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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 17:37

Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a officiellement annoncé mardi sur TF1 son soutien attendu à François Hollande pour la présidentielle, voyant dans le candidat PS "l'homme le mieux à même de rassembler" face à la crise. "Je me suis décidé en fonction des intérêts de la France", "dans la grave crise qui se présente et qui n'est pas derrière nous, il faut rassembler toutes les forces de la France et je pense que l'homme le mieux à même de rassembler, c'est François Hollande", a-t-il dit sur le plateau du 20 heures.

Source : lepoint.fr

 

 Après s'être lancé dans la course à la présidentielle en novembre dernier puis annoncé son retrait en février, Jean-Pierre Chevènement se rallie finalement à la candidature de François Hollande.

 

Cette nouvelle, qui n'a en réalité rien de surprenant, a pourtant été accueilli de manière assez froide par ses partisans, voire même avec une certaine déception pour certains d'entre eux.

Mais ce ralliement est-il si illogique que cela ? A mon sens, il y a deux réponses à cette question, selon que l'on se place sur le plan des idées ou de la politique.

 

Commençons tout d'abord par l'aspect politique politicienne qui, je crois, a commandé ce choix. Avant toute chose, il ne faut oublier que Chevènement avait adopté une stratégie identique en 2007 puisqu'il avait soutenu Ségolène Royal après une très courte campagne en nom propre.

Je ne vous apprendrai rien en disant que la vie politique du président d'honneur du MRC touche à sa fin. D'ailleurs, je n'ai jamais vraiment cru à cette nouvelle candidature qui n'était en fait qu'un moyen de pression. Pour autant, Chevènement doit assurer la survie de son parti, ce qui passe notamment par une présence aux élections et en particulier aux prochaines législatives afin de bénéficier d'un financement public.

Or cela n'est possible que par l'intermédiaire du PS. Car Chevènement est bien conscient que le MRC n'existerait pas sans le soutien bienveillant de son grand frère socialiste. Voila pourquoi un accord a été trouvé pour l'attribution de circonscriptions.

 

Mais laissons de côté cette tambouille politique pour nous intéresser aux idées et aux valeurs défendues par "le Che". Je ne développerai pas ici toutes les propositions de l'ancien ministre de l'Intérieur mais il est clair que lui et François Hollande ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'ondes. Je pense notamment à la question de l'euro et de l'europe qui sont les plus significatifs mais il en existe évidemment d'autres.

Sur le plan programmatique donc, et malgré le relatif optimisme des communiqués de presse, ce ralliement est difficilement compréhensible.

 

Mais alors, Jean-Pierre Chevènement avait-il d'autres choix possibles ?

En termes d'accords électoraux, je ne le crois pas car seul le PS pouvait lui faire une telle concession. En revanche, il est clair que d'autres candidats ont davantage de proximité idéologique. Mélenchon tout d'abord. Mais je ne vois pas d'alliance possible entre les deux hommes, d'autant plus qu'il existe des divergences fortes (sans-papiers, institutions, monnaie ...).

 

Nicolas Dupont-Aignan ensuite. Une alliance entre les deux hommes, alors même que le président de Debout la République vient d'annoncer avoir obtenu les 500 signatures requises, ne serait finalement que l'aboutissement de la tentative de Chevènement en 2002 de rassembler les républicains des deux rives. Certes l'un vient de la droite et l'autre de la gauche mais sur le fond, qui est à mon sens le plus important, il n'y a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette. Qu'il s'agisse de politique économique, des institutions ou encore de la monnaie, le député de l'Essonne et le sénateur du territoire de Belfort se rejoignent de manière quasi systématique.

 

J'ai donc beaucoup de mal à comprendre l'absence d'un ticket présidentiel entre les deux hommes. En réalité, Jean-Pierre Chevènement, malgré une sincérité dans ses propositions, se laisse enfermer dans des logiques purement électorales. Une fois de plus, en privilégiant la raison sur la passion, celui-ci préfère mettre un mouchoir sur ses idées pour quelques postes.

Ne nous étonnons pas alors que les Français soient dégoutés de la politique et se réfugient dans l'abstention ou le vote extrémiste.

 

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commentaires

P
<br /> Un billet Dupont-Aignan/Chevènement, pourquoi pas, mais avec en plus Asselineau comme tribun, cela aurait pu être détonant. Le problème est qu'il aurait fallu s'accorder sur le plan<br /> programmatique, entre "l'autre Europe" de NDA et la sortie radicale version UPR... Personnellement, sortir de l'UE pour reconstruire des coopérations à la carte me semblerait la meilleure<br /> formulation.<br /> <br /> <br /> Mais je crois que ce "ticket" présidentiel n'est pas pour demain...<br />
Répondre
T
<br /> <br /> Franchement je suis pas fan d'Asselineau. Et ce d'autant plus que ses supporters sont un peu trop fanatiques à mon goût. Pour moi, ce gars n'est pas vraiment un homme politique mais plus un<br /> expert. J'ai beaucoup de mal avec son concept de vidéos qui durent des plombes !<br /> <br /> <br /> Et effectivement, il existe une différence de point de vue entre une sortie de l'UE et une refondation. Certes l'article 50, invoqué par l'UPR, a le mérite d'exister mais cela nous condamne à<br /> l'inertie durant 2 ans. Et je crois que le propre du politique est de faire des choix et non de se soumettre.<br /> <br /> <br /> Mais quoi qu'il en soit, il est certain que ce ticket ne verra probablement jamais le jour ...<br /> <br /> <br /> <br />