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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 17:55

Plus que quelques jours maintenant avant le premier tour de l'élection présidentielle. Certains attendent cela avec impatience, soit pour changer de président, soit simplement car ils en ont marre de cette campagne qui dure et dont on parle partout et tout le temps.

Pour d'autres, ce dimanche 22 avril ne sera en rien différent des autres car ils n'iront pas voter préférant, comme on dit, aller à la pêche. Ceux-là se sont les abstentionnistes qui, à chaque élection, font parler d'eux.

 

Et c'est bien du thème l'abstention dont j'ai envie de traiter aujourd'hui. Car si l'on parle beaucoup des intentions de vote, notamment pour les cinq candidats principaux, il est assez peu fait mention du taux d'abstention. Pourtant, celui-ci sera probablement, une fois encore, élevé. Certains parlent de dépasser le record de 2002 (environ 2008) voire même de franchir la barre des 30 %. Alors même que ce taux connaît fréquemment des envolées, rien n'est fait pour essayer d'améliorer la situation.

 

Mais pour prendre des mesures correctives, encore faut-il bien cerner le problème. Or les abstentionnistes ne constituent pas une population homogène (âge, CSP ...). Malgré tout, je crois que ce n'est pas tant le profil de l'individu qui est intéressant que les raisons qui le poussent à ne pas aller voter. C'est donc bien de ce côté-là qu'il faut creuser.

 

A mon sens, et ce depuis des années, les motifs d'abstention sont certes variés mais connus de tous. Tout d'abord, il existe une partie de la population qui ne se rend pas aux urnes pour des raisons pratiques (absences, travail ...) sans faire de procuration pour autant. Ensuite, une autre partie ne vote pas par conviction, considérant que ce système n'est pas légitime et que voter revient à le cautionner.

Ainsi, pour ces deux catégories, peu de choses peuvent être envisagées. On peut éventuellement chercher à simplifier les démarches pour établir une procuration mais au vu de sa facilité actuelle, l'impact serait probablement minime.

 

En revanche, il est une catégorie d'abstentionnistes, peut être la plus importante en nombre, qui ne va pas voter par dépit. Il s'agit là de toutes les personnes qui se détournent peu à peu de la politique en raison de déceptions successives. Ne se reconnaissant dans aucun candidat susceptible d'être élu (en somme ceux de l'UMP et du PS), ces personnes choisissent de ne pas se rendre aux urnes. Evidemment le vote blanc est toujours possible. Mais en l'état actuel des choses, quelle différence que de se déplacer ou non ? Clairement aucune. Et c'est bien là toute l'ambigüité de la situation.

 

Personnellement, j'ai du mal à comprendre ceux qui refusent de voter. Outre le fait que nos ancêtres se sont battus pour avoir ce droit, je crois que s'abstenir revient à faire preuve d'une certaine lâcheté. A mon sens, les conséquences des élections sont telles, et d'autant plus pour la présidentielle, qu'il ne faut pas laisser le soin à d'autres de décider.

 

Par ailleurs, je considère que les raisons invoquées par les abstentionnistes sont souvent fumeuses. Certains expliquent de pas trouver de candidat qui leur convient. Cela peut être possible mais tout de même, avec dix candidats ayant des programmes sensiblement différents, il doit bien exister des rapprochements. Evidemment, il n'est pas possible d'être d'accord à 100 % sur tout avec une autre personne mais je suis persuadé que chacun peut trouver un candidat avec des positions proches des siennes ... dès lors qu'un effort de recherche est fait.

 

D'autres considèrent que voter ne sert à rien puisque ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir. Effectivement, ces personnes ont raison sur le fait que deux partis squattent le pouvoir depuis plusieurs décennies. Mais que je sache ces gens là sont élus, ils n'ont pas fait de coup d'Etat pour arriver aux responsabilités. Donc plutôt que de se plaindre et de s'enfermer dans une position qui ne mène à rien. Il serait préférable, justement, d'aller voter pour d'autres individus, pour de nouvelles personnalités qui proposent une offre politique différente.

Forcément, si on considère que François Hollande incarne le changement il ne faut pas s'étonner d'être déçu. Mais cela est bien évidemment valable pour une multitude d'autres personnes.

 

L'abstention est un phénomène ancien qui ne se résoudra pas du jour au lendemain. Pire, celui-ci tend à s'accentuer au fil du temps. Malgré tout, je crois que des efforts peuvent être initiés pour chercher à inverser la tendance.

En premier lieu, la reconnaissance du vote blanc me semble être une nécessité ne serait-ce que pour inciter les gens à se rendre aux urnes. Cela ne sera pas sans poser des problèmes (que fait-on en cas de "victoire" du vote blanc ? ...) mais constituera néanmoins une avancée démocratique.

Ensuite, la question de la proportionnelle doit être examinée attentivement et dans toutes ses formes (partielle, intégrale, à toute les élections ...). Il s'agirait également d'un changement profond du fonctionnement politique de notre pays mais qui permettrait ainsi une meilleure représentativité des citoyens. Mais là encore, il faudra tenir compte, avant de faire un choix, des conséquences d'une telle réforme avec en particulier l'éventualité d'une paralysie du Parlement en l'absence d'une majorité.

Enfin, je pense qu'une réflexion pourrait être menée sur l'opportunité de rendre le vote obligatoire. Car si voter est un droit, c'est aussi un devoir.

 

Mais évidemment le moyen le plus efficace pour lutter contre l'abstention est de rendre la politique plus intéressante pour les Français. Ou plus exactement moins terne. Car beaucoup s'en détournent du fait de l'existence d'une caste qui utilise le pouvoir à des fins personnelles plutôt que dans le sens de l'intérêt général.

 

Or vu la situation de notre classe politique, qu'il s'agisse des dirigeants actuels ou de ceux qui seront au pouvoir demain, il n'y a que peu de raisons d'espérer. Car gageons qu'après quelques années de la gauche, la droite reviendra à la tête de l'Etat avant que notre pays ne connaisse une nouvelle alternance.

Bref, on prend les mêmes et on recommence. Et c'est bien là une des raisons majeures des difficultés de notre pays.

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