pour les mêmes motifs qu'invoqués précédemment, je ne devrais pas me remettre à l'écriture avant quelques jours.

 

Pour autant, ce jour du 25 mai 2011 est un jour important pour ce blog. En effet, aujourd'hui cela fait exactement 3 ans que j'ai commencé à écrire mes premiers articles. Au cours de ces années, de nombreux sujets ont été abordés, certains de manière plus approfondie que d'autres. Certains thèmes ont même eu le privilège d'être traités à plusieurs reprises.

 

Depuis l'origine, environ 2500 personnes (ce qui est très, très modeste) ont visité ce blog et consulté les 267 articles que j'ai rédigés. Malgré quelques périodes d'absence avec une baisse notable du flux rédactionnel, je suis content de fêter ce 3ème anniversaire. Car rien ne me prédisposait à me lancer dans cette aventure et surtout je n'aurais jamais imaginé perdurer aussi longtemps.

Au bout de 3 ans pourtant, un changement de cap me semble nécessaire. Non pas que la routine commence à s'installer mais un peu de nouveauté ne fait pas de mal.

 

Rassurez-vous, je n'envisage pas de changer de ligne éditoriale. Ou tout du moins pas de manière volontaire. Je continuerai donc à écrire en réaction à l'actualité de manière la plus régulière possible. On peut toutefois constater une certaine évolution dans mon logiciel de pensée. De fait, j'étais un fervent défenseur de Sarkozy (le candidat) alors que je suis aujourd'hui un ardent opposant à Sarkozy (le président). En outre, j'ai bien conscience de mettre rapprocher de certaines idées de gauche, notamment dans le domaine social. Encore que je considère que le social n'est pas l'apanage de la gauche. Je suis même convaincu qu'une partie de la droite est également concernée par ces sujets.

 

Si j'avais à me classer quelque part, ce serait encore et toujours à droite car je ne digère pas l'angélisme et le boboïsme d'une certaine gauche. En revanche, je ne me reconnais pas non plus dans cette droite d'argent, cette droite bling-bling incarnée, entre autres, par Nicolas Sarkozy.

Pour faire court, je me rangerais dans la catégorie des gaullistes et des souverainistes. La caricature est évidemment facile mais ce courant de pensée, avec notamment la défense de la souveraineté populaire et l'indépendance de la France, semble être celui qui me convient le mieux.

Certains pourraient avoir l'idée de m'associer au Front National. Je peux le comprendre. D'ailleurs, je rejoins Marine Le Pen sur certaines de ses positions, comme cela est également le cas avec Jean-Luc Mélenchon par exemple. Pour autant, certains aspects de ce parti font que, pour le moment, je ne peux y souscrire totalement.

 

Mais revenons au changement annoncé précédemment. Car, comme je le disais, je souhaite effectivement une évolution pour ce blog au bout de 3 ans d'existence. Cette modification interviendra donc au niveau de la charte graphique afin d'apporter un peu de nouveauté. Je veux ainsi modifier ces couleurs plutôt criardes et peu sérieuses à mon sens par des teintes plus sobres, plus discrètes.

 

Ce petit chambardement interviendra d'ici la fin du mois et lancera ainsi une nouvelle année de chroniques. En espérant que celle-ci soit aussi prolifique que les précédentes ...

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 19:55

Aujourd'hui, cela fait 30 ans jour pour jour que François Mitterrand fut élu à la présidence de la République. Ainsi, ce dernier devint le 10 mai 1981 le premier président socialiste de la Vème République.

Aujourd'hui, de nombreuses manifestations sont organisées partout en France afin de célébrer cet anniversaire, au risque de tomber dans la nostalgie et le stérile "c'était mieux avant".

 

Mais revenons quelques instants sur le règne de Tonton. Loin de moi l'idée de dérouler les deux mandats mais il me semble important de relever deux aspects importants de ce double septennat qui ont des conséquences directes sur le présent.

 

Le premier élément concerne la mise sur orbite du Front National. En effet, François Mitterrand a été un grand artisan de la montée en puissance de Jean-Marie Le Pen et de son parti, permettant ainsi de "diviser" la droite et de rassembler la gauche autour de sa personne. Clairement le FN a été l'idiot utile du Mitterrandisme et a été utilisé tel un épouvantail pour jouer sur les peurs des électeurs.

Que serait aujourd'hui le potentiel électoral du Front National si le PS de l'époque ne lui avait pas mis le pied à l'étrier ? Evidemment personne ne peut savoir mais on peut supposer que les choses auraient été différentes.

 

Le second point est relatif au tournant de 1983. L'élection de François Mitterrand a suscité un grand espoir parmi la population, en lien avec son "programme de gauche" mais aussi et surtout grâce au symbole de l'alternance. Rapidement d'importantes réformes ont été entreprises (abolition de la peine de mort, lois sociales ...).

Pour autant, l'état de grâce ne fut que de courte durée et le rappel à la réalité fut brutal. En effet, dès 1983 le "tournant de la rigueur" est amorcé. Dès lors, la politique économique mise en oeuvre sera considérablement corrigée sous l'impulsion notamment de Laurent Fabius. Ainsi, le libre-échange et le libéralisme deviendront la norme et une fuite en avant européenne sera organisée. La page des idéaux était belle et bien tournée ...

 

En ce mardi 10 mai 2011 donc, le PS de Martine Aubry a célébré en grande pompe cet anniversaire. Malgré tout, au lieu de festoyer, nos amis socialistes feraient mieux de préparer de manière rigoureuse l'élection présidentielle de 2012 qui approche à grand pas.

Bien loin de cela, on constate que le Parti Socialiste retombe dans ses travers. Ainsi, le parti est empêtré dans des primaires sans fin où la bataille des egos et des personnes l'emporte sur le débat de fond. J'ai d'ailleurs du mal à comprendre comment on peut élaborer un programme alors même que le candidat qui devra l'incarner n'est pas encore connu. Dans la même veine, il me semble quelque peu étrange que ce ne soit pas le chef du parti qui soit le candidat naturel à la présidentielle.

 

Mais cela ne me semble pas être le plus grave, tant d'autres problèmes pèsent sur la gauche. Déjà en 2007, le PS aurait largement du remporter les élections. Pourtant, pour des raisons purement internes, ce fut un nouvel échec. Or il semblerait que 2012 tende à s'inscrire dans la même lignée. Le principe même de primaire en est une des raisons mais ce n'est bien évidemment pas la seule.

 

Pour moi, le principal obstacle à la victoire du PS est son positionnement ambigu. Effectivement, on peut remarquer que la direction du parti doit constamment veiller à respecter les équilibres entre courants, conduisant ainsi des consensus mous ou des compromis douteux comme François Hollande savait si bien le faire en son temps.

 

Comme j'ai pu en discuter brièvement avec des membres des Jeunes Socialistes, le PS souffre de sa grande diversité idéologique. En effet, il ne me semble pas viable sur le long terme de réunir en une même structure des individus ayant des idées particulièrement éloignées. Concrètement, j'ai du mal à comprendre comment la gauche du parti étatiste, protectionniste (Hamon, Montebourg, Emmanuelli) arrive à cohabiter avec l'aile droite plus libérale (DSK, Valls, Hollande). Les propositions avancées ne peuvent alors qu'être fades et banales puisqu'elles doivent convenir à toutes les sensibilités.

 

Quoi que l'on en dise, cela ne sera évidemment pas la même chose si le vainqueur de la primaire est Arnaud Montebourg ou Dominique Strauss-Kahn. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien si des électeurs de droite et de Nicolas Sarkozy admettent pouvoir aisément voter pour le second.

Cela montre donc bien toutes les contradictions du Parti Socialiste qui manque, selon moi, de courage dans son programme. D'ailleurs, en n'allant pas au bout de leur raisonnement et de leurs idées en s'affranchissant des contraintes auxquelles est soumis notre pays, il est fort probable que certaines propositions ne puissent être appliquées.

 

Après cinq ans de présidence Sarkozy, la gauche a une nouvelle chance d'accéder aux fonctions suprêmes. Néanmoins, en cherchant à ménager à la fois la chèvre et le chou comme c'est actuellement le cas, le Parti socialiste risque une fois de plus de perdre sur tous les tableaux.

Si aucun changement de cap n'intervient  d'ici 2012, l'unique moyen de gagner pour les socialistes est de capitaliser sur le rejet du président sortant. En clair, les seules armes dont dispose la rue de Solférino pour le moment sont le vote sanction et le vote utile. Vaste programme ...

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 16:41

Depuis jeudi dernier, la Fédération française de football et le sélectionneur de l'équipe de France Laurent Blanc sont plongés dans un très sérieux embarras. Les révélations du site Mediapart de l'existence d'un projet, finalement abandonné, de mise en place de quotas ethniques dans les centres de formation ont entraîné la suspension samedi dernier du directeur technique national François Blaquart et l'ouverture de deux enquêtes, une conduite par la FFF et l'autre par le ministère des sports, qui devraient rendre leurs conclusions prochainement.

Source : lemonde.fr

 

S'il faut bien évidemment défendre la liberté de la presse, il ne faut pas pour autant tolérer que cette dernière ne cherche le scoop à tout prix, quitte à amplifier voire travestir la réalité. Dans cette affaire, il semblerait que c'est exactement ce qu'ont fait Mediapart et son directeur Edwy Plenel, plus connu pour son combat contre le gouvernement que pour sa mesure et sa retenue.

 

Mais passons, cela n'est pas l'essentiel encore que tout parte de là. Si l'on s'intéresse davantage aux faits et non au tapage ambiant, il apparaît que la polémique a été montée de toute pièce, enfonçant encore un peu plus une équipe de France qui n'en avait pas besoin.

 

Concrètement, deux points ont été abordés durant la réunion du 8 novembre 2010 qui est à l'origine de cette chasse aux sorcières. Le premier concerne le profil de joueurs sélectionnés. Il semblerait que la "tradition" soit de choisir des joueurs assez agressifs dans le jeu avec un physique important. A cet occasion, Laurent Blanc a tenu les propos suivants : "On a l'impression qu'on forme vraiment le même prototype de joueurs: grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les blacks. Et c'est comme ça. C'est un fait actuel".

Alors évidemment ces paroles sont maladroites mais sont-elles pour autant racistes ? Je ne le crois pas. Malheureusement, aujourd'hui nous en sommes arrivés à un point où il n'est plus possible de donner son avis, sous peine d'être taxé de raciste, de fasciste ... et de risquer une plainte de nos chères associations droits de l'hommistes. 

Bref, rien de bien condamnable hormis une faute de communication. Mais il faut toutefois signaler que cette réunion était privée et que son contenu n'aurait jamais dû fuiter dans la presse.

 

Le second point est relatif au binationaux, c'est à dire aux joueurs ayant deux nationalités et pouvant donc de ce fait choisir entre deux sélections nationales. Le débat a été posé car certains binationaux étaient formés en France et jouaient avec les équipes françaises de jeunes avant de rejoindre la sélection de leur "autre pays". Des solutions ont été proposées afin de limiter ce phénomène.

Se poser la question ne me semble pas illégitime, bien au contraire. En effet, il ne me semble pas normal que le contribuable français paye la formation de footballeurs qui iront grossir les rangs des équipes étrangères. Pour lutter contre cela, il pourrait être intéressant de mettre en place un dispositif similaire à celui de l'ENA. Concrètement, il s'agirait d'un engagement écrit à jouer pour l'équipe de France durant un certain laps de temps en échange de la gratuité de la formation. En cas de rupture de ce contrat, le joueur devrait alors rembourser tout ou partie des coûts engagés.

 

Dans cette histoire, Mediapart a donc créé une polémique de toute pièce afin de faire le buzz et d'accroître l'audience de son site internet. Une fois de plus la recherche du profit est à l'origine de bien des problèmes.

Personnellement, j'apporte mon soutien à Laurent Blanc et souhaite vivement que ce dernier reste en fonction afin qu'il continue à reconstruire une équipe de France qui en a bien besoin.

 

Outre des questions de morale, de déontologie et d'éthique, ce prétendu scandale soulève également deux interrogations qui me semblent très importantes et sur lesquelles il serait préférable de prendre position.

La première est relative à la confidentialité. Clairement la réunion du 8 novembre était une réunion privée. De ce fait, les propos tenus n'auraient jamais dû sortir dans la presse. Or aujourd'hui, la moindre parole prononcée dans un cadre particulier est très rapidement mise sur la place publique. Évidemment, sortis de leur contexte, des mots peuvent prendre un tout autre sens.

Cette prétendue transparence dans les actes et les discours revient donc aujourd'hui à rendre public de plus en plus d'informations qui relèvent de la sphère privée. Le risque est alors de tomber dans une psychose, chacun surveillant ses dires, pesant longuement ses mots ... ce qui conduira très probablement à la multiplication de discours aseptisés et sans réelle prise de position.

 

Le second aspect concerne la binationalité. Étant directement concerné par le sujet, je peux d'autant plus m'exprimer librement sur la question. En effet, je possède à la fois la nationalité française et la nationalité italienne depuis mon plus jeune âge. Néanmoins, outre une famille d'origine italienne, je n'ai aucun lien réel avec l'Italie. De fait, je ne parle pas la langue, ne connais pas son Histoire et ne m'y suis rendu qu'une fois de mon vivant. Pourquoi alors conserver les deux nationalités me direz-vous ? Et bien tout simplement car en abandonner une représente un véritable parcours du combattant dans les méandres de l'Administration.

Pour autant, je n'arrive pas à comprendre comment on peut avoir deux nationalités et s'en revendiquer. Je peux concevoir que l'on soit attaché à ses origines mais il est un moment où il convient de choisir sa patrie et de jouer pleinement son rôle de citoyen. En conséquence, il me semble nécessaire d'abolir la double nationalité et de mettre en demeure les binationaux de faire un choix.

Cela serait peut-être compliqué pour certains mais pour moi il va sans dire que ma décision s'impose d'elle même tant je n'ai qu'un seul pays : la France.

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 18:32

François Fillon se rend ce dimanche à Rome pour les cérémonies de béatification du Pape Jean-Paul II, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Cette délégation représente la France à titre officiel. En Europe, en dehors de l'Italie et de la Pologne, concernées au premier chef, qui seront représentées par leur président de la République, la France est le seul pays représenté à ce niveau. Nicolas Sarkozy avait un temps envisagé de se rendre lui-même à Rome, mais en plein débat sur la laïcité, il y a renoncé pour ne pas créer de polémique. Le 19 avril dernier, le porte-parole du gouvernement François Baroin, avait confirmé le déplacement du Premier ministre à la cérémonie du Vatican en soulignant que "la France est la fille aînée de l'église".

Source : rtl.fr

 

Décidément, la présidence de Nicolas Sarkozy est bien celle de la rupture. Enfin celle de la rupture avec nos valeurs, nos traditions ... Cette nouvelle incartade n'est donc que la suite logique de toutes les conneries du président.

 

Deux choses sont à distinguer dans cette affaire. La béatification de Jean-Paul II d'une part et le fait que notre pays soit représenté à une cérémonie religieuse d'autre part.

Évacuons de suite le premier point. Personnellement je me contrefiche complètement de ce non-évènement. Tant mieux si cela intéresse des millions de gens par delà le monde mais ce n'est pas mon cas. D'ailleurs je pense que la religion n'est qu'une grosse escroquerie inventée par l'Homme pour manipuler d'autres Hommes.

 

En réalité la polémique concerne davantage le déplacement de ministres Français à Rome. Évidemment rien n'empêche un homme politique d'avoir des convictions religieuses et d'assister à des commémorations en tout genre. Là où le bât blesse est que François Fillon, Claude Guéant et Alain Juppé ne se sont pas rendus en Italie à titre personnel mais bien au nom de la France.

 

En ces temps de débat sur la laïcité, il semble donc bien étrange que nos dirigeants enfreignent sciemment la loi de 1905 qu'ils ont tant encensé il y a peu. Clairement la France est un pays laïc et cette visite est donc complètement inappropriée. D'ailleurs, la France est la seule nation européenne à envoyer des représentants, en dehors évidemment de l'Italie et de la Pologne qui sont directement concernées.

 

Nicolas Sarkozy serait-il donc devenu fou ? Pas du tout. Au contraire, il s'agit d'une manoeuvre tout à fait calculée qui s'insère dans la continuité d'autres actions à l'instar du déplacement au Puy-en-Velay. Par ces biais, le président cherche à séduire l'électorat catholique qui s'est quelque peu détourné de lui ces derniers temps.

 

Cette nouvelle polémique n'a finalement rien d'étonnant lorsque l'on regarde le parcours de Nicolas Sarkozy. Une fois de plus, ce dernier a choisi de sacrifier traditions, valeurs ... sur l'autel de ses ambitions. Gageons que cela n'est qu'une étape et que le meilleur/pire est à venir dès lors que la campagne présidentielle aura réellement débutée ...

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