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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 18:20

Après presque 7 ans passés chez Over-Blog, c'est avec un petit pincement au cœur que j'ai décidé de changer de plateforme pour passer chez Blogger. Et cela pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, il s'avère qu'Over-Blog impose depuis quelques temps la présence de publicités sur l'ensemble des blogs hébergés. Seule possibilité pour y échapper : le compte premium payant. Ne cautionnant pas ce modèle économique, voulant éviter la pub à mes lecteurs et ne souhaitant pas mettre la main à la poche pour m'en affranchir, la question du départ s'est posée.

Ensuite, la migration vers un nouvel hébergeur me permettait de modifier l'adresse de mon blog. L'ayant choisie à la création en mai 2008, celle-ci n'est plus adaptée aujourd'hui. En effet, il m'était jusqu'alors impossible de mettre en cohérence l'adresse et le nom du blog.

Enfin, ce changement a pu se concrétiser rapidement grâce à une grande facilité dans le transfert des articles sur la nouvelle plateforme. Même s'il a fallu quelques jours pour remettre à plat la mise en page de l'ensemble des articles, je pense que tout est revenu à la normale. Les coquilles étant toujours possibles, n'hésitez pas à me signaler tout problème éventuel.

A partir d'aujourd'hui l'ancien blog ne sera plus mis à jour mais restera a priori en ligne. Afin de continuer à me lire, je vous invite donc à basculer sur la nouvelle version : leschroniquesdetomgu.blogspot.fr

La page facebook reste quant à elle au même endroit. N'hésitez pas à liker et à partager !

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 14:54

Si la parité est un vieux sujet en politique, il n'en reste pas moins que celui-ci revient régulièrement sur le devant de la scène. Et cela a été le cas avec les élections départementales où une réforme du scrutin a imposé de présenter un binôme homme-femme. Si la parité est effectivement respectée dans les assemblées départementales, on en est encore loin au niveau des exécutifs avec seulement 10 femmes présidentes sur 101. Et les chiffres sont tout aussi mauvais au Parlement avec 27 % de femmes à l'Assemblée Nationale et 25 % au Sénat.

Bien que des progrès soient constatés avec le temps, on peut noter que dans notre pays la parité est souvent appréhendée sous son aspect coercitif. Pour preuve, la loi du 6 juin 2000 sur l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives prévoit, entre autres, des amendes pour les partis ne présentant pas 50% de femmes aux élections législatives. Cela ayant pour conséquence de réduire le financement public de 4 M€ pour l'UMP et 1,4 M€ pour le PS.

La lutte contre les carences des partis est certes nécessaire mais insuffisante. A mon sens, il est préférable de s'interroger sur les causes de la sous-représentation des femmes en politique. Car comment combattre un phénomène sans le comprendre ?
Indéniablement les hommes trustent une grande partie des postes. Mais s'arrêter à cette seule explication n'est pas suffisant dans la mesure où on ne peut que constater la grande difficulté à trouver des femmes pour constituer des listes comme aux élections municipales par exemple.
Une autre explication peut alors être avancée. Pendant des décennies voire des siècles, la femme était cantonnée à la gestion du foyer et à l'éducation des enfants. Au fur et à mesure du temps, la femme s'est émancipée et à trouver une nouvelle place dans la société, notamment au travers du travail et de l'autonomie financière.  Aujourd'hui, les femmes doivent alors concilier leur vie de mère, d'épouse, de travailleuse … Endosser de nouvelles responsabilités politiques se révèle donc parfois compliqué.
Enfin, et sans généraliser, on peut imaginer que les femmes se censurent elles-mêmes, par peur de l'inconnu, par manque de confiance … Sentiments pouvant d'ailleurs être renforcé par leur environnement masculin.

On remarque finalement que la vie politique est à l'image de la société avec un certain conservatisme qui perdure et une perpétuation d'une sorte de modèle patriarcal. On retrouve d'ailleurs les mêmes problématiques dans le monde de l'entreprise avec toujours de fortes inégalités hommes-femmes.

Si le paysage politique français n'est clairement pas représentatif de la population en termes de sexe, il ne l'est pas non plus pour ce qui est des catégories socioprofessionnelles. On peut d'ailleurs même dire que ce mal est plus profond dans la mesure où rien n'est réellement fait pour changer la donne.

Là encore se limiter au constat ne suffit pas si l'on souhaite faire évoluer les choses.
Plusieurs raisons peuvent expliquer la prépondérance des cadres et professions libérales aux dépens des ouvriers et employés. Avant toute chose, on peut écarter la seule question des compétences. Certes il existe parfois de fortes disparités de culture et de connaissances liées notamment au parcours scolaire et à la formation mais cela ne justifie en rien l'absence quasi-totale des ouvriers et employés à l'Assemblée Nationale et au Sénat.
En revanche, la question de l'organisation de la vie politique française avec  le (non) statut de l'élu doit être posée. En effet, cela entraine une exclusion de fait d'une partie de la population avec deux barrières principales qui les empêche de se présenter. D'une part, le coût très important d'une campagne électorale ainsi que le seuil des 5% pour le remboursement public. Difficile alors pour les classes populaires de se porter candidat hors des principaux partis politiques. D'autre part, la conciliation d'un mandat avec le monde du travail. Si les professions libérales (médecins, avocats …) peuvent aisément mettre leur carrière entre parenthèse le temps d'une élection, il n'en est clairement pas de même pour un salarié lambda. Au vu de la conjoncture, on peut donc comprendre la réticence à quitter son emploi et ce d'autant plus que l'issue d'une élection est toujours incertaine.
Parallèlement à cela, on peut également ajouter que les préoccupations des gens peuvent différer selon leur catégorie socioprofessionnelle. Autrement dit, les classes populaires ont peut-être d'autres priorités que l'engagement public. Sans parler évidemment de la déception, du désintérêt voire du dégoût croissants des plus modestes pour la politique.

Finalement, on s'aperçoit que la parité est un sujet ancien qui touche à la fois la vie politique et la sphère économique. Cette question de représentativité de la population dans les différentes instances du pays est une réelle problématique qui doit dépasser la seule question des femmes.
Pour l'heure, nos gouvernants ont choisi la voie coercitive avec les résultats que l'on connait. Si des progrès ont été faits, on ne peut que constater que le chemin est encore long. Si la sanction peut être un moyen, elle ne doit pas constituer une fin en soi et il est nécessaire d'adapter notre système et de faire évoluer les mentalités afin de dépasser ce stade.

Attention toutefois à ne pas passer d'un extrême à l'autre en instaurant, si ce n'est déjà fait, une forme de discrimination positive. Car malgré l'adjonction du terme "positif", cela n'en reste pas moins de la discrimination. Et cela reviendrait à enfermer les personnes dans des cases et à les choisir pour ce qu'elles sont, ce qu'elles représentent (sexe, CSP …) et non pour leurs qualités intrinsèques.
Soyons donc vigilants à ce que le remède ne soit pas pire que le mal.

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 09:22

Suite aux évènements de janvier, les notions de cohésion nationale et de citoyenneté refont surface. François Hollande a ainsi fait différentes annonces visant à développer davantage le service civique et a lancé une réflexion sur une nouvelle forme d'engagement des jeunes au service de la nation. Si certains souhaitent rendre obligatoire le service civique, d'autres, notamment à droite (Xavier Bertrand et François Baroin par exemple) évoquent un nouveau service militaire.

 

Aujourd'hui différents dispositifs existent avec leurs forces et leurs faiblesses (service civique, service militaire adapté outre-mer, réserve citoyenne …). Mais avant de chercher à créer ou adapter un service "citoyen", encore faut-il définir les objectifs que l'on souhaite remplir.

 

Clarifier le "pourquoi" avant le "comment" me paraît être une priorité tant ce sont les buts à atteindre qui doivent conditionner à la fois les moyens alloués et les dispositifs mis en place.

Que ce soit le service militaire de l'époque ou le service civique d'aujourd'hui, il apparait que les objectifs poursuivis sont finalement proches. Et ce sont donc sensiblement les mêmes que ce "service citoyen 2.0" doit poursuivre : mixité sociale, ouverture d'esprit et engagement au service de la collectivité. Plus largement, on peut résumer cela par une volonté de redonner un cadre à la jeunesse.

 

Si le consensus autour du "pourquoi" est relativement aisé, il n'en sera pas forcément de même pour le "comment". Gageons ainsi que la question du retour du service militaire sera un sujet de discorde. Impossible donc de passer cette question sous silence dans ce débat.

 

A première vue un retour du service militaire peut effectivement sembler une bonne chose, notamment en raison des aspects discipline et autorité qui font parfois défaut chez certaines personnes. Toutefois ce dispositif rencontre un certain nombre de problématiques qui semblent difficiles à surmonter. Tout d'abord, il apparait que l'armée, du fait de coupes budgétaires importantes, n'a plus aujourd'hui la capacité (en encadrement, logistique et casernes) d'accueillir les conscrits. Ensuite, et depuis la réforme de 1997, l'armée s'est professionnalisée avec les conséquences que cela induit en termes de matériel et de formation et donc de possibilité d'intégration de personnes tierces. Enfin, et nous en revenons à ces fameux objectifs, la question des missions proposées aux jeunes, qui rejettent parfois vivement les aspects militaires, paraît complexe à résoudre. Que feront donc ces appelés dans les casernes : du sport, de la surveillance de bâtiments publics ? Peut-être mais quel intérêt à la fois pour le pays et sa jeunesse ?

Pour moi, un retour du service militaire ne semble donc pas être adapté aux enjeux actuels ni être en phase avec la société d'aujourd'hui. En tout cas pas dans le cadre d'un recours massif. On peut toutefois envisager, dans certains cas précis et clairement identifiés, d'envoyer des jeunes en difficulté dans des centres fermés à encadrement militaire. Cela pouvant être vu comme une alternative à la prison.

 

Si le service militaire a parfois été évoqué, le service civique a quant à lui été massivement  cité et plébiscité. Actuellement le service civique est un dispositif basé sur le volontariat permettant à des jeunes âgés de 16 à 25 ans de s'engager pour une durée de six à douze mois au service de la collectivité dans le cadre d'une mission d'intérêt général.

Gagnant en popularité, le service civique séduit chaque année davantage de jeunes avec une moyenne d'âge de 21 ans. Malgré un coût non négligeable et une organisation parfois lourde à mettre en place, il semble que le service civique soit bénéfique à la fois pour le jeune engagé et pour l'association ou la collectivité qui l'accueille, chacun trouvant un intérêt dans cette collaboration. Bref, une coopération gagnant-gagnant.

 

Au vu de ces aspects positifs, on peut donc s'interroger sur l'opportunité de généraliser le service civique. Répondant parfaitement aux objectifs évoqués précédemment, il parait intéressant d'aboutir à terme à un service civique obligatoire pour tous d'une durée de trois mois qui pourrait être prolongée de manière facultative et volontaire par les plus motivés. Le but n'étant de pénaliser personne, ces trois mois pourraient être effectués en une seule fois (pendant les vacances d'été par exemple) ou de manière entrecoupée afin d'une part de se concilier plus aisément avec des obligations scolaires ou professionnelles et d'autre part de s'adapter aux besoins des structures d'accueil.

 

Bien évidemment le caractère obligatoire de ce nouveau service civique appelle un certain nombre de questions qui doivent être clarifiées en amont. Premièrement, les structures d'accueil. Car la généralisation de ce dispositif implique forcément de trouver davantage de missions pour faire face à l'afflux d'engagés. Cette question est primordiale et doit donc être traitée en priorité dans la mesure où chaque jeune doit se voir confier une mission utile, intéressante et valorisante. Si le chantier est d'ampleur, on peut légitimement penser que notre tissu associatif vaste et varié saura y prendre toute sa place.

Deuxième aspect à anticiper, la problématique du coût. En effet, du fait de la multiplication des effectifs engagés, le budget à consacrer explosera, à la fois s'agissant des indemnités de mission (573 € nets mensuels actuellement) et de la prise en charge des frais de déplacement et de logement. Là encore, la marche à franchir est haute mais se résumera in fine à l'existence ou non d'une réelle volonté politique afin de trouver les crédits nécessaires.

Enfin, se posera la problématique de l'acceptation de cette nouvelle obligation. Si certains verront ce service civique comme une vraie opportunité avec un réel intérêt à la fois en termes humains et professionnels, d'autre considéreront qu'il s'agit d'une nouvelle contrainte. Bien évidemment l’adhésion sera d’autant plus grande que la mission proposée sera intéressante mais on peut raisonnablement estimer qu’un certain nombre de personnes seront réfractaires, comme cela est déjà le cas pour la JDC (Journée Défense et Citoyenneté). Voila pourquoi, afin de dissuader toute contestation trop véhémente, il semble opportun de conserver le concept de certificat individuel de participation. C'est-à-dire un document officiel remis à l’issue du service civique permettant l’inscription aux examens nationaux (baccalauréat, permis de conduire, concours de la fonction publique …).

 

Quelle que soit la forme choisie, ce service citoyen ne doit pas se contenter d’être une réaction aux évènements de janvier. Celui-ci doit au contraire s’inscrire dans une action construite sur le long terme et s’insérer dans une politique globale à destination de la jeunesse.

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 20:06

S'il est une semaine dont il faut se rappeler en 2015, c'est bien celle du 5 janvier. En effet, c'est lors de cette semaine là que les tueries de Charlie Hebdo et de l'hyper cacher se sont déroulées. Et c'est la même semaine qu'a eu lieu l'immense mobilisation populaire dans tout le pays.

 

Mais au-delà de l'émotion suscitée, ces attaques ont également appelé une réponse du pouvoir en place. Je passe volontairement sur les chartes de la fraternité et autres mesures tout aussi angéliques qui relèvent davantage de l'incantation que d'une réelle riposte à des attentats.

 

En revanche, nul ne peut ignorer l'une des réactions du gouvernement, à savoir la mise en place de l'opération Sentinelle. Concrètement, il s'agit de déployer plus de 10 000 soldats afin d'assurer la sécurité d'environ 800 sites identifiés comme sensibles (synagogues, bâtiments publics …).

Chacun a ainsi pu constater la présence de militaires dans nos rues, que ce soit en faction ou en patrouille. D'ailleurs, on a vu se multiplier les marques de solidarité envers nos soldats comme le mentionne cet article du Figaro.

 

Si je ne peux que me féliciter que les Français renouent avec leur armée, je ne peux m'empêcher d'émettre des doutes quant au bien fondé de cette opération. Indéniablement François Hollande se devait de réagir suite aux attentats mais est-ce vraiment la manière la plus appropriée ? Je ne le crois pas.

Pire je considère que cette opération est un gâchis. Gâchis pour l'État qui dépense 1 million d'euros par jour pour Sentinelle. Mais aussi gâchis pour nos soldats qui seraient, je pense, bien plus utiles sur d'autres théâtres d'opération.

 

Plus encore que le coût et le contre-emploi de nos forces armées, on peut s'interroger sur la réelle utilité de cette opération. Autrement dit, la présence de militaires dans nos rues permet-elle de lutter contre des attentats ou tout du moins de réduire leur risque ? Et bien la réponse est non malheureusement. Bien au contraire. Car sans être vraiment dissuasifs, nos soldats deviennent de nouvelles cibles de choix pour d'éventuels terroristes.

 

En matière de terrorisme, et le président de la République le sait bien, l'affichage médiatique ne sert à rien. Ce sont les enquêtes longues, minutieuses et surtout discrètes menées notamment par les services de renseignement qui sont le plus efficaces. C'est donc dans ce domaine qu'il faut massivement débloquer des fonds afin de donner aux services compétents les moyens nécessaires pour mener à bien leur mission.

 

Mais alors, me direz-vous, si la méthode est connue pourquoi ne pas y recourir ? Là encore la réponse est simple et tient en deux mots : sondages et popularité. François Hollande a clairement tiré bénéfice des évènements du mois de janvier en adoptant une stature présidentielle qui, selon certains, lui manquait. Cela s'est d'ailleurs traduit par un bond d'une vingtaine de points dans les sondages. Hollande cherche donc à capitaliser sur cette image et à entretenir sa côte de popularité. Et pour cela rien ne vaut la carte de la sécurité comme le faisait Nicolas Sarkozy en son temps.

 

En lançant Sentinelle, le président de la République a donc lancé une opération militaire de grande ampleur mais aussi (et surtout) une campagne de communication de premier choix.

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 14:51

En ce dernier jour de l'année 2014, il est de tradition de présenter ses vœux pour l'année à venir. Je tenais donc à vous souhaiter, à vous et votre famille, gaieté, santé et prospérité pour 2015. J'espère que celle-ci sera pleine de réussite tant au niveau personnel que professionnel.

 

Bien malin serait toutefois celui qui pourrait prédire l'avenir. Chacun peut évidemment émettre souhaits et suppositions mais nul de détient la vérité. A notre modeste niveau, nous ne pouvons donc que souhaiter le meilleur.

 

C'est ce que s'évertuent d'ailleurs à faire l'ensemble de la classe politique de notre pays en cette fin d'année. Les uns optimistes, les autres défaitistes. Peu importe au final si ces vœux ne restent que des mots. Et c'est bien là toute la problématique de ce cérémonial qui s'apparente davantage à de la calinothérapie qu'à un réel discours mobilisateur et rassembleur.

 

Plus que de simples paroles sans lendemains, les vœux 2015 devraient au contraire être l'occasion d'appeler au changement et de donner un cap pour l'année à venir. Pendant trop longtemps, nos dirigeants ont renoncé à exercer le pouvoir que le peuple leur confie.

Gageons toutefois que François Hollande s'inscrira dans la continuité de ses prédécesseurs avec une litanie sans saveur.

Emploi, croissance, pouvoir d'achat … Tels seront probablement les thèmes évoqués ce soir par le président de la République. Peut-être fera-t-il également quelque annonce de réforme pour contenter les médias. Mais rien qui ne sorte réellement de l'ordinaire.

 

Bien sûr, je peux me tromper. Et j'espère vivement me tromper. Je souhaite au contraire que l'allocution de ce soir détonne par rapport aux années précédentes et qu'elle marque une réelle rupture avec le passé.

Je rêve que François Hollande annonce que le retour de la France sur le devant de la scène mondiale. Je rêve qu'il nous explique que notre pays va retrouver sa pleine et entière souveraineté en matière économique, budgétaire, monétaire, militaire … Je rêve qu'il nous affirme que la domination des marchés financiers, de Mme Merkel et de Bruxelles est révolue.

 

Je rêve … Oui je rêve. Malheureusement. Car il faudrait être naïf pour ne pas dire fou pour penser, ne serait-ce qu'un seul instant, que François Hollande puisse tenir de tels propos. Jamais celui-ci, comme la plupart de ses camarades du PS et de l'UMP d'ailleurs, n'osera prononcer des paroles de la sorte. Et c'est bien dommage car je suis persuadé que c'est ce dont la France a besoin.

 

Alors si une majorité de nos représentants politiques, pas tous heureusement, ont renoncé à réellement exercer le pouvoir dans notre pays, que pouvons-nous faire ? Nous résigner ? Abdiquer ? Je ne crois pas que cela soit la solution. Bien au contraire. Comme il n'est pas plus raisonnable de tomber dans une lutte fratricide contre un prétendu ennemi de l'intérieur. Plus que de division, c'est d'unité et de rassemblement dont le pays a besoin. Évidemment les brebis galeuses existent mais ce sont elles qu'il faut chasser et non pas condamner le troupeau dans son ensemble. La recherche de boucs émissaires est certes aisée et réconfortante mais elle empêche de se poser les vraies questions et d'affronter la cause mêmes de nos problèmes.

 

Je peux comprendre que certains de nos concitoyens aient perdus foi en la politique. Et nos responsables politiques actuels, majorité et oppositions confondues, ne font rien pour arranger les choses. Mais face à cela, plusieurs réactions sont possibles. Et je crois que la mobilisation citoyenne en constitue une de choix. Plutôt que de laisser les autres décider pour nous, il est préférable de s'engager, sous quelque forme que ce soit, pour participer à la vie publique et reprendre en main notre destin.

 

Les partis politiques peuvent effectivement être un outil dans cet objectif mais c'est généralement la mobilisation directe du peuple qui permet les plus grandes avancées. Il n'y qu'à regarder chez nos voisins européens, en Grèce ou en Espagne par exemple. Sans parler évidemment de notre passé ici en France.

Chacun à son propre niveau peut agir. Cela peut paraitre insignifiant mais comme disait Stéphane Hessel dans Indignez-vous : "si une minorité active se dresse, cela suffira, nous aurons le levain pour que la pâte lève."

 

J'appelle donc de mes vœux, pour 2015 et bien au-delà, à ce que l'ensemble du peuple français se réapproprient la politique et qu'ils reprennent en main leur destin. L'avenir de notre pays est une chose bien trop importante pour être confiée à des organismes illégitimes supranationaux.

Mobilisons nous pour que la France ne tombe pas sous le joug de la Troïka comme ce fut le cas de nos amis grecs notamment.

Agissons pour que des entités non élues ne nous imposent pas ce que nous ne voulons pas, et en particulier le traité transatlantique.

Œuvrons pour que notre volonté de citoyens soit respectée.

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 15:21

Sauf à vivre reclus loin de la civilisation moderne, il est difficile voire impossible d'échapper à la polémique née autour de la décision d'I-Télé de se séparer d'Eric Zemmour. Et c'est justement sur cette polémique que je souhaitais revenir aujourd'hui.

 

Dans cette affaire, tout est parti d'un article sur le blog de Jean-Luc Mélenchon faisant référence à une interview donnée en octobre par le journaliste au Corriere della Sera. Il y était notamment question d'immigration et d'intégration. Eric Zemmour défendant la thèse qu'une partie des musulmans vivant en France ne cherchaient pas à s'intégrer et se repliaient au contraire sur eux-mêmes dans les banlieues.

 

Rien de neuf jusque là dans la mesure où Zemmour défend cette thèse depuis de nombreuses années. Arrive alors une question tendancieuse à mon sens du journaliste et qui est à l'origine de la polémique : "Alors que suggérez-vous? Déporter cinq millions de musulmans français ?"

C'est donc bien le journaliste italien qui utilise le mot "déporter". Je ne peux croire que cela n'a pas été fait à dessein, nul ne pouvant ignorer les références historiques de ce terme. On peut certes considérer que la réponse de Zemmour est douteuse mais il mentionne des faits historiques avec son parallèle sur les exodes des pieds-noirs ou des Allemands.

 

Toute la polémique initiale lancée par Jean-Luc Mélenchon tournait alors autour de l'utilisation du terme "déportation". Or et contrairement à ce qui avait été avancé, ce n'est pas Eric Zemmour qui en est à l'origine. Finalement, et que l'on soit ou non d'accord avec lui, celui-ci n'a fait que défendre une nouvelle fois son point de vue.

 

Trop tard. La machine à scandale s'était déjà emballée. Et nos chers dirigeants, plutôt mal en point en ce moment vu leurs incroyables résultats en matière économique, se sont rapidement engouffrés dans la brèche. Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, a ainsi "condamné avec une extrême fermeté les propose d'Eric Zemmour, a affirmé son soutien aux musulmans de France odieusement attaqués et a appelé tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité". De son côté, Bruno Le Roux, patron des députés PS, a estimé "qu'il était temps que les plateaux télé et les colonnes des journaux cessent d'abriter de tels propos".

 

Conséquence de tout cela, la chaine d'information continue I-Télé a décidé de se séparer de son journaliste et de mettre un terme à son émission hebdomadaire "Ça se dispute". Faisant preuve d'un courage exemplaire, les patrons de la chaine ont donc cédé à la pression de quelques uns en censurant purement et simplement un éditorialiste.

 

Il n'est pas uniquement question d'Eric Zemmour dans cette histoire. La problématique est nettement plus large. On peut apprécier ou non le personnage, on peut adhérer ou non à ses théories. Peu importe au final. Je ne suis d'ailleurs moi-même pas forcément en adéquation avec l'ensemble de ses prises de positions.

En revanche, et après des décennies de combat pour la liberté d'expression, nous en sommes arrivés à censurer une opinion car celle-ci dérangeait. Aujourd'hui c'est Eric Zemmour mais à ce rythme ce ne sera que le premier d'une longue série.

Bien sûr que la pensée de Zemmour et d'autres peut déranger. Mais n'est-ce pas aussi cela la démocratie ? Et la censure est-elle vraiment la solution ? Je ne le crois pas. Au contraire. Car cela conduit à victimiser son auteur et à lui donner une importance qu'il ne mérite pas forcément. C'est alors par la controverse et le débat d'idées qu'il faut répondre.

 

Alors Zemmour, coupable ou victime ?

Victime de la bien-pensance, condamné par le tribunal médiatique et censuré pour une opinion qui dérange assurément.

Coupable de propos racistes ou xénophobes ? Je ne le sais pas. Et si c'était effectivement le cas, ce serait à la Justice de le dire et non à une poignée d'individus qui ne représentent qu'eux-mêmes.

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 08:11

Chambre haute de notre système parlementaire, le Sénat est composé de 348 sénateurs élus pour six ans avec renouvellement par moitié tous les trois ans. Contrairement aux députés, les sénateurs sont élus au suffrage universel indirect sur la base des départements par un collège de 150 000 grands électeurs (députés, conseillers généraux, conseillers régionaux et délégués des conseils municipaux). En cela, et comme mentionné explicitement dans la Constitution, les sénateurs sont les représentants des collectivités territoriales.

Tout comme l'Assemblée Nationale, les pouvoirs du Sénat sont fixés par l'article 24 de la Constitution. On y retrouve notamment le vote des lois, le contrôle de l’action du gouvernement et l'évaluation des politiques publiques. Il faut également noter que le président du Sénat (Gérard Larcher, UMP, depuis le 01/10/14) assure l'intérim en cas de vacance de la présidence de la République et nomme des personnalités dans différentes instances (conseil constitutionnel, conseil supérieur de la magistrature, ARCEP, AMF, CSA).

 

Suite au renouvellement partiel de 2011, le Sénat est passé pour la première fois de son histoire à gauche suite notamment aux bons résultats du PS aux élections locales de 2008. Cette nouvelle majorité n'a toutefois pas duré dans la mesure où la droite est redevenue majoritaire lors du dernier renouvellement partiel du 1er octobre dernier.

A l'occasion de ces élections sénatoriales, des critiques se sont à nouveau fait entendre à l'encontre de la haute assemblée. D'une part, les détracteurs mettent en avant le coût important du Sénat (budget 2014 : 347 M€ dont 12 M€ pour les jardins, 316 M€ de fonctionnement et 18 M€ d'investissement) ainsi que les privilèges dont bénéficient les parlementaires (20 685 € d'indemnités mensuelles, train gratuit en 1ère classe …), particulièrement en période d'austérité. D'autre part, la question de la représentativité démocratique est régulièrement avancée. En effet, il apparait que le collège électoral représente uniquement 0,25 % de la population française et que 98 % de ce corps électoral est composé de membres des zones rurales. En conséquence, cela conduit à une surreprésentation des communes rurales par rapport aux communes urbaines et qui explique alors le poids historique de la droite dans cette assemblée.

 

Partant de ce constat, la question de l'avenir même du Sénat peut être posée. Trois pistes peuvent ainsi été identifiées : maintenir le système en l'état, supprimer complètement le Sénat ou le réformer.

En tout état de cause, il semble difficile de se satisfaire de cette situation. Conserver le Sénat sous sa forme actuelle n'est donc clairement pas une solution envisageable.

 

A l'opposé total d'un statu-quo, une solution plus radicale est possible : la suppression complète et totale du Sénat. Plusieurs arguments viennent alors en faveur de cette piste. Comme nous l'avons indiqué précédemment, le Sénat représente un coût pour les contribuables d'environ 0,10 % du budget annuel de l'État. Cette somme peut paraître anecdotique par rapport au déficit et à la dette du pays mais cette économie constituerait un signal positif en direction de la population à qui il est demandé d'importants efforts. Par ailleurs, nous avons vu que l'élection sénatoriale se faisait au suffrage indirect avec un collège électoral réduit qui conduisait à une représentativité biaisée des collectivités territoriales avec une répartition communes rurales/urbaines en opposition avec les réalités démographiques, ce qui n'est évidemment pas optimal. Enfin, la question de l'utilité même du Sénat peut être posée. Notre système parlementaire actuel repose sur un modèle bicaméral avec la coexistence de deux chambres qui ont les mêmes pouvoirs. Cela signifie donc qu'il existe une certaine redondance entre Sénat et Assemblée Nationale en termes de pouvoirs législatifs. L'existence des sénateurs pourrait donc légitimement être remise en cause. Et cela d'autant plus que notre processus législatif prévoit que l'Assemblée Nationale, représentante directe du peuple, a le dernier mot en cas de désaccord entre les deux chambres. Ajoutons également que 925 parlementaires (577 députés et 348 sénateurs) œuvrent à la même mission, soit environ 1 parlementaire pour 70 000 habitants contre 1 pour 595 000 aux États-Unis ou 1 pour 115 000 en Allemagne.

 

Comme nous l'avions annoncé précédemment il existe une voie intermédiaire entre suppression et conservation en l'état, à savoir une réforme. Évidemment le terme de réforme est parfois fourre-tout mais au vu de la situation actuelle, il paraît nécessaire d'engager une réforme d'ampleur afin de redonner au Sénat ses lettres de noblesse et de lui rendre toute sa légitimité en remettant en cause les fondements mêmes des critiques émises à son encontre.

La réforme du Parlement français revient fréquemment dans les débats notamment au travers de l'instauration d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée Nationale. Si je suis favorable à une évolution de nos institutions, je me méfie de ces demi-mesures qui pourraient nous conduire à un retour à la IVème République et son instabilité politique. En revanche, il me paraît intéressant de développer cette idée de proportionnelle en poussant le concept à l'extrême. Plutôt que de se limiter à une dose de proportionnelle à l'Assemblée Nationale, il semble intéressant de changer le mode d'élection du Sénat en allant vers une élection au suffrage universel direct à la proportionnelle intégrale. Ce nouveau mode d'élection permettrait ainsi aux Français de se réapproprier le Sénat par le biais du vote direct mais également d'aboutir à une meilleure représentativité du pluralisme politique dans notre pays en favorisant la présence au Parlement de formations politiques diverses. Concrètement, cela conduirait à la mise en place d'un Sénat reflétant mieux les différentes sensibilités politiques de nos concitoyens. Ainsi "l'anomalie démocratique" de la quasi-absence du FN au Parlement ou de la forte présence des communistes et écolos par rapport à leurs résultats électoraux serait corrigée. A noter toutefois que l'Assemblée Nationale conserverait toujours sa prédominance en cas de désaccord afin d'éviter toute paralysie du système.

 

Quelle que soit la piste retenue, suppression ou réforme, il semble impensable de conserver le Sénat sous sa forme actuelle. Une révision de notre Constitution doit donc sérieusement être envisagée. Néanmoins, du fait la modification à apporter, un vote du Parlement réuni en Congrès paraît inapproprié. Le recours au référendum devenant alors l'unique alternative possible afin de redonner réellement la parole au peuple.

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 09:18

C'est hier qu'avait lieu la déclaration de politique générale de Manuel Valls à l'Assemblée nationale. Je ne reviendrai pas sur ce discours tant celui-ci ne présente que peu d'intérêt. Une fois encore, le premier ministre nous a joué la carte de l'autorité et de la responsabilité tout en tendant des perches ci et là. Bref rien de nouveau sous le soleil.

 

En revanche, cette intervention a été suivie d'un vote confiance qui fut nettement plus intéressant. Bien évidemment, et le contraire aurait été surprenant, Valls a obtenu la confiance (relative) avec 269 voix pour, 244 contre et 53 abstentions. Pour rappel, le même vote avait eu lieu au mois d'avril lors de la première mouture du gouvernement Valls avec des résultats plus favorables (306 pour, 239 contre et 26 abstentions).

 

Bien que ce vote ait déjà été largement anticipé et commenté dans les médias, je souhaitais tout de même y consacrer quelques mots. Indéniablement, le fait marquant est ici la progression du nombre d'abstentions qui passe de 26 à 53, dont 31 socialistes et 17 écolos. Les "frondeurs" ont donc su globalement gonfler et serrer les rangs face aux pressions et autres menaces.

 

Personnellement, et d'autant plus sur ce type de vote, je suis quelque peu gêné par la notion d'abstention. En effet, la question posée ici est simple et sans ambigüité. A la manière d'un référendum. En conséquence, il me semblerait logique que la réponse soit tout aussi simple, à savoir oui ou non. Oui je fais confiance au premier ministre et à son gouvernement pour diriger le pays ou non je ne leur accorde pas ma confiance. Dans ce cas de figure, comme bien d'autres d'ailleurs, l'abstention n'a pas grand sens. Toutefois, pour les principaux intéressés, cela représente une manière de s'opposer en douceur, sans trop froisser le pouvoir en place. Une opposition light en somme.

 

Si on peut effectivement admettre ce raisonnement, je considère qu'il ne s'agit pas là de la bonne solution. D'un point de vue stratégique et en fonction des intérêts personnels peut-être mais certainement pas pour le pays. D'une part cela signifie que le gouvernement n'arrive pas à rassembler réellement sa majorité sur son programme politique et d'autre part cela sous-entend que nos représentants sont pour beaucoup des godillots qui n'ont pas le courage de leurs opinions.

 

Alors bien sûr je ne suis pas naïf et je ne viens pas de découvrir qu'un grand nombre de parlementaires font passer leur propre intérêt avant celui de la nation. Pour autant, je garde quelques espoirs dans notre système politique et ne veux pas encore me convaincre du "tous pourris".

 

Il apparait en revanche que ces nouveaux évènements, couplés à tous les précédents, ne va faire que creuser davantage le fossé entre le peuple et la classe politique. Le cas des "frondeurs" socialistes ne fera donc que diminuer un peu plus la confiance des Français dans leurs représentants. Et dans cette histoire, députés et médias ont leur responsabilité. Les uns comme les autres ont entretenu la fable d'un groupe de députés fidèles à leurs valeurs qui souhaitaient s'opposer fermement à la politique menée par le gouvernement. En définitive, cela s'est résumé à des déclarations dans la presse, des réunions à la Rochelle mais rien de concret lors des votes au Parlement. Bref des paroles plus que des actes, dans la droite lignée de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

 

Plus que des "frondeurs", dont le terme est largement usurpé, ces socialistes ne sont finalement ni plus ni moins que des crocodiles : grande gueule mais petits bras.

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 11:52

"Mais avant d’évoquer mon projet, je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies."

 

Tels étaient les propos de François Hollande lors de son discours au Bourget du 22 janvier 2012. Mais nous étions alors en pleine campagne présidentielle. Depuis, le candidat socialiste a été élu et le temps des promesses de combat face à la finance est bien loin. Fini le champ lexical guerrier, abandonnées les velléités de régulation …  

Tout au contraire, François Hollande est rapidement rentré dans le rang et a plié comme ses petits camarades face aux semonces du patronat. Ainsi le MEDEF, malgré ses critiques pour garder la face, s'est vu accorder plusieurs de ses requêtes, pacte de responsabilité et CICE (Crédit d'Impôt pour la Compétitivité des Entreprises) en tête. Et tout cela sans réelles contreparties évidemment.

 

Il serait long et rébarbatif de lister l'ensemble des mesures pro-entreprises adoptées depuis le début du mandat tant elles sont nombreuses. Il me semble toutefois impossible de ne pas s'arrêter sur la dernière en date, à savoir le micro remaniement de ces derniers jours. Celui-ci est d'ailleurs intéressant à double titre. D'une part pour les raisons de son existence et d'autre part pour les changements ministériels opérés.

Disons le clairement, ce remaniement n'est pas un réel remaniement dans la mesure où les changements sont limités. En réalité, il ne s'agissait que d'un prétexte pour sanctionner des individualités (Montebourg, Hamon et Filippetti). Je ne peux toutefois qu'approuver cette démarche dans la mesure où je considère que les ministres en exercice n'ont pas à faire part de leurs états d'âme dans la presse. Le débat peut certes exister au sein du gouvernement mais le linge sale doit être lavé en famille et non sur la place publique. D'ailleurs, comme disait Chevènement, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne". Cet épisode a toutefois permis au président de la République d'envoyer un signal d'autorité, tant à son gouvernement qu'à la population.

 

Trois principaux changements sont donc intervenus : Fleur Pellerin à la Culture en remplacement d'Aurélie Filippetti, Najat Vallaud-Belkacem prenant la suite de Benoit Hamon à l'Éducation Nationale et Emmanuel Macron au ministère de l'Économie en lieu et place d'Arnaud Montebourg. Et c'est justement cette dernière passation de pouvoir qui est la plus symbolique et importante.

Pour ceux qui l'ignoreraient, Emmanuel Macron est inspecteur des finances, ancien conseiller économique de François Hollande, ancien associé de la banque Rothschild et proche de Jacques Attali. Le nouveau ministre est donc un homme de l'ombre passé dans la lumière. Mais plus que ses fonctions de conseiller, c'est davantage son passé de banquier et son positionnement idéologique qu'il faut retenir. Car Macron est un pur produit du sérail de la finance qui entretient des relations étroites avec le monde économique et financier. Gageons donc que la politique qu'il mènera ne sera que peu défavorable à ses amis. N'est-ce pas d'ailleurs Michel Sapin, Hollandais historique, qui affirmait récemment que "la finance était notre amie" ?

 

On peut clairement regretter ce choix mais il faut bien reconnaître à François Hollande le mérite de la cohérence. De fait, quoi de plus logique que de nommer un ancien banquier d'affaires pour mener une politique libérale ?

Ce qui est le plus problématique, à mon sens, c'est le signal envoyé aux électeurs en général et à ceux de gauche en particulier. Je pense ainsi à tous les militants socialistes qui doivent aujourd'hui être amers, si ce n'est plus. Car j'ai la désagréable impression, pour ne pas dire autre chose, que le PS fait ce que l'UMP n'aurait jamais pu entreprendre. Le PS mène actuellement, sous couvert d'être de gauche, une politique libérale que la droite ne pourrait clairement pas se permettre, ou tout du moins pas avec une telle facilité. Je n'ose ainsi imaginer les réactions si c'était un président de droite qui avait nommé un banquier comme ministre de l'Économie …

Une phrase semble alors résumer assez bien la situation : Sarkozy en a rêvé, Hollande l'a fait.

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14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 23:22

C'est donc jeudi 12 juin 2014 que la 20ème édition de la coupe du monde de football a débuté. Et cette année c'est le Brésil, pays du foot par excellence, qui est l'organisateur de cet évènement planétaire.

 

Je ne parlerais pas ici de la coupe du monde en tant qu'évènement sportif et cet article ne sera donc pas le lieu de pronostics ou de commentaires d'après-match. Je préfère davantage m'intéresser à l'organisation même de cette compétition.

 

Comme toute manifestation sportive de cette ampleur, la coupe du monde est un évènement très attendu qui va attirer une masse énorme de supporters venus soutenir leur équipe. De même, les joueurs viendront accompagner de leur staff et de leurs familles. Or l'accueil de toutes ces personnes nécessite un nombre important d'infrastructures à la fois sportives (stades) et "civiles" (logements, transports …) dont le Brésil a du se doter.

 

Et ce sont justement ces infrastructures qui sont au cœur de manifestations de masse. Si le foot est un sport majeur au Brésil, la vie quotidienne continue malgré la coupe du monde. Et pour beaucoup de Brésiliens ce quotidien n'a rien à voir avec le climat de fête ambiant. Bien au contraire.

 

Il est vrai que la situation s'est quelque peu améliorée ces dernières années et que le président Lula a fait d'importants efforts en faveur des plus pauvres. Mais il n'en reste pas moins que la situation d'une grande partie de la population reste très préoccupante. Cela explique alors la vague de manifestations qui a vu le jour à Porto Alegre en 2013 et s'est progressivement étendu au reste du pays.

 

L'approche de la coupe du monde n'a alors fait que renforcer cette contestation. Et cela d'autant plus que les sommes dépensées pour la construction de stades et l'accueil de touristes sont considérables (environ 11 milliards de dollars selon les estimations). Beaucoup nous expliquent que les retombées  économiques du mondial seront conséquentes pour le Brésil. C'est une possibilité en effet. Mais comment ne pas comprendre le désarroi de ces gens qui voient leur gouvernement privilégier le sport à l'Education et la santé ? Comment ne pas comprendre leur colère alors que leurs dirigeants préfèrent construire des stades plutôt que des écoles et des hôpitaux ?

 

Ces manifestations populaires sont donc clairement légitimes et je ne peux que soutenir ces démarches. Même si cela dérange, les manifestants ont tout à fait raison d'utiliser cette compétition comme caisse de résonnance pour leurs revendications. Plusieurs joueurs ont d'ailleurs apporté leur soutien.

Il n'y a bien que Michel Platini, président de l'UEFA, pour demander au peuple brésilien de cesser leur mouvement social durant la coupe du monde. Platini, la Marie-Antoinette de la planète foot ?

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