Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 19:44

C'est dimanche soir à 20h00 que les résultats des élections européennes sont tombés. Et pour beaucoup la nouvelle a été catastrophique. Certains ont même parlé de véritable séisme et chacun y est allé de son petit commentaire.

 

Mais de quoi parle-t-on en réalité ? Rien de plus qu'un évènement annoncé depuis longtemps. Un évènement que beaucoup avaient anticipé et que d'autres ont préféré ignorer.

Oui le Front National a remporté les élections européennes en France.

Oui le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête dans la plupart des circonscriptions électorales.

Et oui ce résultat était clairement prévisible même si certains, notamment au gouvernement, n'ont pas voulu le voir.

 

Il est facile aujourd'hui de se lamenter sur le score du FN et de jeter l'anathème sur ses électeurs. Mais il serait nettement plus utile et intéressant de s'interroger sur les raisons d'un tel vote. Car la carte du Français xénophobe ne peut à nouveau être abattue.  

 

Le vote Front National est aujourd'hui plus vaste et plus complexe qu'il ne l'était auparavant. Et il revêt dorénavant des réalités sociologiques, économiques et géographiques bien différentes. Dans cette élection, le FN a bénéficié d'un contexte plutôt favorable et s'est appuyé principalement sur trois facteurs : situation économique et financière du pays déplorable, rejet de l'UE et contestation du PS et de l'UMP qui déçoivent chaque jour un peu plus.

 

Cette élection européenne, aux enjeux importants mais aux conséquences indirectes sur notre pays, a donc été le moyen pour les électeurs d'envoyer un message au pouvoir en place. Plus encore que les municipales. Le FN a ainsi pu capitaliser les voix de son propre socle électoral qui s'est mobilisé mais aussi celles des personnes opposées à l'Europe sans oublier évidemment toutes les voix de ceux qui ont "nationalisé" cette élection en votant contre le PS et l'UMP.

 

Comme souvent, le bulletin FN est donc davantage un vote contre qu'un réel vote d'adhésion à une ligne politique, même s'il est vrai que cela tend progressivement à s'inverser. Autrement dit, ce résultat ne conditionne en aucun cas l'issue des prochaines élections et cette victoire aux européennes n'implique pas forcément que les résultats aux autres scrutins seront du même ordre. Rien n'est alors joué d'avance et c'est à nos dirigeants de tenir compte des votes successifs.

 

Mais laissons quelque peu de côté le FN pour s'intéresser aux autres paramètres de ce scrutin. Car au final le FN n'est qu'un élément parmi d'autres.

L'abstention est ainsi une donnée toujours importante. Et contrairement à ce que je pensais, le taux d'abstention n'est pas si catastrophique que cela. Certes 57 % n'est pas un chiffre négligeable mais au vu du contexte national et européen, de la proximité avec les municipales et de la date choisie (fête des mères), on pouvait légitimement s'attendre à une participation bien plus faible. Cela étant, il est clair que l'abstention dans notre pays est un phénomène préoccupant.

 

S'agissant des résultats en eux-mêmes, on ne peut que constater que le PS (13,98 %) et l'UMP (20,79 %) engrangent des scores relativement faibles, ce qui me semble être une juste récompense pour l'ensemble de leur œuvre. Copé a beau additionner les résultats de l'UMP et de l'UDI-Modem pour passer artificiellement en tête, les résultats des partis de gouvernement traduisent un désaveu des Français.

 

Si le FN a bénéficié à plein de cette élection, il en est tout autrement pour le Front de Gauche qui réalise un score assez décevant avec 6,34 %. Bien qu'en pointe sur la lutte contre l'austérité et le traité transatlantique, le Front de Gauche n'a pas obtenu le résultat qu'il méritait. On peut penser que le manque de clarté dans le discours (position sur l'euro notamment) et les divisions passées à l'occasion des municipales ont pesé dans la balance. Sans parler du fait que l'électorat ouvrier visé se positionne davantage en faveur du Front National.

 

Parallèlement aux six forces traditionnelles qui trustent le haut du tableau (FN, UMP, PS, UDI-Modem, Europe-Écologie, Front de Gauche), on voit se développer dans ce scrutin deux "petits partis" portant tous deux une alternative et qui ont réalisé des scores plus qu'honorables au vu des leurs moyens. Je parle évidemment de Debout la République (3,82 %) et Nouvelle Donne (2,90 %). Bien sûr ces mouvements n'ont aucun élu au Parlement Européen et bien sûr ces résultats sont plutôt faibles. Mais il me semble important malgré tout de constater que ces partis ont nettement progressé par rapport aux dernières échéances électorales, à la fois en valeurs relative et absolue. Il sera alors intéressant de suivre l'évolution de ces partis lors des prochains scrutins.

 

Alors que retenir de ces élections ? Au final pas grand chose dans la mesure où tout était plus ou moins couru d'avance.

Au niveau national, on remarque une progression du FN en pourcentage mais pas forcément en nombre de voix. Ainsi que l'affaiblissement croissant des deux principaux partis de notre pays.

Au niveau européen, car il ne faut pas oublier que c'est de cela dont on parle, les conservateurs emportent la première place avec une courte majorité sur les sociaux démocrates. Bien que l'extrême-droite et les eurosceptiques progressent fortement par rapport à la précédente mandature, il est clair que le PPE et le PSE continueront à gouverner main dans la main. Bref, rien de nouveau sous le soleil d'Europe …

Capture

Partager cet article
Repost0
23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 23:07

"La France est notre patrie et l'Europe notre avenir". Telle était la formule lancée par François Mitterrand dans les années 1980.  Plus de trente après, cette phrase reste vraie pour un grand nombre de personnes et de partis politiques qui revendiquent leur attachement à l'Union Européenne. A l'inverse, d'autres courants expriment une pensée quelque peu différente s'opposant à cette Europe.

 

Et c'est justement entre ces différentes options que les électeurs auront à trancher dimanche. Car c'est bien en ce 25 mai qu'aura lieu le seul et unique tour des élections européennes. Comme tous les cinq ans, les Français auront donc la possibilité de s'exprimer sur leur vision de l'Europe.

 

Malgré des enjeux très importants pour notre pays, nous savons déjà que l'abstention sortira grande gagnante de ce scrutin. Outre des questions de date (fête des mères, arrivée des beaux jours, proximité avec les municipales), il est de coutume que les élections européennes n'attirent pas les foules et cette tendance s'accentue malheureusement d'année en année depuis la première élection en 1979.

 

Cela étant, pour ceux qui iront voter, le choix est on ne peut plus large. Tout du moins en quantité. Ainsi, dans le Sud-Est qui est ma circonscription de vote, 23 listes sont en compétition. Et le nombre est sensiblement le même dans les autres régions de France. Symbole d'un pluralisme ou dévoiement de la démocratie, chacun pourra en juger. Mais personnellement je trouve qu'il s'agit là d'une dérive de notre système démocratique qui conduit à la multiplication de listes de témoignage.

 

Attaché à la démocratie et au pluralisme politique, il peut paraître paradoxal de regretter le "surplus de candidats". Pour autant, je ne suis pas convaincu que cette situation serve la démocratie. Bien au contraire. En effet, on se retrouve aujourd'hui en présence de listes qui sortent de nulle part, sans réel programme européen et dont l'unique but est d'utiliser ce scrutin comme tribune pour leurs revendications. On remarque d'ailleurs que ces listes apparaissent pour la plupart uniquement à l'occasion des européennes et n'ont pas d'existence autre que cette élection. Sans parler d'une absence quasi-totale des panneaux électoraux et même des enveloppes contenant les professions de foi.

 

Heureusement internet existe et permet d'avoir accès à une information large et plurielle. Et chaque citoyen peut alors se renseigner sur chaque liste et faire son choix. Et c'est justement ce travail que j'ai cherché à effectuer. Suite à cela j'en suis arrivé à la conclusion qu'il existe quatre types de liste :

 

            - les listes européistes

Il s'agit de listes portées par des partis s'engageant clairement en faveur de l'Europe avec une tendance fédéraliste. On y retrouve notamment Europe Ecologie les Verts, l'UDI-Modem, le parti fédéraliste européen.

N'étant pas du tout sur cette ligne politique, je ne peux évidemment pas voter pour ces listes. En revanche, celles-ci ont au moins le mérite de la cohérence en affichant clairement leurs positions.

 

            - les listes de témoignage

Comme je le disais précédemment, ce sont des listes ayant des revendications ciblées mais sans réelle ambition européenne. Force Vie, Alliance royale, parti pirate … font parties de celles-ci. Outre des divergences de points de vue, je ne suis pas en adéquation avec les méthodes de ces partis.

 

            - les listes "schizophrènes"

UMP, PS, FN. Voila le tiercé gagnant des listes "schizophrènes". Pourquoi "schizophrènes" ? Pour la simple et bonne raison que ces partis tiennent un double discours entre Paris et Strasbourg. Bref, de vrais Janus des temps modernes. Comment continuer à croire les promesses de l'UMP et du PS (Europe sociale, réforme de l'espace Schengen …) alors que ces derniers n'ont rien fait lorsqu'ils étaient au pouvoir ? Comment faire confiance à des partis qui sont allés à l'encontre du référendum de 2005 en court-circuitant le peuple ?

Mais si l'UMP et le PS font la course en tête, le FN n'est pas loin derrière. Car il ne faut pas oublier que ce parti est présent au Parlement européen depuis plusieurs décennies. Et il est intéressant de constater que ses députés européens (famille Le Pen au premier chef) ne brillent pas par leur activité, sans parler de leur assiduité. Pire encore, leurs votes vont parfois à l'encontre des positions tenues en France, et notamment sur le traité transatlantique qui est un sujet majeur du moment. Et s'il fallait une raison supplémentaire de passer son chemin, outre les griefs traditionnels, la présence de Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch dans les premières places de la liste dans le Sud-Est me parait on ne peut plus suffisante.

 

            - les listes souverainistes

Et pour finir, pendant des listes fédéralistes, nous retrouvons les listes souverainistes. On peut en compter au minimum trois : Front de Gauche, Union Populaire Républicaine (UPR), et Debout la République (DLR). Ceux qui me connaissent quelque peu auront bien évidemment deviné que je penche en faveur de ces listes souverainistes.

Si j'ai effectivement quelques convergences avec le Front de Gauche (refus de l'austérité, lutte contre le traité transatlantique …), il n'en reste pas moins que des divergences existent (internationalisme, ambiguïté sur l'euro …), en particulier au niveau national.

S'agissant de l'UPR, j'ai quelques doutes sur la stratégie menée. D'une part, ce petit parti rejette toute discussion avec d'autres entités, ce qui me semble contre-productif. D'autre part, son programme européen se résume à sortir de l'Union Européenne par le biais de l'article 50 du traité de Lisbonne. En somme, on nous propose de nous engager dans un processus juridique long et complexe prévu par un traité dont la légitimité est remise en cause. Cela revient donc à persister dans un système que l'on dénonce et à suivre des règles que l'on rejette, ce qui est paradoxal. Par ailleurs, cette position conduit à privilégier le juridique au politique alors que je crois personnellement à la nécessité de réaffirmer la primauté du politique.

Reste alors les listes portées par Debout la République pour lesquelles je voterai dimanche. Outre ma proximité idéologique avec ce parti, je dois reconnaître que la campagne menée a été plutôt intéressante dans la mesure où elle a combiné critiques du système en place mais également propositions concrètes avec notamment la mise au point d'un traité alternatif de 26 articles.

 

Remettre en cause l'Union Européenne dans son fonctionnement actuel ne signifie pas être anti-européen contrairement à ce que peuvent dire certains médias et responsables politiques. Au contraire, c'est justement en dénonçant les dérives de cette Europe et en promouvant une nouvelle organisation plus démocratique, plus sociale et plus respectueuse des peuples qu'il sera possible de redorer l'idéal européen.

 

Partout en Europe les peuples se voient imposer une austérité sans fin et sont sommés de payer les pots cassés d'une crise dont ils ne sont pas responsables. Et les choses ne sont pas prêtes de s'améliorer dans la mesure où une oligarchie non élue négocie dans le plus grand secret un traité de libre échange avec les Etats-Unis. Traité qui aboutira sans douter à un nivellement par le bas de nos réglementations nationales.

 

Pour toutes ces raisons et plus encore, il est important d'aller voter dimanche. Il s'agit là d'une des seules possibilités pour les peuples d'Europe de s'exprimer et d'instiller un peu de démocratie dans cette machine infernale.

Et j'en terminerai par une phrase d'Albert Einstein qu'il conviendrait de méditer avant chaque élection : "Ne comptez pas sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre."

Partager cet article
Repost0
12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 22:44

François Hollande l'avait évoqué et Manuel Valls l'a confirmé, la réforme territoriale aura bien lieu. Et les choses s'accélèrent cette semaine avec la réception par le président de la République des responsables de partis représentés au Parlement. Après être revenu sur le projet élaboré par la droite dès le début du quinquennat, les socialistes s'attellent à leur tour à la tâche. Au programme notamment, suppression des départements et baisse du nombre de régions.

 

La question du millefeuille territorial en France ne date pas d'aujourd'hui et il est clair celui-ci doit être réformé, en particulier dans un objectif de rationalisation des dépenses publiques. Cela étant, je ne suis pas convaincu que la réforme portée par ce gouvernement soit la bonne. Leur constat de base est de considérer que notre pays comporte trop d'échelons et qu'il faut donc chercher à les réduire. Et c'est de ce constat que découle la volonté de supprimer les départements.

 

Personnellement, je n'aborde pas la question sous le même angle. On peut certes disserter sur le nombre de départements ou de régions mais je considère qu'il est plus intéressant de se pencher sur l'articulation entre ces différentes collectivités. Autrement dit, ce n'est pas tellement l'existence même des départements ou régions en tant qu'entité administrative qui pose problème mais plutôt leurs champs d'action qui se recoupent souvent. C'est donc à ce niveau là, en termes de compétences, qu'il faut agir.

 

A mon sens la suppression des départements est une mesure simpliste qui s'inscrit dans une logique purement comptable et non dans une vision politique de long terme. En effet, par cette action, le gouvernement cherche à couper à la hache dans une source de coûts, les conseils généraux. Raisonnement on ne peut plus simple : les départements nous coûtent trop cher donc supprimons les départements. Raisonnement qui peut d'ailleurs être tenu pour bien d'autres entités : communes, régions … et pourquoi pas l'État ?

 

Je crois donc que le problème se pose en des termes quelque peu plus complexes. Effectivement les collectivités locales sont réputées pour être dépensières et peu économes en personnel. Encore que cela peut se discuter sur certains points. Mais passons.

Il ne faut pas oublier que ces mêmes collectivités bénéficient d'une capacité d'investissement et possèdent des compétences propres, autrefois attribuées à l'État et qui ont été déléguées aux régions et départements dans le cadre de la décentralisation. L'objectif étant, je le rappelle, de rapprocher les centres de décision des citoyens. Supprimer les départements reviendrait donc à remettre en cause un pan entier de cette politique et à revenir à un système plus concentré et plus éloigné de la population. Si cela sera probablement sans effet notable en ville du fait de l'importance des communautés de communes, l'impact en sera d'autant plus grand en zone rurale. Par ailleurs, mais cela peut paraître plus anecdotique pour certains, les départements sont un héritage de notre passé.

 

Mais laissons de côté l'aspect politique pour nous concentrer sur des considérations économiques. Car c'est bien de cela dont il s'agit au final dans la mesure où la motivation unique principale est d'ordre financier. L'objectif attendu est clairement de faire des économies. Mais cela n'est malheureusement pas aussi simple qu'il n'y parait. Car comme nous l'avons dit les départements ont des missions propres (collèges, RSA, pompiers, routes départementales …) qui seront obligatoirement transférées à d'autres entités comme les régions ou les communautés de communes. Ce qui sous-entend évidemment que les coûts inhérents ne disparaitront pas. Tout au plus nous aurons quelques économies d'échelle ou synergies mais sans aucune certitude.

 

En revanche, et c'est là la vraie source d'économies, les départements bénéficient d'une clause de compétence générale comme les régions. Autrement dit, ces collectivités peuvent intervenir librement dans des champs de compétences autres que leurs attributions. Et cela occasionne très souvent des doublons ou des redondances, notamment entre départements et régions voire même avec l'État. Cela conduit alors à un saupoudrage d'aides publiques sans réelle cohérence d'ensemble et donc source des gaspillages.

 

A la lumière de ces différents éléments, la suppression de l'entité administrative "département" ne parait plus être la solution miracle présentée. Cela ne veut toutefois pas dire que rien ne doit être entrepris. Bien au contraire. Mais cela ne passe pas forcément par une suppression arbitraire de nos chers départements.

En ce sens, la réforme entreprise en son temps par Nicolas Sarkozy avec la création d'un conseiller territorial n'est pas totalement à rejeter comme l'ont fait les socialistes. Je crois au contraire que l'ambition de regrouper les élus des conseils régionaux et généraux est une bonne chose. Et je reprends d'ailleurs cela à mon compte en proposant que les conseillers généraux soient élus, comme c'est le cas aujourd'hui, sur la base des cantons et que ce soient ces mêmes élus qui siègent dans les conseils régionaux. Cela permettrait ainsi de limiter le nombre d'élus tout en gardant des élus locaux de proximité.

Par ailleurs, il me parait impératif de revoir les missions de chaque entité en clarifiant bien les domaines d'actions de chacune afin d'éviter tout recoupement ou doublon. Et cela passe bien évidemment par la suppression de la clause générale de compétence.

 

La mise en place conjointe de ces deux mesures permettrait ainsi de conserver des collectivités proches des citoyens et des lieux d'action tout en rationnalisant leurs dépenses publiques par une baisse du nombre d'élus et une remise à plat des champs de compétences.

Voila les deux objectifs que François Hollande devrait poursuivre au travers de sa réforme des collectivités territoriales. Cela ne semble toutefois pas le chemin emprunté pour le moment. On pourrait d'ailleurs s'interroger sur la réelle ambition de cette réforme : améliorer la situation du pays ou entreprendre un chantier d'ampleur, même non nécessaire et démesuré, afin de laisser une trace de son passage ? Intérêt général ou intérêt personnel, là encore la question se pose …

Partager cet article
Repost0
12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 09:52

Suite à sa nomination comme premier ministre la semaine dernière, Manuel Valls a prononcé ce mardi son discours de politique générale. Et c'est devant une assemblée digne d'une cour d'école que l'ancien ministre de l'Intérieur a obtenu la confiance des députés (306 pour, 239 contre et 26 abstentions).

 

Comme je l'exprimais dans un précédent article, cette nomination n'est pas vraiment surprenante et s'inscrit certainement dans une stratégie politicienne du président de la République. Mais là n'est pas la question. En revanche, comme je l'avais annoncé, ce changement de gouvernement n'influe en rien sur la politique menée. Pire, elle tend même à l'accélérer.

 

Il est vrai que Manuel Valls est quelqu'un que j'apprécie assez au PS. Et notamment sa ferveur patriote et républicaine que l'on sent particulièrement bien à la fin de son discours. En revanche, et j'ai pris réellement conscience de cela durant la primaire socialiste, j'ai nettement plus de mal avec son côté libéral. Et c'est justement cet aspect là qui ressort majoritairement de ses propos.

 

Une phrase de ce discours résume à merveille la teneur de la politique économique menée actuellement dans notre pays : "Soutenir les entreprises, c'est soutenir l'emploi, l'investissement, les exportations". La volonté affichée ici est donc clairement de mener une politique de l'offre visant à favoriser les entreprises dans l'objectif (illusoire) de créer de l'emploi. Concrètement, cela revient, encore une fois, à exonérer de charges sociales les entreprises ou à alléger leur fiscalité pour soi-disant améliorer leur compétitivité et leur permettre ainsi d'embaucher.

 

Et les mesures annoncées en ce sens ne manquent pas : suppression des charges patronales versées à l'Urssaf pour un salarié au SMIC, baisse des cotisations à la branche famille comprise entre 1,8 et 3 points, suppression de la C3S (Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés), baisse du taux de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % ... On notera toutefois, afin de contrebalancer quelque peu le côté pro-Medef, un effort à l'attention des salariés avec une baisse des cotisations salariales permettant une augmentation du salaire net.

Faisant preuve d'une originalité à toute épreuve, le premier ministre avance donc des propositions largement utilisées dans le passé et qui ont toutes montré leurs limites, leur inefficacité voire même leurs effets pervers. En effet, cela maintenant plusieurs décennies que les gouvernements successifs, de droite ou de gauche d'ailleurs, ont recours aux exonérations de charges sans réel effet sur le chômage. Sans parler du fait que ces mesures concernent principalement les salariés au SMIC, incitant les entreprises à recourir au salaire minimum légal et pénalisant de fait les personnes ayant un salaire légèrement supérieur.

 

Parallèlement à ces aspects sociaux et fiscaux, l'autre pendant du discours concerne les questions de réduction des dépenses publiques. Là encore rien de nouveau et tout le pays sera mis à contribution : 19 milliards pour l'État, 10 milliards pour l'assurance maladie et 10 milliards pour les collectivités locales. Au final, 50 milliards d'économies sont attendues entre 2015 et 2017. On peut également ajouter à cela la réduction de moitié du nombre de régions et la suppression des conseils départementaux d'ici 2021. Bref, une vraie réorganisation des collectivités afin de simplifier notre "millefeuille territorial".

 

Voila donc pour l'essentiel du discours de Manuel Valls. En somme et pour faire court : baisse de cotisations et impôts pour les entreprises et réduction des dépenses publiques. Tels sont donc les deux axes de la politique que mènera ce nouveau gouvernement socialiste !

Car oui, il ne faut pas l'oublier, François Hollande, Manuel Valls et la quasi-totalité des membres du gouvernement sont tous membres du PS, principal parti de la gauche française.

 

Une petite pensée, pour finir, pour tous les électeurs de François Hollande qui ont glissé son nom dans l'urne en 2012 afin de chasser Nicolas Sarkozy du pouvoir. Une petite pensée pour tous ceux qui, en entendant ce discours de politique générale, se sont crus revenir sept ans plus tôt lorsque François Fillon se tenait à son tour devant les députés. Une petite pensée pour tous ceux qui commencent enfin à prendre conscience que PS et UMP mènent sensiblement la même politique austéro-libérale ...

Partager cet article
Repost0
5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 22:02

La nouvelle est donc tombée cette semaine. A la suite du second tour des municipales de dimanche dernier, et comme cela était attendu depuis longtemps, François Hollande a procédé à un remaniement ministériel. Si certains s'attendaient à un grand chamboulement, il s'avère finalement que peu de changements sont intervenus. Plus qu'un tournant dans le mandat, il s'agit plutôt là d'un changement dans la continuité.

 

Bien que cela semblait nécessaire, voire indispensable, le doute a longtemps subsisté autour de la nomination d'un nouveau premier ministre. Et c'est ainsi Manuel Valls, précédemment ministre de l'Intérieur, qui succède à Jean-Marc Ayrault. Peu de surprise en somme tant il faisait office de favori. En revanche, si ce choix est assez logique de la part de François Hollande, en particulier afin de bénéficier de l'aura de son ministre, celui-ci peut être à double tranchant. Si Valls a clairement une ambition présidentielle, pouvant ainsi mettre en difficulté le président actuel, cette nouvelle fonction peut agir sur lui comme une rampe de lancement pour la suite mais peut également le conduire à exploser en plein vol en cas de mauvais résultats. Reste à savoir si Manuel Valls réussira à tirer profit ou non de la situation.

 

Parallèlement au cas du premier ministre, on peut noter l'absence des Verts dans ce nouveau gouvernement. Et personnellement, je m'en réjouis. Non pas que l'action des ministres écolos ait été plus mauvaise que les autres mais je n'affectionne pas particulièrement ce parti. Cela étant, ce départ me paraît tout à fait logique dans la mesure où la participation à une équipe gouvernementale requiert une certaine solidarité qui n'était pas toujours de mise chez Cécile Duflot et Pascal Canfin. Comme disait Chevènement en son temps, "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne".

 

Enfin, et pour en terminer avec ce jeu de chaises musicales, on ne peut que souligner le retour de Ségolène Royal au ministère de l'écologie. Nomination on ne peut plus stratégique qui fait revenir sur le devant de la scène la candidate de 2007, jusqu'ici laissée de côté. La fin de l'exil de Royal serait-il lié à la disgrâce de Trierweiler ?

 

Alors, au final, qu'attendre de ce nouveau gouvernement ?

En réalité pas grand chose selon moi. Effectivement les personnes ont changé. Encore que l'on pouvait s'attendre à davantage de mouvements en réaction à l'échec des municipales. Mais peu importe les individus au final car ce n'est pas ce qui compte dans la gouvernance du pays. Plus que l'équipage donc, c'est réellement le cap suivi qui est primordial. Or point de changement dans la ligne de conduite de ce gouvernement. Bien au contraire, les ministres changent mais la politique reste.

 

Et c'est bien là tout le problème selon moi. Car avant même le remaniement, il était clair pour tout un chacun que la politique ne changera pas d'un iota de celle menée depuis le début du mandat. Le pacte de responsabilité figure toujours en tête des priorités du président et la politique de l'offre continuera encore à être l'alpha et l'oméga de Bercy. Austérité pour la population contre allégements de charges pour les entreprises, voila la politique économique du président de la République. Politique que ne renierait en rien son prédécesseur !

 

Pour l'heure, François Hollande a fait le choix de la continuité. Sa seule action, soit disant afin de tenir compte du message envoyé par les Français, a été de réaliser un remaniement a minima. Cela ne suffira clairement pas et il est très probable que le résultat des élections européennes soit similaire, voire pire, à celui des municipales. Gageons d'ailleurs que les scrutins à venir connaitront un sort identique tant qu'aucun changement de fond n'interviendra pas. Le tout étant de savoir si ce changement arrivera un jour ...

Partager cet article
Repost0
22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 13:54

En ce samedi 22 mars 2014, et malgré une (trop) longue absence, je reprends aujourd'hui le clavier pour faire face à mes responsabilités. J'avais commencé il y plusieurs mois de cela à réfléchir à un projet pour ma ville, Pont de Claix. Je n'ai malheureusement pas pu arriver au bout de cette réflexion et je le regrette.

 

Mais là n'est pas la question. Demain, partout en France, aura lieu le premier tour des élections municipales. Et comme je l'ai fait à plusieurs reprises sur ce blog lors des derniers scrutins, je souhaite vous faire part de mon choix pour ce premier tour.

 

Petite retour en arrière avant toute chose afin de poser le contexte.

Pendant des décennies, Pont de Claix a été une ville communiste. Ce n'est qu'en 2008 que ce bastion est  tombé face à la liste PS conduite par Christophe Ferrari qui est ainsi devenu le nouveau maire de la commune.

En 2014, le maire sortant se présente à nouveau à la tête d'une liste rassemblant PS, EELV, MRC, PRG, des membres de la société civile mais également le groupe communistes et divers gauche qui siégeait alors dans l'opposition lors de ce mandat qui s'achève.

Face à lui, deux listes sont présentes. L'une de droite conduite par Martine Glé (sans étiquette) et l'autre du Front de Gauche menée par Patrick Durand.

 

Comme en 2008, les Pontois ont donc à trancher entre trois listes. Dont deux de gauche qui, d'après ce que l'on peut entendre, se livrent un combat assez dur. On ne peut d'ailleurs que regretter que le niveau de la campagne, à Pont de Claix en particulier mais dans les villes de France en général, ne soit pas à la hauteur des enjeux de ces élections.

Car, rappelons-le si besoin en est, l'objectif de ce scrutin est d'élire une équipe qui dirigera la ville pour les six prochaines années. Cela n'est pas une mince affaire et un tel choix ne peut donc se faire à la légère.

 

Voila pourquoi, de même que je l'avais fait lors de l'élection précédente, j'ai cherché au maximum à me renseigner sur les listes en concurrence : les candidats, les projets ... Et voici mes conclusions :

 

- sortie très tard du bois, la liste de droite est menée par une personne qui m'est inconnue, ce qui je l'accorde n'est pas un argument. Sur sa liste, nous retrouvons un élu sortant issu de la liste de droite en 2008. Niveau communication, celle-ci n'est clairement pas professionnelle et fait même amateur, au sens péjoratif du terme. Je peux certes comprendre que les moyens manquent certaines photos du trombinoscope de la liste pourraient tout à fait faire office de photos de profil facebook ... De même, le premier tract de cette liste s'est révélé être un vulgaire document word imprimé sur une feuille A4 blanche pliée en deux. Heureusement, la profession de foi est d'une meilleure qualité.

S'agissant du programme, celui-ci me semble quelque peu léger avec le duo classique de la droite : fiscalité et sécurité.

 

- la liste du Front de Gauche est menée par un conseiller municipal d'opposition. Ici, l'accent est mis fortement sur le collectif, ce qui n'est pas illogique au vu de l'appartenance politique avec la mise en avant de soutiens connus et reconnus (ancien maire communiste notamment). Mais on peut également penser que cela vise à cacher un déficit d'individualités. Et ce sentiment est justement renforcé lorsque l'on se penche sur la liste : un tiers des candidats ont moins de 30 ans et l'équilibre entre quartiers n'est pas forcément respecté. Sans parler des doutes que j'ai sur la capacité de la tête de liste à porter au mieux les intérêts de la ville dans la future métropole.
Niveau programmatique, on remarque un certain nombre d'aspects liés au renforcement des quartiers (budget par quartier, ouverture d'une salle par quartier ...) que je ne cautionne pas particulièrement et qui ressemble à du clientélisme et de l'opportunisme électoral, sans parler du coût important de ces mesures. On retrouve également des propositions qui relèvent plus de l'incantation que du concret. Au final, j'ai le sentiment que cette liste ne s'adresse pas à la population entière et je regrette qu'un ou deux projets forts ne se dégagent pas de ce programme.

 

- reste alors la liste conduite par le maire sortant, Christophe Ferrari. Cette nouvelle candidature s'inscrit dans la continuité du mandat précédent tant au niveau du projet que de l'équipe. Au niveau de la liste, il est à noter la volonté de rassemblement de la gauche avec la présence du groupe communistes et divers gauche au conseil municipal. En revanche, je suis plus septique sur le transfert d'une élue MRC de Grenoble à Pont de Claix. Par ailleurs, j'apprécie le souhait de renouvellement et de rajeunissement de cette liste ainsi que le travail sur la réprésentativité des différents pôles de la ville.

Concernant le programme, 70 propositions ont été publiées autour de trois axes majeurs. Grand nombre de ces propositions, trop nombreuses à mon sens, visent à poursuivre l'action engagée ces dernières années. Mais ce programme a le mérite de balayer l'ensemble des domaines de la ville et d'être clairement le plus complet tout en comprenant plusieurs projets d'envergure (création de parcs, gare multimodale ...).

 

C'est donc l'ensemble de ces éléments qui ont conditionné mon choix. Et comme en 2008, pour des raisons similaires d'ailleurs, mon bulletin de vote ira pour le même candidat. Comme il y a six ans, mon vote ira pour l'équipe qui me semble la plus sérieuse et compétente, pour le projet qui me semble le plus ambitieux et le plus réaliste. Bref pour les candidats qui me semblent les plus à même de diriger Pont de Claix pour ces prochaines années.

 

Et comme vous l'aurez surement compris, mon choix se portera en 2014 pour la liste "Passionnément pour Pont de Claix" conduite par Christophe Ferrari. Et j'invite tous les Pontois et Pontoises à faire de même pour que la victoire soit acquise, et pourquoi pas dès le premier tour.

 

 

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 20:22

Cela fait maintenant plusieurs mois que je n'avais pas repris le clavier. Un temps beaucoup trop long depuis ce dernier article en date du 25 mai 2013 où je me félicitais justement de la pérennité de ce blog. Cela étant, divers éléments tant personnels que professionnels m'ont tenu éloigné de mon activité d'écriture. Entrant, je l'espère, dans une période normalement plus calme pour moi, je vais donc essayer de reprendre la plume de manière régulière.

 

Et quoi de mieux pour ce retour que de consacrer un article à la fausse polémique du moment, à savoir la fameuse affaire Leonarda. En effet, je trouve que toute cette histoire est particulièrement révélatrice de l'état de notre pays.

 

Commençons tout d'abord par un rapide rappel des faits.

Leonarda est une jeune fille de 15 ans qui a été renvoyée au Kosovo avec sa famille suite à une décision de justice. Il s'agit là d'une procédure tout à fait ordinaire qui a lieu fréquemment dans notre pays. En revanche, il est un élément qui a mis le feu aux poudres et dont découle la suite des évènements. A leur arrivée au domicile de la famille, les forces de l'ordre se sont aperçues de l'absence de Leonarda qui était en sortie scolaire. Après discussion, il a finalement été décidé d'aller chercher la jeune fille sur le lieu de sa sortie, ce qui a été fait sans problème particulier.

 

Jusque là tout se passait normalement en application et dans le respect de la loi française comme le confirmera le rapport de l'IGA (Inspection Générale de l'Administration) demandé par Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. Mais à l'ère du tout communication, cette procédure a rapidement fait le tour du web et certains se sont insurgés d'une telle interpellation en milieu scolaire. Partant de là, les choses ont rapidement dégénéré avec des cris d'orfraie venus de toute part et la prise à partie du ministre en charge du dossier. Pire, le président de la République est même descendu dans l'arène pour au final ne pas vraiment trancher le problème.

 

Au détour d'un article ou d'une interview, l'expression de "dictature de l'émotion" a été utilisée. Et je crois que celle-ci résume parfaitement la situation autour d'une procédure finalement banale. Car en fin de compte, si cette affaire prend des proportions extraordinaires, c'est justement car l'émotion a pris le pas sur la raison. En effet, et le rapport publié par le ministère de l'Intérieur le prouve, aucune faute ni erreur n'ont été commises. Bien au contraire, l'ensemble des règles ont été respectées à la lettre. Fort heureusement d'ailleurs car je n'ose imaginer les réactions des bien-pensants de gauche en cas de faute de la part des forces de l'ordre.

 

En définitive, et le rapport le pointe également, la seule critique qui peut être faite est le manque de discernement dans l'interpellation de Leonarda. Autrement dit, il aurait été préférable de ne pas intervenir lors de cette sortie scolaire. Bref, rien à reprocher sur le plan légal.

Mais dès lors que l'on sort du champ rationnel pour tomber dans le registre de l'émotion justement, certains individus se sont largement répandus dans les médias pour exprimer leur mépris et condamner cette intervention. Pour faire simple, et en caricaturant à peine, il serait, selon eux, honteux d'expulser Leonarda et sa famille, notamment car celle-ci serait scolarisée. A l'inverse, il faudrait les accueillir parmi nous et leur offrir la possibilité de rester sur le territoire français. Certains, bien inspirés s'il en est, ont fait référence aux rafles et quelques lycéens ont eu l'excellente idée de manifester pour exprimer leur soutien. On voit bien là toute la mesure et la pondération de ces individus.

 

Quel angélisme de la part de cette gauche complètement déconnectée des réalités de son peuple !

Quelle bêtise de la part de ces jeunes qui participent à des évènements qu'ils ne comprennent qu'à moitié et qui les dépassent !

Quel boulevard offert (sciemment ?) au Front National par nos dirigeants politiques !

Bref quel gâchis …

 

Car à y regarder de plus près, cette expulsion est on ne peut plus légitime. Et ce fameux rapport a au moins le mérite de replacer les choses dans leur contexte. Ainsi, l'ensemble des demandes et recours de cette famille ont été rejetés par la justice. Contester cette expulsion revient donc à nier et renier la Justice de notre pays.

Par ailleurs, et c'est un biais particulièrement abject de certains médias, les Dibrani sont présentés comme une famille exemplaire. Là encore, le rapport en question remet sérieusement en cause ce point de vue et apporte des éléments plus qu'intéressants. De fait, je cite, "M. Dibrani n'a jamais donné suite aux propositions d'embauche qui lui étaient faites, et il ne cachait pas attendre le versement des prestations familiales qui suivraient sa régularisation pour assurer un revenu à sa famille. De plus, M. Dibrani a été́ placé en garde à vue pour un cambriolage le 14 octobre 2010 et a aussi été́ mis en cause comme auteur dans un vol commis dans une déchetterie."

Parallèlement à cela, et entachant considérablement l'image d'élève modèle de la petite Leonarda, le rapport nous informe que "selon les données recueillies par la mission, les absences de Leonarda au collège sont de 66 demi-journées en 6e, 31 en 5e, 78 en 4e et 21 1/2 depuis le début de l'année scolaire actuelle."

 

En somme, et contrairement aux dires de certains, nous avons affaire là à des individus qui ont menti pour entrer sur le territoire et qui sont venus en France sans intention manifeste de s'intégrer dans le but de profiter des aides sociales accordées par notre pays.

En conséquence de quoi il ne me parait pas illogique, pour ne pas dire qu'il est tout à fait normal, que ces personnes soient expulsées. En cela je soutiens donc Manuel Valls qui est l'un des rares ministres du gouvernement que j'apprécie et qui fait correctement son travail.

 

A l'inverse, et une fois n'est pas coutume, je déplore l'action du chef de l'État. S'il est naturel que celui-ci réaffirme que la loi doit être respectée par tous, il est plus surprenant en revanche qu'il ait laissé une porte ouverte à Leonarda car cela revient à contredire en quelque sorte la première partie de ses propos. En fait, en cherchant à ménager la chèvre et le chou comme à son habitude, François Hollande s'est employé à mécontenter tout le monde. D'ailleurs, comment imaginer séparer une enfant de sa famille ? Là encore, le président a fait preuve d'un manque flagrant de fermeté. Sans compter que le chef de son propre parti n'a pas hésité à critiquer cette prise de position, remettant ainsi encore davantage en question une autorité déjà bien fragile.

 

Parallèlement à ce cas particulier qui n'aurait finalement jamais du prendre autant d'ampleur, cette histoire soulève un certain nombre de questions dont deux qui m'ont particulièrement interpellé.

La première concerne la mobilisation des lycéens. Personnellement j'ai beaucoup de mal à la comprendre. Pire je désespère de constater que cette génération paumée est capable de se désintéresser de problématiques stratégiques pour son avenir (emploi, retraites, europe …) et de se mobiliser pour des microphénomènes qu'elle ne comprend qu'à moitié. Je trouve donc que ces manifestations lycéennes sont tout à la fois futiles et malvenues. On peut certes admettre que les camarades de classe de la jeune fille souhaitent qu'elle reste parmi eux mais où se trouve la légitimité des autres lycéens ?

La seconde concerne l'argument de la scolarisation des enfants pour contester une expulsion. Pour moi celui-ci est nul et non avenu dans la mesure où cette scolarisation ne constitue pas un motif d'autorisation pour rester sur le territoire français. Il s'agit là d'une chance offerte aux clandestins que de pouvoir mettre leurs enfants à l'école alors même que ceux-ci n'ont pas le droit d'être en France. Il est donc paradoxal d'invoquer cet élément pour rester.

A mon sens la règle est simple, si une personne n'a pas le droit d'être sur le territoire français alors elle doit être expulsée. C'est la loi, elle doit être appliquée et chacun doit la respecter.

Dura lex, sed lex comme le dit la locution latine.

 

Partager cet article
Repost0
25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 12:00

C'est avec une certaine émotion que je rédige cet article aujourd'hui. Émotion somme toute relative mais émotion quand même dans la mesure où ce blog fête sa cinquième année d'existence en ce 25 mai 2013. Cela fait donc maintenant 5 ans que cette aventure scripturale a commencé.

 

N'ayant pas une connaissance pointue de la blogosphère, je n'ai aucune idée de la durée de vie moyenne d'un blog. Ce que je sais en revanche, c'est que je ne pensais clairement pas tenir aussi longtemps lorsque j'ai écrit mon premier article le 25 mai 2008. Depuis c'est avec une certaine irrégularité par moment que j'ai rédigé 406 articles, ce qui représente une moyenne de 1,5 par semaine. On est alors assez éloigné de ma volonté initiale de deux écrits hebdomadaires.

 

Avec le recul, et au risque de passer pour quelqu'un de présomptueux, je suis plutôt fier du travail accompli au cours de ces cinq années d'écriture. Évidemment aucun de mes textes ne viendront révolutionner le monde mais ceux-ci me permettent de mettre par écrit mes réflexions tout en cherchant à construire une pensée globale et cohérente.

Par ailleurs, et même si cela n'est clairement pas mon objectif, je suis assez flatté que des personnes lisent mon blog car cela signifie qu'elles apprécient un minimum ce que je fais. Là encore, cette fréquentation est modeste avec 9 751 visites sur la période et environ 13 000 pages vues alors que d'autres blogs réalisent la même performance en quelques jours voire quelques heures.                

 

Bien sûr ces cinq années ne se résument pas uniquement à une série de données chiffrées. Car il s'agit avant tout d'un exercice de réflexion et d'écriture. Et il est assez intéressant de constater, à la relecture de certains articles, l'évolution de mes positions dans le temps. Je ne pense pas avoir fondamentalement changé mais comme tout un chacun ma pensée a mûri. Bien que je n'aie jamais fait l'effort de recherche pour m'en assurer, il est d'ailleurs possible que deux textes sur le même sujet entrent quelque peu en contradiction, ou tout du moins soient abordés sous un angle différent.

 

Mais quoi de plus normal et logique que le ton du blog évolue dans la mesure où j'ai moi-même changé ? Une première prise de conscience est ainsi intervenue en 2007 à l'occasion de l'élection présidentielle. En effet, j'étais à l'époque un fervent soutien du candidat Sarkozy en raison notamment de son énergie et de son programme de campagne. Malheureusement l'engouement ne fut que de courte durée et cessa bien vite après l'élection. Cela me fut toutefois profitable dans la mesure où j'accorde dorénavant davantage d'importance aux actes qu'aux paroles. Ce qui explique d'ailleurs mon vote blanc au second tour de la présidentielle 2012.

 

Par la suite, mon intérêt pour la politique se développant, je décidais alors d'ouvrir un blog pour partager l'état de mes réflexions et échanger avec d'autres auteurs. Celui-ci, comme je le disais précédemment, m'a permis de progresser dans mes réflexions en m'obligeant à structurer ma pensée afin de pouvoir la mettre par écrit. De même, cela m'offre la possibilité de consacrer du temps à l'écriture en l'alliant à un autre de mes centres d'intérêt qui est l'actualité politique.

 

Certes l'écriture est une activité valorisante pour moi mais je voulais aller plus loin dans mon engagement politique. D'où ma décision de prendre ma carte au sein du parti de Nicolas Dupont-Aignan en avril 2012. Si ma volonté initiale était de participer activement à la vie de la fédération (réunions, tractages …), je m'aperçois que je n'en ressens plus l'envie pour le moment. Et cela d'autant plus que les contraintes logistiques sont importantes. En revanche, cela ne m'a toutefois pas empêché de renouveler mon adhésion pour l'année 2013. Pour l'heure, mon engagement au sein de Debout la République se limite simplement à un soutien financier.

 

Bien que le militantisme dans un parti politique ne semble pas forcément me convenir, je n'ai cependant pas renoncé à toute forme d'engagement. De fait, et comme les lecteurs réguliers de ce blog ont pu le remarquer, je souhaite m'investir davantage au niveau de ma commune sous une forme qui reste aujourd'hui à définir. Voila pourquoi je rédige actuellement une série d'articles ayant pour objet de présenter une ébauche de programme pour ma ville. Là encore cela me permet d'allier écriture et réflexion intellectuelle mais dans un contexte et sur un sujet différents.

 

Voila pour le passé et le présent. Mais qu'en est-il de l'avenir ?

Et bien pour dire vrai, je ne sais pas vraiment ce que le futur me réservera. Pour ce qui est du blog en tout cas, je continuerai aussi longtemps que possible à l'alimenter régulièrement. Seul le manque de temps et/ou d'inspiration pourrait venir contrecarrer ce projet.

 

Si j'avais un seul souhait à exprimer pour la suite, ce serait d'avoir davantage de commentaires. Car si j'apprécie l'écriture, j'aime aussi particulièrement le débat et l'affrontement d'idées. Je considère d'ailleurs que l'échange est nécessaire à la construction de l'individu et lui permet d'évoluer. N'ayant pas forcément la possibilité de débattre de vive voix avec des gens de mon entourage, il pourrait être intéressant de s'y employer par écrit.

Partager cet article
Repost0
18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 17:57

Dans un précédent article consacré à mon projet pour Pont de Claix, je vous parlais de solidarité. Indéniablement, il est nécessaire de faire preuve de respect pour ceux avec qui l'on vit. Mais il n'en reste pas moins qu'il est également impératif de respecter celle sur laquelle on évolue, à savoir notre bonne vieille planète Terre.

 

N'étant pas par nature un fervent écologiste, je reconnais que le thème de l'environnement n'est pas celui que je maîtrise le mieux. De même, j'ai beaucoup de mal avec les "khmers verts" qui veulent imposer leur mode de pensée en faisant la chasse aux automobilistes par exemple. Cela étant, je suis bien conscient que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables et qu'il faut donc chercher à préserver notre environnement, à la fois dans notre intérêt mais aussi et surtout dans celui des générations futures.

 

Bien que je considère que l'écologie n'est pas un programme en soi et ne doit d'ailleurs pas en être un, il me semble logique qu'un projet, local ou national, en comporte malgré tout une partie. A plus forte raison que je crois que ce sont aux acteurs publics d'impulser une dynamique en montrant l'exemple. Voila pourquoi mon projet pour Pont de Claix comprend une partie relative aux questions environnementales.

 

Le premier aspect qui m'intéresse particulièrement sur ce sujet concerne l'énergie. A mon sens cette question est fondamentale et revêtira probablement un caractère hautement stratégique  dans les prochaines années, notamment du fait de la pénurie annoncée des énergies fossiles qui risque de poser de graves problèmes en termes de déplacements.

A l'échelle d'une ville, il n'est guère question de développer ou de sortir du nucléaire mais il est clair que la commune peut et doit jouer un rôle. Et en premier lieu il me semble nécessaire d'agir sur les consommations d'énergie en cherchant à faire des économies. Sur l'éclairage, outre le fait évidemment d'éteindre les lumières en sortant d'une pièce, je crois qu'une action doit être menée au niveau de l'éclairage public en généralisant les systèmes de détecteurs de présence, en particulier dans les zones les moins fréquentées. Parallèlement, il est impératif de lutter, quitte à recourir à la coercition, contre le pullulement des enseignes qui restent éclairées la nuit qui entraîne gaspillages et pollution lumineuse pour le voisinage.

Enfin plus largement il faut chercher à limiter les pertes structurelles d'énergie en travaillant notamment sur l'isolation des bâtiments et infrastructures.

 

S'il est relativement aisé et efficace d'agir sur la consommation, il est également envisageable d'œuvrer au niveau de la production en cherchant à développer une relative auto-suffisance. Et pour cela une solution à creuser consiste en l'installation de panneaux solaires sur les toits. Je ne peux d'ailleurs que me satisfaire que l'actuelle majorité ait lancé un tel projet pour la piscine Flotibulle afin de chauffer l'eau des bassins. Je crois néanmoins qu'il faut essayer d'aller plus loin, dans la mesure du possible, en adaptant ce système à l'ensemble des infrastructures publiques. Espérons ainsi que l'expérience menée à Flotibulle soit la première étape d'un déploiement plus important sur la commune.

 

Si les questions environnementales ont des retombées économiques concrètes à plus ou moins long terme (investissements puis normalement économies), celles-ci ne doivent pas se résumer à des considérations purement financières. De fait, l'aspect santé/conditions de vie ne doit clairement pas être laissé de côté. En ce sens, trois actions pourraient être engagées.

Tout d'abord, je crois qu'il faut accroître substantiellement la part de produits bio et locaux dans les repas servis dans nos cantines. Outre l'aspect nutritionnel, cela permettra de soutenir concrètement les agriculteurs de notre région.

Ensuite, afin de contrebalancer une nécessaire urbanisation de la commune, sur laquelle je reviendrai prochainement, il me paraît indispensable de maintenir et augmenter nos espaces verts. En ce sens la réhabilitation du parc Borel doit être un objectif majeur. Il faudra d'ailleurs veiller à la présence de poumons verts lors de la construction de nouveaux bâtiments.

Par ailleurs, je pense que l'aménagement de jardins potagers, comme cela existe le long du canal à hauteur du cimetière, collectifs ou individuels, doit être sérieusement étudiée afin là encore d'améliorer le cadre de vie des habitants.

 

Pour finir, et même si cela dépasse quelque peu les considérations écologiques, je crois qu'il est très important de veiller à ce que la ville soit accueillante. Et pour moi cela passe en particulier par la propreté et la présence d'espaces végétalisés. En partenariat avec les services communaux, il est alors impératif d'œuvrer à la multiplication de massifs de fleurs qui augmentent considérablement le cachet de la ville. Mais plus encore, c'est au respect de l'aspect général de nos rues qu'il faut veiller en sanctionnant les incivilités de la population (déjections canines, détritus, tags …). Car dans la ville, comme en politique d'ailleurs, il faut dire non aux ordures …

Partager cet article
Repost0
13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 19:35

Après l'éducation et la démocratie participative, c'est avec le thème de la solidarité que j'ai décidé de continuer à détailler mon projet pour Pont de Claix.

 

En cette période de crise économique où le pouvoir d'achat recule et le moral des ménages est au plus bas, il existe un risque réel de repli individuel qui conduirait à l'avènement du chacun pour soi. Or, à mon sens, c'est justement dans ce type de situation qu'il convient de se serrer les coudes afin de traverser au mieux cette épreuve.

 

Dans cette optique, un certain nombre d'acteurs ont un rôle à jouer. L'Etat évidemment, les associations également mais aussi les collectivités territoriales et en l'occurrence les communes puisque c'est de cela dont il s'agit aujourd'hui. Clairement les communes, certes avec d'autres, doivent mener une politique de solidarité à destination de leur population.

 

Alors bien sûr la notion de politique de solidarité recouvre tout un tas de réalités parfois très différentes les unes des autres, que ce soit en termes de moyens d'action ou de cibles. Afin d'être le plus efficace possible, je pense qu'il convient d'éviter de (trop) se disperser en se concentrant justement sur les populations qui en ont le plus besoin. Selon moi, les efforts doivent être concentrés sur les personnes âgées, les personnes handicapées et  les jeunes.

 

Commençons tout d'abord par les personnes âgées. Indéniablement la médecine a fait d'importants progrès ces dernières années, nous permettant ainsi de vivre plus longtemps et en meilleure santé. Pour autant, il est un fléau que l'on n'arrive toujours pas à éradiquer : l'isolement de nos anciens. Clairement je crois qu'il s'agit là d'un réel problème qui en induit, directement ou non, d'autres. Et c'est donc cet aspect là de la vieillesse qu'il faut chercher à améliorer. Pour ce faire, une des possibilités qu'il me semble intéressant de développer est le logement intergénérationnel qui consiste à réunir sous un même toit un senior et un jeune (actif ou étudiant). Outre l'aspect lutte contre l'isolement, cela peut s'inscrire également dans des politiques économique et d'urbanisme.

Dans la même idée, je crois qu'il est nécessaire, dans l'intérêt des personnes âgées en particulier, de favoriser au maximum le maintien à domicile tant que cela est possible. Afin de répondre à cet objectif, et outre le portage des repas qu'il faut conforter, il me semble pertinent de réfléchir à la mise en place de logements dédiés et adaptés (médicalisés ou non selon les cas) permettant de retarder l'entrée en maison de retraite qui constitue pour certains le début de la fin.

 

Si les personnes âgées sont confrontées à des problèmes de dépendance, il en est parfois de même, à des degrés et dans des domaines certes différents, pour les personnes handicapées. Pour moi, un des objectifs des communes en termes de solidarité doit être de chercher à limiter cette dépendance, en particulier au niveau de l'accessibilité. Ainsi, il parait impératif de rendre accessible aux personnes à mobilité réduite 100 % des infrastructures publiques afin que chacun puisse bénéficier de l'ensemble des services proposés par la commune. De même, et pour le cas où cela ne serait pas encore mis en place, il faut ouvrir le service de portage de repas aux personnes handicapées. Enfin, l'école constituant une des clés de développement, il faut chercher à faciliter, dans la mesure du possible, l'intégration de ces enfants dans un environnement scolaire classique en l'adaptant si besoin (présence d'auxiliaires de vie …).

 

Bien que je n'aime généralement pas séparer la jeunesse du reste de la population, il faut bien reconnaître que celle-ci rencontre des problèmes qui peuvent lui être propres. Je pense notamment au chômage qui, sans toucher spécifiquement les jeunes, les concerne au premier plan avec des taux largement supérieurs à la moyenne. Un grand nombre de facteurs peuvent expliquer ce phénomène à la fois structurel et conjoncturel mais là n'est pas le sujet. En revanche, il est  deux aspects qui me paraissent essentiels malgré tout.

En premier lieu la question de l'expérience. Qui lors de sa recherche d'emploi ne s'est jamais vu reprocher un manque d'expérience ? Moi le premier d'ailleurs. Si la commune ne peut clairement pas embaucher à tour de bras, elle peut toutefois accueillir en son sein, selon ses besoins évidemment, quelques stagiaires de différents niveaux, de la 3ème au master. De même, le recours au service civique peut être vu comme un partenariat gagnant-gagnant.

Ensuite, un autre point fondamental est le permis de conduire. Si sa détention ne garantit pas un emploi, sa non-possession est très souvent rédhibitoire pour les employeurs, notamment en cas d'horaires décalés ou de la distance au domicile. Or trop souvent l'aspect financier constitue un frein pour les jeunes qui n'ont pas les moyens de s'inscrire dans une auto-école. Voila pourquoi l'opportunité d'un financement partiel de cette inscription par la commune en échange d'un engagement pour la ville doit être étudiée.

 

S'il me semble important de venir en aide aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux jeunes, il est clair que la solidarité de tous doit s'exprimer envers chacun et tout le monde doit pouvoir bénéficier de l'effort collectif en fonction de ses besoins et de ses moyens. Et l'un des possibilités offrant cela, outre le levier fiscal, est le soutien aux associations. Pont de Claix bénéficie aujourd'hui d'un tissu associatif à la fois fort et varié qui constitue l'une des forces de notre ville. Il faut donc veiller à le maintenir tout en cherchant à le développer. Et cela passe évidemment par l'octroi de subventions publiques.

Mais si l'argent est indispensable, il ne s'agit, heureusement, pas du seul appui possible. Étant moi-même président d'une association, je ne connais que trop bien les problèmes auxquels peut être confrontée une telle structure, en particulier au moment de sa création et lors de ses premiers pas.  Si les formalités de création ont grandement été simplifiées, il n'en reste pas moins qu'elles constituent un véritable parcours du combattant pour les non-initiés. Un accompagnement, notamment par des responsables d'associations plus expérimentés, permettrait ainsi d'appréhender plus sereinement ces démarches auprès des divers interlocuteurs (services de la préfecture, banques, assurances …).  Par ailleurs, si la création est une première étape de taille, le plus dur n'est pas forcément passé puisque la gestion au quotidien (conseil d'administration, organisation de manifestations, demandes de subvention …) n'est pas toujours une sinécure. Là encore l'expérience d'autres associations peut se révéler utile. De même qu'un soutien logistique est plus qu'appréciable pour le prêt de matériel (tables, chaises …). En ce sens, la création d'une maison des associations, dans laquelle pourraient tout à fait s'inscrire ces propositions, me parait être une très bonne chose pour la ville et ses associations.

 

Pour finir, il est un point sur lequel je voulais revenir. Il s'agit du système de micro-crédit développé sur la commune. Concrètement cela revient à accorder à une personne un prêt de faible valeur et pour une courte durée (jusqu'à 3 000 € sur 36 mois) afin de mener à bien un projet précis (achat d'une voiture, financement d'une formation …). Développé et démocratisé par Muhammad Yunus, ce système se révèle être un outil puissant qui redonne à l'argent sa fonction de moyen et non de fin. Mieux, il permet de permettre l'accès au crédit à des personnes jusque là laissées de côté par les banques. Bien que celui-ci ne soit pas parfait, je crois que le développement du micro-crédit ouvre, d'une certaine façon, le chemin d'un nouveau modèle de développement et doit donc, à ce titre, être soutenu à la fois au niveau local mais également national.

 

Bref pour conclure, je citerai simplement le slogan de la publicité pour la Macif qui m'apparaît clairement être de circonstance : "la solidarité est une force".

Partager cet article
Repost0