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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 17:56

Un groupe de diplomates français de générations différentes, certains actifs, d'autres à la retraite, et d'obédiences politiques variées, a décidé de livrer son analyse critique de la politique extérieure de la France sous Nicolas Sarkozy. En choisissant l'anonymat, ils ont imité le groupe Surcouf émanant des milieux militaires, dénonçant lui aussi certains choix du chef de l'Etat. Le pseudonyme collectif qu'ils ont choisi est "Marly" – du nom du café où ils se sont réunis la première fois. 

Source : lemonde.fr

 

Décidément, Nicolas Sarkozy n'est pas vraiment épargné en ce moment. En plus de sondages catastrophiques, de reproches provenant de l'opposition mais aussi de sa propre majorité, voilà qu'un nouveau corps d'Etat, après les policiers et les magistrats, s'opposent au président de la République.

 

Il faut toutefois reconnaître que notre leader minimo le mérite bien tant il mène une politique contestable, ou pire dirige le pays à vue. Ces derniers balbutiements se sont exprimés en matière de politique étrangère, ce qui a conduit à ridiculiser encore un peu plus notre pays sur la scène internationale.

 

Le problème n'est pas tant de ne pas avoir su prévoir les aspirations à la liberté des pays arabes. En effet, très peu d'individus, voire aucun, n'ont  réussi à anticiper la révolution tunisienne. En revanche, là où le bât blesse est la réponse des autorités françaises qui n'a pas été à la hauteur. Ainsi, les premières réactions ont été de proposer un soutien aux régimes en place. De plus, on a pu voir que, par la suite, les commentaires se sont révélés plus que prudents.

 

Clairement le comportement de la France n'a pas été approprié. En même temps, comment peut-on condamner aujourd'hui un régime que l'on a soutenu et encensé la veille ? Et c'est bien là toute la contradiction de ce gouvernement qui, en cherchant à ménager à la fois la chèvre et le chou, a encore perdu en crédibilité. C'est d'ailleurs ce que viennent rappeler ces diplomates dans leur tribune.

 

Parallèlement aux errements purement politiques, il me semble important de noter que nous ne nous donnons pas les moyens de nos ambitions. Effectivement, comment porter haut la voix de la France alors même que le ministère des affaires étrangères subit des coupes budgétaires sévères ? De même, comment peut-on espérer être écoutés et respectés par les autres nations lorsque le chef d'Etat se conduit en VRP cherchant à tout prix à refourguer des avions dont personne ne veut ? Enfin, comment accorder du crédit à une nation dont le président se révèle être une véritable girouette et qui réalise un grand-écart quasi permanent entre les actes et les mots ?

 

Il semble donc évident que la situation ne peut décemment plus durer. Des actions à plus ou moins brèves échéances doivent alors être mises en oeuvre pour qu'enfin notre pays retrouve sa place parmi les grandes nations du monde. Concrètement, cela passe tout d'abord par l'allocation de ressources en quantité suffisante aux ambassades afin que celles-ci puissent réellement accomplir leurs missions.

En outre, il me semble nécessaire de redéfinir une ligne politique claire dans la gestion de nos relations avec l'étranger. Je crois que nous devons chercher à allier considérations commerciales et aspects plus moraux, humains dans la lignée des politiques menées sous le général de Gaulle.

Enfin, je pense qu'il est impératif que notre pays s'affranchisse des différentes tutelles auxquelles il se soumet. Je pense notamment à l'OTAN qui n'a plus lieu d'être mais aussi à l'Union Européenne et sa "haute représentante pour les affaires étrangères".

 

Jusqu'en 2007, la France était une nation respectée et écoutée sur la scène internationale. Néanmoins, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy et en raison notamment de ses multiples maladresses, notre pays a perdu en crédibilité, le réduisant au rang de supplétif. Je crois que nous ne pouvons, en lien avec notre Histoire, nous contenter d'un rôle secondaire dans la marche du monde.

La France peut et doit retrouver son statut de grand parmi les grands. Mais pour cela, une des conditions est de refermer au plus vite la parenthèse sarkozyste.

 


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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 18:24

Comme je l'écrivais quelques jours plus tôt dans un précédent article, le peuple tunisien manifestait dans les rues du pays. Depuis, la situation a nettement évolué. En effet, la contestation initialement pacifique et à portée économique s'est rapidement transformé en un mouvement populaire, parfois violent, à visée politique. Cette mutation a toutefois été rendu possible par l'action inappropriée du pouvoir en place. Rappelons seulement que la police et l'armée avaient la possibilité, voire l'ordre, de tirer à balles réelles sur la foule.

 

La conséquence de cette révolte paraissait impossible il y a encore peu de temps. Pour autant, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a finalement quitté le pouvoir après 23 ans de règne et a fui le pays en direction de l'Arabie Saoudite.

La Tunisie est donc aujourd'hui à un tournant de son Histoire. Effectivement, de nouvelles élections devraient prochainement avoir lieu sous l'impulsion de Foued Mebazaa, ancien président du Parlement et président de la République par intérim.

Pour autant, tout ne sera pas simple rien n'est encore gagné. D'ailleurs, la situation reste encore fragile dans le pays avec une recrudescence des violences et notamment de nombreuses scènes de pillages.

 

Je crois que les jours et les semaines à venir seront décisifs pour le futur de la Tunisie. Pour le moment on constate une certaine inertie dans la gestion du pays. Il me semble donc impératif de tourner rapidement la page Ben Ali et de commencer à écrire un nouveau chapitre. Il ne faut cependant pas être naïf. Car n'oublions pas que le président en fuite a gouverné d'une main de fer durant 23 ans, tenant à la fois le monde politique, économique et médiatique.

 

A l'inverse, le pessimisme ne doit pas non plus dominer. Le peuple tunisien a ouvert la voie d'un renouveau démocratique. Il faut maintenant prendre le relais de la population afin d'inscrire ces avancées dans la durée. Je crois que ce rôle est notamment dévolu aux intellectuels, aux politiques mais aussi à la société civile qui ne doit pas se laisser totalement déposséder de son initiative. 

 

Il me semble également nécessaire que la Tunisie puisse s'appuyer sur d'autres Etats pour se reconstruire. Je pense évidemment aux pays voisins mais surtout à la France, du fait de notre passé commun. A titre personnel, j'ai trouvé les réactions françaises timides voire déplacées dans l'unique but de ménager la chèvre et le chou. D'ailleurs, les commentaires se font plus incisifs à l'encontre du régime déchu maintenant que la situation s'est décantée. Mention spéciale à Michèle Alliot-Marie, ministre des affaires étrangères, qui a proposé "le savoir-faire de nos forces de sécurité " à la police tunisienne afin "de régler les situations sécuritaires". La communauté internationale doit se tenir prête à intervenir en cas de sollicitation de la part de l'Etat tunisien et non chercher à s'ingérer dans les affaires internes d'une nation souveraine.

 

Après 1956, 2011 est une année charnière pour la Tunisie. Le renversement de Ben Ali n'est qu'une étape. Il ne s'agit que du prologue d'une nouvelle aventure pour tout un peuple. Espérons simplement que la Révolution de 2011 soit à la hauteur de celle de 1789 ...

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 17:36

« Je fréquente la Chine depuis plus de trente ans et je peux vous dire que le marché chinois du BTP, hormis Hongkong, est inaccessible aux entreprises non chinoises. Les Chinois s'appuient sur un énorme marché intérieur, une devise sous-évaluée et de faibles coûts salariaux pour gagner des marchés. De plus, ils ont un gouvernement et des fonctionnaires qui font bloc pour distribuer des subsides et aider leurs entreprises à conquérir des marchés, ce qui n'est pas vraiment le cas en Europe. Il y a distorsion de concurrence quand on les voit arriver sur des appels d'offres internationaux avec des prix inférieurs de 20% aux nôtres. L'Europe, dans ce domaine, fait preuve de naïveté. Bruxelles doit donc modifier ses relations avec la Chine, sinon cette distorsion de concurrence va intensifier la machine à détruire massivement des emplois. Le préalable serait d'obtenir une réévaluation de leur monnaie face à l'euro. Le laisser-faire en l'occurrence n'est pas une solution. Il serait en tout cas inadmissible que des subventions européennes soient accordées pour des affaires en Europe traitées par des entreprises chinoises qui n'exécuteraient pas les contrats dans les conditions et les standards sociaux, économiques et fiscaux européens. Il faut faire vite. Le phénomène atteint une vitesse et une ampleur considérables. La Chine développe à présent des produits à forte valeur ajoutée et l'Europe se fait distancer. Prenons l'exemple de la téléphonie mobile : il y a trente ans, l'Europe imposait au monde la norme GSM. Aujourd'hui, c'est un Chinois, Huawei, qui est devenu leader de l'équipement avec 60 000 ingénieurs en R&D

 

Voila les propos qu'a tenus Martin Bouygues dans le magazine Challenges au sujet de la Chine et de l'hypocrisie européenne. Discours assez surprenant dans la mesure où la plupart des grands patrons se prosternent devant l'empire du Milieu. A leur décharge, remarquons que les hommes politiques ne font guère mieux. Le dernier exemple en date étant bien évidemment la visite du président chinois Hu Jintao en France.

 

On peut donc saluer cette prise de conscience de la part de cet homme. Néanmoins, la situation n'est pas nouvelle et  il est donc étonnant que Martin Bouygues n'ait pas réagi plus tôt. En effet, cela fait des années, au moins depuis 2001 et l'entrée de la Chine à l'OMC, que l'Union Européenne est le dindon de la farce. Ainsi, l'Europe se retrouve au centre d'un jeu de dupes entre la Chine et les Etats-Unis, l'un finançant la dette américaine et l'autre achetant les produits chinois. Bref, la Chine floute de nombreuses nations et personne ne dit rien. Le dernier G20 illustrant à merveille cela.

 

Mais en réalité quel est donc le problème ?

Vaste question que celle-ci. Pour répondre brièvement, je dirais que le problème est la Chine, ou tout du moins la politique menée par le pouvoir en place. Il apparaît clairement qu'aujourd'hui ce pays représente une menace pour les économies occidentales. Effectivement, la Chine dispose d'avantages concurrentiels décisifs qui lui permettent de profiter substantiellement de la mondialisation. Je pense notamment à sa politique en termes de salaires, de protection sociale, d'environnement ... Pour simplifier, ce pays pratique un dumping social, fiscal, environnemental, monétaire ... et j'en passe.

 

Mais est-ce vraiment condamnable et en quoi cela nous concerne-t-il ?

En soit, on ne peut pas blâmer la Chine pour son comportement dans la mesure où elle défend seulement ses intérêts. En revanche, on peut remarquer que cette politique est menée au détriment des autres nations. En effet, les délocalisations et donc l'augmentation du chômage en sont une conséquence directe. On peut alors considérer que l'on est en présence d'un jeu à somme nulle dans le sens où ce que la Chine gagne, les autres le perdent.

Toutefois, pour être tout à fait honnête, il faut bien reconnaître que la Chine n'est pas l'unique problème de l'Union Européenne. De fait, il existe d'autres phénomènes, plus ou moins intrinsèques, qui permettent d'expliquer comment nous en sommes arrivés à cette situation.

 

Cela signifie-t-il alors que la Chine va gagner la partie ?

Bien sûr que non, et heureusement. Aucune situation n'est inéluctable et comme l'aurait dit Napoléon, "impossible n'est pas Français". Des solutions existent donc afin de ne plus être le dindon de la farce. Pour moi, il est grand temps d'arrêter de se voiler la face et d'enfin réagir. Concrètement, cela revient à utiliser les mêmes armes que nos adversaires. Protectionnisme, monétisation de la dette, fonds souverains ... doivent ainsi devenir nos nouveau moyens de lutte dans cette mondialisation sans merci.

 

Au final, rien de nouveau sous le soleil. En effet, cela fait maintenant plusieurs mois voire années que je m'évertue à défendre ses positions. Parfois je désespère de voir que rien ne change. Malgré tout, l'espoir resurgit périodiquement lorsque des personnalités politiques, économiques ou médiatiques abondent dans mon sens. C'était déjà le cas lorsqu'Eric Zemmour avait confirmé ma vision de la domination de l'UE par l'Allemagne. C'est aujourd'hui la même chose grâce à Martin Bouygues.

Qui sera donc le prochain ?

 

 

 

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 12:08

Voila le feuilleton de l'été : le cas des Roms en France.

Tout commence le 16 juillet lorsqu'un individu force un barrage à Saint Aignan en écrasant au passage un gendarme. Au barrage suivant, les forces de l’ordre ouvrent le feu sur le véhicule, tuant le passager. Le 17 juillet, une cinquantaine de Gitans cagoulés et armés déferlent sur la commune de Saint Aignan où ils attaquent la gendarmerie.

Par la suite, le président Sarkozy entre en scène avec ses discours sécuritaires et décide de convoquer une réunion ministérielle consacrée aux gens du voyage. 

Depuis, plusieurs camps ont été démantelés partout en France et des critiques se sont faites entendre tant au niveau national qu'international.

 

Je ne reviendrai pas sur le bien-fondé de la destruction des campements et de l'expulsion des Roms. En effet, ces camps sont souvent insalubres et construits dans des endroits inappropriés. D'ailleurs, la majorité est installée de manière tout à fait illégale. Concernant les expulsions, je ne trouve pas anormal de renvoyer dans leur pays des gens qui n'ont pas le droit de résider sur le territoire français.

Pour autant, je ne donne pas un blanc-seing au gouvernement. Effectivement, si je suis d'accord sur le fond du problème, la forme me laisse perplexe. La situation des Roms n'est pas nouvelle et son traitement actuel constitue, pour grande partie, un dérivatif mais j'y reviendrai dans un prochain article. En outre, cette question ne se résoudra pas uniquement par des expulsions dans la mesure où il implique un certain nombre d'acteurs, notamment au niveau européen. Pour moi, le sujet des Roms doit être discuté au niveau de l'Union Européenne puisqu'il est une conséquence directe de son évolution, et est lié, en particulier, à l'existence de l'espace Schengen. 

 

En réalité, ce qui me dérange le plus dans cette affaire, ce sont les reproches ont été exprimés. Je ne parle évidemment pas des accusations lancées par le PS, l'extrême gauche ou certains membres de l'UMP (Villepin ...) tant celles-ci font parties intégrantes du jeu politique. Je m'intéresse ici aux réprobations signifiées par le Pape et l'ONU.

Alors évidemment chacun a le droit d'avoir un avis sur le sujet et de l'exprimer. Malgré tout, il s'agit là d'instances internationales qui doivent donc garder une certaine réserve. Personnellement, je trouve ces différentes réflexions inappropriées et d'autant plus déplacées que leurs émetteurs ne sont pas des modèles de vertu.

Commençons par le Pape. Celui-ci, dans une sortie médiatique que l'on aurait préféré entendre à l'occasion du scandale des prêtres pédophiles, a rappelé la nécessité de "savoir accueillir les légitimes diversités humaines". La belle affaire. Évidemment, il n'a pas tort et ses propos ne peuvent être contestés sur le fond. De plus, Benoît XVI est dans son rôle puisqu'il prône la tolérance, le respect ... Toutefois, il est indéniable que l'homme d'église est complètement coupé des réalités et qu'il n'est pas en charge d'un pays. Il est évident que la France doit pouvoir accueillir un certain nombre d'individus sur son territoire mais il est tout autant logique qu'elle ait le droit d'en refuser l'accès à d'autres, surtout lorsque ceux-ci présentent manifestement des difficultés d'intégration.

Mais le Pape a été épaulé dans sa bêtise par le CERD (Comité pour l'Elimination de la Discrimination Raciale de l'ONU). En effet, ce dernier "s'inquiète de la montée des manifestations et des violences à caractère raciste envers les Roms". Alors là, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. De fait, ce comité est composé, entre autres, de : l'Algérie, la Russie, la Roumanie, la Chine, le Pakistan, l'Inde, la Turquie ou encore le Niger. Or, ces pays sont bien connus pour leur respect acharné des droits de l'Homme et l'absence de discrimination envers les minorités ethniques présentes dans leurs pays. Voila une belle illustration du proverbe : "Voir la paille dans l'oeil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien".

 

Alors bien sûr, cet article est totalement subjectif et partial dans la mesure où je défends mon pays alors que celui-ci est attaqué. Pour autant, il me semble indiscutable que nos détracteurs sont assez mal placés pour émettre une quelconque critique à notre égard. En outre, je supporte mal que des éléments extérieurs sans légitimité incontestable se permettent d'intervenir dans nos affaires internes. Je regrette que les Français ne soient plus souverains en leur pays et que des organismes discutables se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Cela est d'ailleurs tout le problème de cette europe qui s'immisce sans cesse dans la vie des nations.

 

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 13:20

Énorme tapage au ministère de la Défense et à l'état-major des armées, après l'interview qu'a donnée le général de division (trois étoiles) Vincent Desportes au Monde. Cet officier qui commande actuellement le Collège interarmées de défense tient un discours que nombre de militaires et d'experts de l'Afghanistan partagent. À savoir que la guerre engagée depuis 8 ans et demi par les États-Unis et leurs alliés est mal partie, que les insurgés mettent à mal la stratégie déployée par la coalition occidentale et que les deux options militaires successivement employées jusqu'à aujourd'hui ne donnent pas de résultat tangible. Desportes n'y va pas par quatre chemins, quand il écrit, avec raison : "Factuellement, la situation n'a jamais été pire." Il donne également un avis tranché quand il estime que le président Barack Obama a choisi la demi-mesure en acceptant d'envoyer 30.000 hommes en renfort, "alors que ce devait être zéro ou 100.000 de plus. On ne fait pas de demi-guerres." Le troisième argument de l'officier est tout aussi assez sévère : "C'est une guerre américaine. Quand vous êtes actionnaire à 1 %, vous n'avez pas la parole."

Il semble bien qu'une lourde sanction soit sur le point d'être prise à son encontre et que Vincent Desportes soit très près d'être relevé de son commandement, qu'il quittera de toute façon le 31 août pour rejoindre le "cadre de réserve". Il pourrait également être mis à la retraite d'office, sanction rarissime d'une extrême gravité. Il est convoqué vendredi soir par l'amiral Édouard Guillaud, chef d'état-major des armées, qui a manifesté son courroux dans la matinée au micro d'Europe 1, en évoquant une "faute" de Vincent Desportes : "Je pense que c'est une opinion malvenue et que je qualifierais d'irresponsable, car elle vient de quelqu'un qui est en activité et qui, de ce fait, a une crédibilité."

Source : lepoint.fr

 

Deux éléments m'ont interpellé dans cette histoire. Le premier est relatif à la sortie médiatique de ce général et le second concerne évidemment la situation en Afghanistan.

 

En règle générale, peu de choses filtrent des différentes opérations militaires auxquelles participe la France. De même, l'armée n'est pas réputée pour être un grande communicante. Néanmoins, il arrive de temps en temps que des soldats ou officiers s'expriment pour informer la population de la réalité des choses mais aussi pour partager leur mal-être.

C'est donc ce qu'a fait Vincent Desportes dans une interview donnée au Monde. Je crois que cette sortie est symptomatique de la coupure, de l'incompréhension qui existe entre les forces de l'ordre (armée, police, gendarmerie) et les politiques. En effet, ce n'est pas la première fois qu'un gradé utilise les médias pour relayer une position ignorée par la hiérarchie.

Selon le Point, ce général va être sanctionné. Si l'on suit la loi, cela est logique car il a outrepassé son devoir de réserve. Toutefois, je trouve cela anormal. Cet entretien n'a pas été accordé pour nuire à quelqu'un mais au contraire pour susciter une prise de conscience collective.

Par ailleurs, je trouve ce devoir de réserve stupide. Il revient uniquement à brider les militaires qui ne peuvent ainsi exprimer leurs revendications à la vue de tous, contrairement, par exemple, aux policiers qui peuvent être syndiqués. Je crois donc qu'il serait bon de supprimer ce devoir de réserve qui consiste en une limitation de la liberté d'expression. Malheureusement, il est peu probable que cela soit fait un jour puisqu'il permet de museler une partie de la population qui aurait sûrement beaucoup de choses à dire.

 

Concernant l'Afghanistan maintenant, je continue à penser, comme je l'avais exprimé dans un précédent article, que ce conflit est une boucherie sans fin dans laquelle la France n'a pas sa place. Les propos du général Desportes me confortent d'ailleurs dans mes positions puisqu'il reconnaît lui-même que la guerre en Afghanistan est un échec pur et simple et que la situation ne va qu'en empirant. Notre pays s'est engagé, à raison, dans ce combat en 2001. Mais près de 9 ans plus tard, peu de choses ont changé et nos soldats continuent à tomber au champ d'honneur. Comment peut-on penser nous arriverons à nous sortir de ce bourbier alors même que les Russes ont échoué, avec des troupes en nombre considérable, voilà près de 20 ans ?

Pour moi, ce conflit est gouffre dans lequel la France s'enfonce. Je crois donc que notre pays doit rappeler ses troupes au plus vite afin de mettre un terme à cette hécatombe. Il s'agit là d'une guerre qui ne nous concerne pas. Ce sont aux Afghans de se mobiliser pour sauver leur pays. Pour cela, ils doivent chercher à développer les activités civiles et surtout lutter contre la corruption qui gangrène ce pays, jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat.

 

En Afghanistan, la France n'a rien à gagner mais elle y a tout à perdre ...

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5 juin 2010 6 05 /06 /juin /2010 12:07

Comme vous le savez sûrement, l'armée israélienne a pris, lundi, le contrôle de navires transportant de l'aide humanitaire et souhaitant forcer le blocus du territoire palestinien. Là où le bas blesse est que durant ces abordages, des affrontements ont éclaté sur le sixième bateau, causant ainsi plusieurs morts.

Dans cet article, je reviendrai uniquement sur l'opération en-elle même afin de m'interroger sur les torts éventuels des différents protagonistes.

 

Depuis le début de semaine, toute la presse parle de ces évènements. Chacun donne son opinion, même sans vraiment savoir ce qu'il s'est passé. Toutefois, on peut remarquer que cette affaire est souvent traitée de la même manière : la méchante armée israélienne contre les gentils humanitaires pro-palestiniens. Personnellement, je crois que, dans la vie, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir.

 

Revenons donc sur les faits pour essayer de mieux comprendre la situation.

Israël est un état souverain disposant d'un gouvernement, d'un parlement, d'une armée ... Un Etat classique en somme. Néanmoins, celui-ci exerce un blocus sur Gaza, ce qui est effectivement discutable mais ce n'est pas le sujet du jour.

 

Le problème qui nous intéresse commence à partir du moment où des navires étrangers souhaitent pénétrer dans les eaux territoriales israéliennes pour apporter de l'aide humanitaire. Voici donc le premier élément de conflit. En effet, ces navires n'avaient pas l'accord d'Israël pour naviguer dans ses eaux. Malgré plusieurs injonctions de changer de cap, le convoi a continué sa route. Il s'agit donc là d'une provocation inutile alors que la situation dans cette zone est déjà tendue. Ce sentiment est d'autant plus renforcé que l'Etat hébreu avait proposé d'acheminer lui-même la cargaison par voie terrestre. Le but du convoi aurait donc été atteint mais la proposition a été rejetée. On peut donc s'interroger sur les intentions réelles de ces "humanitaires".

 

Finalement, Israël a décidé de prendre le contrôle des navires. Cependant, l'opération militaire a eu lieu dans les eaux internationales. Il s'agit là d'une grave faute contraire au droit international et pour laquelle le gouvernement devra être sanctionné.

Pour autant, cela est anecdotique comparé aux conséquences de l'assaut. En effet, même si tout s'est déroulé pacifiquement pour les cinq premiers navires, l'intervention a tourné au carnage sur le sixième. Il en résulte alors la mort de neuf militants turcs pro-palestiniens.

 

Les témoignages concernant ces évènements divergent. Effectivement, certains attestent que les soldats israéliens ont ouvert le feu avant même d'avoir posé le pied sur le pont. D'autres, au contraire, jurent que les soldats n'ont fait que se défendre, après avoir été attaqués par des individus armés de barres de fer.

Même si je ne suis sûr de rien, et une enquête sera nécessaire pour faire toute la vérité, et en m'appuyant sur quelques vidéos, il semblerait que la seconde version soit la plus plausible. De fait, il apparaît que seul le dernier bateau a connu une telle catastrophe. Si les soldats avaient réellement voulu "casser de l'humanitaire", on peut supposer que des débordements auraient eu lieu sur les autres navires. De plus, il me semble inimaginable que les autorités israéliennes aient ordonné ou cautionné ces agissements dans la mesure où ceux-ci tendent à fragiliser grandement le gouvernement sur la scène internationale. Enfin, il est incontestable que les passagers du navire turc possédaient diverses armes. Or cela est plutôt étrange pour une mission humanitaire.

Malgré tout, il ne faut pas exclure la possibilité d'une bavure de la part de Tsahal.

 

Au final, il apparaît clairement que cette affaire est assez complexe. Contrairement à l'avis de la majorité d'opinion publique, je crois que les torts sont partagés et qu'aucune des deux parties n'est irréprochable. 

Ces évènements n'auront finalement servi qu'à éloigner un peu plus les espoirs de paix dans cette région du monde. Ce conflit dure depuis trop longtemps et il me semble urgent d'y mettre un terme. Chacun doit prendre ses responsabilités pour permettre la création d'un Etat palestinien et aboutir enfin à des relations apaisées entre deux états souverains.

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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 11:04
Arrêté en 2007 pour trafic de drogue (il possédait 4030 grammes d'héroïne), Akmal Shaikh a été exécuté le 29 décembre par les autorités chinoises. Cette condamnation à mort d'un Européen est une première depuis 1951 mais il faut savoir que la Chine exécute chaque année entre 1700 et 5000 personnes selon les sources.
La sentence suit des mois de pressions de la part d'ONG et du gouvernement britannique pour convaincre la justice chinoise de la fragilité de l'accusé, atteint de troubles bipolaires. «Aucune clémence n'a été accordée à un homme qui était clairement malade psychologiquement».
Source : lefigaro.fr

Ma réaction pourrait paraître étrange tant je suis attaché à la souveraineté des Etats. Néanmoins, je crois qu'avec cet acte, la Chine dépasse les bornes de l'entendement. Cette nation fait fi des instances internationales ainsi que des autres pays. La Chine défie chaque jour un peu plus le reste du monde et nous nous restons sans rien faire, à nous faire rouler dans la farine par cette pseudo démocratie.
Je prends seulement quelques exemples. L'échec du sommet de Copenhague est, en partie, dû au souhait de la Chine de ne pas réduire ses émissions de CO2. Cela s'explique aisément dans la mesure où ce pays est, avec les Etats-Unis, le plus gros pollueur au monde. Intégrer des contraintes environnementales reviendrait à porter un coup drastique à son économie.
De plus, il ne faut pas oublier que la Chine reste un pays peu respectueux des droits de l'Homme. Je pense notamment au cas du Tibet mais on pourrait également rajouter l'exploitation du peuple chinois avec des conditions de travail exécrables et une protection sociale inexistante.
Enfin, la Chine use et abuse d'un protectionnisme déguisé par le biais, entre autres, de sa monnaie sans aucune sanction de la part de l'OMC.

Nous sommes arrivés aujourd'hui à un point où la Chine prend de plus en plus le contrôle du monde et fait ce qui lui plaît sans aucune réaction de la communauté internationale.
Je crois que malheureusement nos dirigeants n'oseront s'élever contre ce pays tant les intérêts économiques sont privilégiés. Pourtant, même s'il est vrai que la plupart de nos biens de consommation proviennent de Chine du fait des délocalisations, il n'en reste pas moins que l'économie chinoise dépend considérablement de nos importations et de nos entreprises. Nous avons donc un levier d'action pour faire flancher la Chine.

Nous peuple français, pays des droits de l'Homme et vous peuples européens, il est tant d'agir pour qu'enfin la Chine arrête de nous rouler dans la farine comme elle le fait depuis tant d'années. Evidemment/malheureusement, ce n'est pas à notre niveau que les choses vont changer. C'est à notre gouvernement et aux instances internationales de faire preuve de courage et de lutter contre ce phénomène.
Je crois que la mise en place d'un protectionnisme européen permettrait à terme la relocalisation de nos entreprises. Relocalisation qui, en outre, est bon pour l'environnement puisque l'on s'affranchirait du transport.

Je crois donc qu'il est grand temps de dire aux dirigeants chinois d'aller se faire ...  et que l'on en a marre d'être prise pour des truffes.


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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 19:09
Après la scène nationale, revenons sur les évènements internationaux de ces derniers jours.


- Le sommet de Copenhague
Ce sommet tant attendu et dont on a tant parlé s'est donc tenu cette semaine pour aboutir à ... rien. Bon, ce jugement est un peu exagéré mais cette réunion devait  parvenir à un accord d'une extrême importance afin de sauver le monde. En plus, Obama devait participer donc on pouvait s'attendre à un succès.
Plus sérieusement, cet échec était prévisible. Comment pouvait-on raisonnablement espérer un fléchissement des Etats-Unis et de la Chine ? Ces pays n'ont que faire du changement climatique et privilégie leurs intérêts nationaux au bien de la planète. Ceux-ci sont pour lutter contre ce phénomène ... mais sans agir. Quelle belle illustration du "faites ce que je dis, pas ce que je fais".
Ce sommet est donc un flop. Néanmoins, il ne faut pas s'arrêter à cela. Au contraire, il faut continuer nos efforts avec nos partenaires qui souhaitent réellement s'engager. Dans l'idéal, il faudrait opérer une marginalisation des américains et des chinois. Malheureusement, cela n'est pas économiquement viable.
Quant à ceux qui souhaitent la mise en place d'objectifs inatteignables, je souhaite leur rappeler que nous, occidentaux, sommes passés par un mode de développement peu respectueux de l'environnement, notamment au 19 ème siècle. Comment peut-on, dès lors, oser vouloir empêcher les pays émergents de faire de même ? Cela est tout simplement stupide et irréalisable !
Enfin, je voulais rappeler à tous les fanatiques et extrémistes écologistes que la France est globalement une bonne élève au niveau international comparé à d'autres pays (Chine, Inde et Etats-Unis notamment qui sont les plus gros pollueurs au monde). Alors arrêtons de culpabiliser  nos concitoyens et faisons pression sur les vrais responsables. Encore faut-il que nos élites en aient réellement la volonté.

- Les Suisses disent non aux minarets
Suite à un référendum ou votation, le peuple suisse a finalement voté à près de 60 % pour l'interdiction de construire des minarets sur leur territoire. Évidemment, suite à ce vote de nombreuses personnalités ont crié au scandale, accusant les Suisses d'islamophobie et de xénophobie. Toutefois, selon les sondages, la plupart des peuples des autres pays européens auraient votés de la même manière. Cela signifierait-il que la majorité des européens est raciste ? Je ne le crois pas.
Ce vote n'exprime pas (forcément) un rejet de l'islam. En effet, il ne faut pas oublier que la présence des minarets n'est pas indispensable pour que chacun puisse exprimer sa foi. Il est tout à fait possible de prier dans une mosquée sans minaret. Leur unique fonction en Europe est de décorer, de faire joli.
Alors certains pensent que puisque les églises sont dotées d'un clocher,  les mosquées ont droit à leur minaret. Je crois que cet argument n'est pas recevable. Effectivement, l'Histoire de France, quoi que l'on en pense, est étroitement liée au christianisme. Ces églises, qui pour certaines sont là depuis des siècles, font partie intégrante de notre patrimoine. Bien que la France soit un pays laïc, la religion chrétienne a eu un impact énorme sur notre évolution. Il  ne faut donc ni oublier, ni renier nos racines et notre passé.
En revanche, et pour ce qui nous concerne, je ne suis pas convaincu qu'une interdiction pure et simple soit la solution idéale. Cela aurait plutôt comme conséquence de braquer une partie de la population qui pourrait se sentir rejetée.  De même, la multiplication de tels édifices, qui ne n'appartiennent pas réellement à notre culture, pourrait déranger une autre partie de la population. Concrètement, il me semble inutile de construire des minarets partout en France dans la mesure où cela aurait plus d'inconvénients que d'avantages.
Je pense donc que chacun doit faire un effort pour que nous puissions vivre tous ensemble. Cela passe évidemment par l'acceptation et le respect de codes, de normes, de valeurs communs. Ceux-ci pourraient d'ailleurs être mis en exergue par l'actuel débat sur l'identité national.
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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 12:54
Décidément, Barack Obama est vraiment génial ! Après avoir laminé ses adversaires lors des dernières élections puis vaincu une mouche par KO, il obtient maintenant le prix Nobel de la paix.
Pour rappel, ce prix vient récompenser « la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix » selon les volontés, définies par testament, d'Alfred Nobel. Cela comprend la lutte pour la paix, les droits de l'homme, l'aide humanitaire, la liberté.

Alors bien sûr, certains diront qu'Obama mérite amplement cette récompense dans la mesure où il rompt clairement avec la politique belliqueuse de l'administration Bush. Il est en effet indéniable que le nouveau président américain se distingue de son prédécesseur par sa volonté de dialogue au niveau international.
Toutefois, je crois qu'il est nécessaire de dissocier les actes de la parole. Ainsi, bien qu'Obama soit volontaire et promette monts et merveilles dans ses discours, il n'en reste pas moins que les actions concrètes restent plus que limitées voire inexistantes.
En outre, il me semble paradoxal d'accorder le Nobel de la paix à un dirigeant politique dont la nation occupe militairement deux pays et qui à renforcer le contingent américain dans une de ces deux zones.

Je crois donc que ce prix n'a pas été accordé à la bonne personne. D'ailleurs, Hu Jia, le dissident chinois actuellement emprisonné, était donné favori. Je soupçonne donc le Comité d'attribution d'être tombé dans l'Obamania omniprésente aujourd'hui.
Cette année, le prix Nobel de la paix a, en fin de compte, récompensé une cote de popularité, une sympathie envers un homme plutôt que de réels efforts pour la paix et la stabilité du monde.
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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 18:26
La semaine dernière, deux rendez-vous internationaux ont eu lieu en Europe. Le sommet du G20, tout d'abord, s'est réuni à Londres puis les membres de l'OTAN se sont rencontrés à Strasbourg afin de célébrer les 60 ans de l'organisation.
D'après la plupart des médias, ces rencontres ont été un succès avec d'importantes avancées en matière de coopération internationale. Néanmoins, je ne partage pas cet avis. En effet, que ce soit le sommet du G20 ou celui de l'OTAN, je crois que l'on a pu assister à un échec.
Le G20 réunissait les Hommes les plus puissants de la planète. Beaucoup espéraient qu'il permettrait de poser les fondements d'un nouveau système économique afin de repartir sur de nouvelles bases et d'oublier les erreurs du passé. Pourtant, il n'en est rien. Quelques annonces ont été faites mais rien de très concret. De plus, on peut remarquer une assez faible volonté de rénovation dans la mesure où peu de changements semblent avoir été annoncés.
Le sommet de l'Otan me semble également  avoir été un fiasco. Cela ne concerne pas les déclarations qui y ont été faites car celles-ci étaient prévisibles. Le gros point noir de cet évènement est bien évidemment les affrontements qui se sont déroulés en marge du congrès.
Il convient toutefois de noter l'émergence d'un monde multipolaire avec la reconnaissance accrue des pays émergents.
Globalement, je trouve que ces réunions sont une déception dans la mesure où peu de choses concrètes ont émergé. Les conclusions restent, pour le moment, sous forme d'annonces superficielles. Il faudra donc attendre encore afin d'obtenir de réelles solutions permettant de résoudre nos problèmes actuels.
 

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