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Sept policiers jugés à Bobigny pour de faux témoignages et de fausses accusations portées contre un automobiliste ont été condamnés vendredi à des peines de prison ferme allant de six mois à un an. Une peine inscrite au casier judiciaire pour cinq d'entre eux, ce qui entraîne automatiquement une radiation de la police. Les peines prononcées ce vendredi à Bobigny vont bien au-delà des réquisitions du substitut du procureur, qui avait réclamé, le 4 novembre dernier, des peines assorties de sursis, trois mois contre trois policiers et six mois contre les quatre autres.
Les faits remontaient au 9 septembre. Ce jour-là, à Aulnay-sous-Bois , un policier était blessé à la jambe, percuté par une voiture après une course-poursuite. Lui et ses collègues avaient alors menti et accusé dans leur procès-verbal le conducteur de la voiture qu'ils poursuivaient. Mais ce dernier, placé en garde à vue pour tentative d'homicide sur fonctionnaire de police, avait nié. Et, au fil des heures, les témoignages des policiers s'étaient effondrés: c'était en fait des collègues d'une deuxième voiture qui étaient à l'origine de l'accident.
Source : tf1.fr
Nouvelle incompréhension de la part des forces de l'ordre qui ont manifesté devant le tribunal pour exprimer leur mécontentement. Face à cette affaire, deux comportements : celle de la droite qui a soutenu les policiers par le biais du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux et celle de la gauche qui a apporté son soutien aux juges et a condamné la manifestation des policiers devant le palais de Justice, allant même jusqu'à demander des sanctions à leur encontre.
Personnellement, je dois avouer me sentir davantage du côté du gouvernement et de l'UMP que du PS sur ce coup là. Je m'explique. Il est évident et incontestable que ces policiers ont fauté par leur mensonge et doivent donc de ce fait être sanctionnés. En réalité, le problème n'est pas tant sur le bien fondé de la sanction que de sa sévérité. Clairement, la prison ferme me semble être une condamnation trop importante au vu des faits reprochés. Peut-être que le sursis aurait-été plus adapté bien qu'il s'agisse de policiers, sensés montrer l'exemple.
Mais là où le bas blesse est que les juges ont fait preuve d'une grande sévérité envers les policiers alors que l'on peut constater de manière quasi quotidienne le laxisme de la Justice. Concrètement, ces personnes ont été condamnées pour l'exemple alors que beaucoup de délinquants multi-récidivistes sont relâchés ou peu sanctionnés par ces mêmes magistrats.
Cette décision de Justice vient donc creuser un peu plus le fossé qui existe entre les forces de l'ordre et les magistrats. Ainsi, il règne, depuis plusieurs années déjà, une forte incompréhension entre ces deux professions. Effectivement, comment expliquer à des policiers ou des gendarmes que les individus qu'ils ont arrêtés au péril parfois de leur vie puissent se retrouver libres quelques heures seulement après leur placement en garde à vue ? D'ailleurs, on peut constater que la plupart des délinquants se trouvent en situation de récidive et sont très souvent déjà connus des services de police.
Ce phénomène tend donc à instaurer un sentiment d'impunité pour les criminels mais aussi à décourager les forces de l'ordre qui, reconnaissons-le, ne font pas un métier facile.
Au final, que nous apprend cette affaire ?
Un : il existe une Justice à deux vitesses.
Deux : la Justice n'est pas toujours juste étant donné qu'elle est parfois trop sévère ou à l'inverse trop laxiste.
Trois : notre Justice est mal en point puisque ses décisions sont de plus en plus contestées.
Quatre : les relations forces de l'ordre-magistrats continuent à se dégrader, ce qui n'est évidemment pas une bonne chose pour notre pays.
Cinq : l'Homme, qu'il soit juge ou policier, n'est qu'un Homme et n'est donc pas irréprochable, loin delà.